La nature de Roxane - tome 1...

Da misspixiie99

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Roxane Carter fête son seizième anniversaire en compagnie de sa meilleure amie, au cinéma. Elle ignore que ce... Altro

Partie 1 - Transformée
Chapitre 1
Chapitre 2
Chapitre 3
Chapitre 4
Chapitre 5
Chapitre 6
Chapitre 7
Chapitre 8
Chapitre 9
Chapitre 10
Chapitre 11
2e Partie : Marquée
Chapitre 12
Chapitre 13
Chapitre 14
Chapitre 15
Chapitre 16
Chapitre 17
Chapitre 18
Chapitre 19
Chapitre 20
Chapitre 21
Chapitre 22
Chapitre 23
Chapitre 24
Chapitre 25
Chapitre 26
Chapitre 27
Chapitre 28
Chapitre 29
Chapitre 30
Chapitre 31
Chapitre 32
Chapitre 33
Chapitre 34
CHAPITRE 35
Chapitre 36
Chapitre 37
Partie 3 - Dévastée
Chapitre 38
Chapitre 39
Chapitre 40
Chapitre 41
Chapitre 42
Chapitre 43
Chapitre 44
Chapitre 45
Chapitre 46
Chapitre 47
Chapitre 48
Chapitre 49
Chapitre 50
Chapitre 51
Chapitre 52
Chapitre 53
Chapitre 55
Chapitre 56
Chapitre 57
Chapitre 58
Chapitre 59 (fin du tome 1)
La Nature de Roxane, tome 2 : Traqués

Chapitre 54

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La tête lourde, j'essayais en vain d'ouvrir les yeux. Des acouphènes sifflaient dans mes oreilles à tel point que je me demandais pourquoi mes tympans n'étaient pas encore réduits en bouillie. Tout mon corps me faisait atrocement mal, et je ne me sentais pas en mesure de bouger un seul orteil.

Sans même décoller mes paupières, je savais déjà qui m'entourait. Kayna et toute la bande. Y comprit Clara, ma mère et Mr Jackson. Génial. J'étais sûrement chez les Jackson. Combien de temps avais-je dormi ?

Des murmures incompréhensibles s'élevaient près de moi. Les voix se formaient et se déformaient, mais je ne comprenais pas un traitre mot de ce qui était prononcé. Finalement, je replongeai dans le coma.

Quelques minutes plus tard –ou heures ?-, je me réveillai en sursaut, le cœur battant à tout rompre sans raison apparente. Je fixais le plafond, paralysée.

Les hauts murs étaient recouverts de papier peint rouge sang, et un immense lustre en cristal éclairait la vaste chambre. D'épais rideaux dissimulaient les fenêtres, et le sol était tapissé de moquette bleu nuit, presque noir. Le mobilier tout en acajou agrémentait la pièce. Cela ne faisait aucun doute, j'étais chez les Jackson. Sauf que j'étais seule.

Plus que tout au monde, j'aurais voulu me défaire de ces liens invisibles et arracher la tête de tous ceux qui avaient participé à mon kidnapping. A commencer par Kayna. Puis Aaron, parce qu'il avait tenté la même chose deux fois. Sans oublier ma mère. C'était à cause d'elle que tout ceci avait lieu. Si elle n'avait pas couché avec ce pervers d'Aiden, mon père ne serait jamais mort de cette façon.

Et je ne serais pas née non plus.

La porte grinça, et je sentis ma mère approcher. Quand on parle du loup...

- Comment te sens-tu ?

- Je pète la forme ! raillai-je, immobile.

- Tu sais ce qui t'attend ce soir, n'est-ce pas ?

Ce qui m'attend ? Quoi... ?! Je faillis bondir. Samain, c'était cette nuit.

- Et toi, tu sais ce qui vous attendra, une fois que je serai debout ?

Elle soupira.

- Roxane, je t'en prie. Tu dois briser la malédiction. C'est ton seul essai avant le prochain siècle.

- Eh bien, à dans cent ans. Pourquoi est-ce que tu t'acharnes à ce que j'y mette fin, alors que tu n'es même pas concernée ?

Pourquoi voulaient-ils absolument me faire endosser ce fichu rôle d'Élue ? Je n'avais plus aucune volonté ni motivation. Pour briser la malédiction, il fallait d'abord tuer Aiden, qui, bien entendu, n'était pas mort, puisque je n'avais pas la Dague. Et, à moins de parvenir à l'attraper à la prochaine vision, si j'allais en avoir une, je ne voyais pas comment l'achever. Surtout qu'il avait probablement disparu à l'autre bout du pays.

