🌿Chapitre quatre 1/2. 🍀

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L'alcool me monte trop à la tête et je ne remarque même pas Billy qui se laisse tomber sur le divan à côté de moi. Il m'étreint avec ses bras robustes couverts de tatouages époustouflants.

       —      Je pense que la petite Vicky attire un homme, prononce-t-il à mon oreille.

Je tourne mon visage trop rapidement vers lui, et nos fronts entrent en collision.

Aïe! Putain! Ça fait un mal de chien.

       —      Merde ! Rumine-t-il.

       —      Oh, ou ça ? je lui demande en frottant la douleur.

Il met ses mains de chaque côté de mon visage et le tourne dans le sens qu'il veut me montrer en chuchotant.

       —      S'il te plaît, sois discrète...

       —      En effet, le tact est l'un de tes atouts Billy, rie-je en cherchant l'individu.

       —      Ah ah ! bon lui... Là-bas, sur les sièges un peu plus loin des nôtres. Cet homme a une manière très particulière de te contempler. Il te dévore des yeux. Bon, maintenant il ne te regarde plus, mais c'est celui qui boit son verre !

Il me pointe du doigt l'individu sur qui j'ai eu le malheur de renverser ma boisson, alors s'il m'observe, c'est tout simplement pour se moquer de moi et rien d'autre je pense.

      —      N'importe quoi, tu es ivre. Arrête de raconter des conneries.

Je me lève, et quitte la table pour prendre l'air. Je m'excuse un nombre incalculable de fois et me crée un chemin dans la foule.

Dès que je pose un pied dehors, le froid hivernal me fait un bien fou, mais l'odeur de cigarette, un peu moins. Je regarde autour de moi pour me mettre à l'écart des autres. Je frotte sans cesse mes mains sur mes avant-bras pour pouvoir me réchauffer, mais ça ne marche pas, et le pire, ça ne m'empêche pas de grelotter.

Je trouve enfin un endroit où personne n'est là. Je me cale contre la balustrade et lève la tête en direction du ciel rempli d'étoiles. Pas un seul nuage ne gâche cette vue extraordinaire. Un souvenir lointain me revient en mémoire. Alison et moi, adolescentes, faisant le mur une fois la nuit tombée. Nous nous étions réfugiées dans un lieu non éclairé où étaient garées plusieurs voitures, juste derrière sa maison pour nous allonger sur le capot de l'une d'elles et oublier tous nos soucis. Nous voulions seulement nous échapper, elle, des disputes entre ses parents et moi, de l'absence de mon père. Ça a fonctionné pendant plus d'un an, jusqu'au jour où l'on s'est fait prendre. L'un de mes plus beaux souvenirs.

      —      Vous n'avez pas trop froid ?

Je sursaute sur place quand sa voix vient caresser mes tympans et me force à revenir à la réalité. Il