- Je sais très bien que c'est la dernière chose dont tu as envie. Mais s'il te plaît, fais un effort. Tu n'as qu'à lier tes mains à celles de Lucy et Aaron, et verser quelques gouttes de ton sang, puis tout sera terminé.

- Tu mens. Tu sais parfaitement qu'il faut tuer Aiden avant que la lune brille de tout son éclat, et c'est impossible.

Ne pouvait-elle pas simplement dégager ? Je ne tenais pas à rester dans cette pièce une minute de plus avec une traînée à mes côtés.

Ma mère poussa un nouveau soupir, et s'assit sur le fauteuil près du lit. Elle me regarda, avec cette lueur qui disait clairement « tais-toi et écoute ». Je serrai les dents et la laissai s'emporter dans son monologue interminable.

- Est-ce que tu te souviens de la nuit de ta transformation ? Tu ne voulais pas achever ta métamorphose parce que tu avais peur de devenir une tueuse. Tu avais tellement résisté que tu étais à bout de force quand tu t'es nourrie. Nous t'avions promis que nous ne te laisserions pas tuer qui que ce soit. Nous étions si bien partis... Tu étais la vampire la plus loyale que je connaisse. Mais tout est parti en fumée d'une minute à l'autre. Ton père, John, se reprit-elle rapidement, est mort, et tu as éteint tes émotions. Tout ce que nous avions prévu depuis si longtemps a pris une toute autre tournure. Je m'en veux tellement de t'avoir caché tant de choses. Par ma faute, ton père, l'homme que j'aime, est mort. Et rien ne peut le ramener, désormais. La seule chose qui lui reste, c'est la vengeance. Roxane, tu dois absolument le faire. Sans ça, il serait mort pour rien. Et Aiden en tirerait une parfaite fierté. N'essaie pas de me faire croire que ça ne te dérange pas, de vivre maudite. Ne serais-tu pas mieux, si tu pouvais te prélasser au soleil sans collier ? Aller au resto avec tes amis ? Boire à nouveau vos antiques infusions à la verveine, Clara et toi ? Tu sais toi-même qu'il faut y mettre fin, mais tu refuses de te l'avouer. Sache que nous ne laisserons pas un millier de vampire vivre plus longtemps sous le joug de la malédiction. Tu la briseras quoiqu'il nous en coûte.

A ces mots, elle se leva, lissa les plis de sa jupe et quitta la pièce.

Elle a de la chance que je ne puisse pas bouger.

Des décharges traversèrent mes bras, et mon dos se cambra pour la troisième fois. Chad et Lucy psalmodiaient malgré mes rugissements, tandis que Kayna et Aaron me tenaient immobile. Ils se fatiguaient pour rien, je pouvais à peine remuer les yeux.

- Je vais tous vous tuer ! hurlai-je, enragée.

Ils ne firent même pas mine de m'écouter. Dès que ma mère avait quitté la chambre, j'avais entendu des murmures de l'autre côté du mur, et quelques secondes plus tard, Aaron, Kayna, Chad et Lucy avaient fait irruption.

Mr Jackson entra brusquement, le visage crispé en une expression anxieuse.

J'ignorais ce que je faisais dans cette pièce. Pourquoi s'en prenaient-ils à moi, avec leurs sortilèges incessants ? Si me torturer leur procurait du plaisir, ils allaient bientôt goûter au plaisir à mon image.

- Aaron, viens voir, s'il te plaît, appela Mr Jackson.

Le loup-garou me lâcha précautionneusement, comme si je risquais de m'envoler d'une seconde à l'autre, et suivit Alec à l'extérieur de la pièce. Je ne perçus pas leurs murmures tant la douleur m'électrisait de toutes parts.

- Papa, viens vite ! hurla Lucy.

L'intéressé accourut, soucieux.

- Ça ne fonctionne pas, expliqua Chad. Roxane est toujours aussi insensible qu'hier. J'ai même l'impression que son état a empiré. La rage suinte de tous ses pores comme si elle s'y était baignée.

Alec se pinça l'arrête du nez, et nous observa, tour à tour. Il fit les cent pas dans la chambre, poussa plusieurs soupirs exaspérés et quitta à nouveau la chambre. Entra alors Aaron. Jamais je ne l'avais vu se sentir autant coupable. Même s'il prenait garde à boucler ses pensées, des bribes s'en échappaient. M'en voudra à mort... C'est ma faute... Je ne comprenais pas à quoi il faisait référence, mais je m'en fichais. Même si je me sentais indéniablement concernée.

Une nouvelle décharge me fit mugir.

- Je jure que dès que je serai debout, je vous torturerai comme vous êtes en train de le faire avec moi. Vous regretterez tellement d'être encore en vie, que vous me supplierez de vous achever, menaçai-je entre mes dents serrées.

- Calme-toi, Roxy. S'il te plaît, reviens-nous, m'implora Lucy en larmes. Tu me manques tellement.

- Qu'est-ce que j'en ai à foutre, sérieusement ?

Mes mots achevèrent lui briser le cœur. Elle retint un sanglot et se remit à réciter d'interminables incantations.

Alec et ma mère réapparurent. Ma génitrice tenait une seringue dans la main, et je la maudissais d'avance pour l'usage qu'elle comptait en faire.

- Tu comptes faire quoi avec ton aiguille ? la provoquai-je. Puis à leur attention à tous : Vous êtes tellement lâches que vous n'êtes pas capable de m'attaquer loyalement. Merde à la fin ! Arrêtez de vous cacher derrière votre verveine en tube et mettez-y un peu du vôtre !

Ils s'échangèrent des regards stupéfaits. Je venais de leur clouer le bec, au point que je me sentais hors d'atteinte. C'était sans compter ma mère qui s'approcha et me piqua.

Je flottais déjà dans un univers cotonneux, où l'air tiède me chatouillait la peau, et où mes pieds nus s'enfonçaient dans les doux nuages blancs. Je relevai la tête et vis le ciel brillant d'un bleu éclatant s'étaler à perte de vue. Le soleil perçait quelques nuages et des rais de lumières filtrée traversaient le sol vaporeux. Le paysage avait l'air tout retourné, sens dessus dessous. Mais j'aimais cette anarchie. Ce mélange de couleurs clairs qui m'apaisaient. Mais rapidement, les alentours se muèrent en un amas sombre et disloqué, chargé d'électricité, emplit de l'odeur âcre de la fumée. Une forêt s'était formée à la place des nuages moelleux et un incendie bâillonnait la lisière. La nuit était étouffante, mêlée à une chaleur moite qui me faisait suffoquer. J'étais assise en tailleur face à un feu de camp, les mains liées à celles de Lucy et Aaron, et quelqu'un brûlait au centre des flammes impitoyables, tellement denses que je ne remarquai pas tout de suite qu'il s'agissait d'Aiden. Aaron et Lucy fermaient les yeux, un calme olympien s'était emparé d'eux. Cependant, l'Hybride tendait une main vers moi, la mine menaçante, une ébauche faussement rassurante. Dans son autre poing se trouvait la Dague d'Hafnium, et il faisait tourner sa lame si vite que les contours en étaient flous. Ses lèvres étaient étirées en un sourire sardonique qui m'effraya plus que jamais.

L'Hybride poursuivit sa lente avancée et traversa le feu dont les flammes s'écartèrent pour le laisser passer. Il s'arrêta devant moi et murmura des mots à mon attention, si bas que je ne pus les entendre parmi le crépitement et le souffle du vent.

D'une lenteur mesurée et résolue, Aiden enfonça la Dague dans mon cœur, sans que je ne puisse rien faire. Ma bouche s'ouvrit en un cri inaudible tandis qu'un liquide chaud s'échappait de ma poitrine.

Brusquement, je fus tirée de mon cauchemar par une poigne de fer qui me secouait frénétiquement.

J'ouvris les yeux, haletante, et remarquai Aaron.

Dès que j'eus repris mes esprits et que ma vue se stabilisa, une vague d'acerbité me parcourut et je montrai les crocs, tout en me débattant furieusement.

Ma hargne eut finalement raison de moi, et je parvins à me dégager de l'étreinte d'Aaron et Kayna, en remarquant au passage que je n'étais plus paralysée. Le loup-garou essayait de me calmer, mais je le frappai assez fort pour lui faire perdre connaissance. Kayna me sauta dessus, une seringue à la main, mais j'anticipai son coup et la lui enfonçai dans la gorge. Quelques secondes plus tard, elle s'effondra, inconsciente.

Ce fut à ce moment que je remarquai ma mère et ses yeux jaune. Elle ne semblait pas en position d'attaque, aussi tenta-t-elle de me calmer.

- Roxane, ce n'est pas toi. Tu n'es pas comme ça. Reprends tes esprits, et calme-toi, s'il te plaît.

Je ris à tel point que des larmes s'échappèrent de mes yeux.

- Me calmer ? Tu me demandes de me calmer ? répétai-je, hilare. Depuis des mois, j'ai été menée en bateau, on a pris des décisions à ma place, ma famille s'est détruite du jour au lendemain, puis tout s'est envolé avec l'âme de mon père. Tout. Il ne reste que cela, de moi, et c'est bien suffisant. Si ça ne tenait qu'à vous, vous vous serez déjà débarrassés de moi. Mais vous ne pouvez pas, parce que vous essayez de tirer profit du peu qu'il vous reste encore de moi. Vous tentez de me maîtriser avec vos fichus calmants, et aucun de vous n'a eu le courage de m'enfoncer un pieu dans le cœur, purement et simplement.

Voyant l'air incrédule de ma mère, j'ajoutai, histoire de remuer le couteau dans la plaie :

- Vas-y, tue-moi. Ça nous simplifiera la tâche, à tous.

La mine déconfite, elle s'avança vers moi. Je jubilais intérieurement ; mon plan fonctionnait à merveille. Je ne bougeai pas, complètement impassible.

Ma mère fit à nouveau un pas vers moi.

J'en fis un vers elle.

Elle tendit la main pour attraper la mienne.

Je la saisis.

Un sourire de satisfaction se dessina sur ses lèvres. Je n'en attendais pas moins et l'assommai.

Elle s'écroula à mes pieds, dans un fracas sourd.

Puis je pris mes jambes à mon cou, laissant derrière-moi trois personnes dans les vapes. Ils l'avaient tellement mérité.

J'obliquai en direction de la cuisine, et poussai la porte qui donnait directement sur le champ. Je longeai le mur où Chad m'avait embrassée pour la première fois et frissonnai de dégoût à l'idée d'avoir senti ses lèvres contre les miennes. Les lèvres d'un frère qui me laisse dans une totale indifférence.

La falaise, murmura une voix masculine. J'ignorais à qui elle appartenait, pourtant elle me semblait étrangement familière. J'obéis sans le vouloir, et passai devant l'olivier plusieurs fois centenaires, en manquant de trébucher sur les racines. Les fleurs colorées avaient cédé leur place aux herbes séchées, teintées de rouille et de paille. Je ne prêtai pas attention au décor et poursuivis mon chemin, guidée par la voix qui m'appelait à elle.

La falaise...

Une plaine desséchée s'offrit à moi, la bordure s'arrêtant brusquement quelques mètres plus loin. J'étais arrivée à la falaise.

Saute, m'intima la voix.

Je ne voulais pas sauter. Pourquoi devrais-je le faire ? Pourtant, le mugissement des vagues s'écrasant contre les roches en contrebas m'appelaient à elles, accueillantes. C'était comme si l'apesanteur refusait de me faire tenir sur mes deux jambes plus longtemps. Elles semblaient vouloir me faire glisser dangereusement du bord de la roche.

Était-ce vraiment la façon dont je voulais terminer ? Réduite en charpie, à la merci des rapaces ? Balancée par les va-et-vient des vagues incessantes qui léchaient le calcaire ? Brûlée par le soleil qui n'allait pas se gêner de se délecter de mon cadavre étendu sur les rochers ?

Pourquoi pas, me surpris-je à penser.

J'avançai le bout de ma chaussure vers le vide, et des graviers chutèrent avant de plonger dans les vagues. Mon pied s'avança un peu plus encore, et bizarrement, mon cœur battait d'un calme inattendu.

Je jurai de me souvenir avec quelle hargne je détestais mon entourage, dans l'au-delà, et baissai les yeux vers le gouffre. J'étais happée par ce qui se trouvait en bas, comme si un aimant m'y attirait.

Saute...

Une plateforme ressortait de la falaise, une quinzaine de mètres plus bas. Je devais faire attention de ne pas m'écraser dessus, car la chute ne serait pas suffisante pour me tuer. Et si je terminais ma chute de là-bas, j'arriverais entière sur les rochers. Les os brisés et franchement amochée, mais toujours entière.

Saute...

Je pris une profonde inspiration, fermai les yeux et balançai mon poids dans le vide. Je fus aussitôt entraînée par la vitesse précipitait dans le vide. Plus rien ne pouvait m'arrêter, il était trop tard.

J'allais mourir.


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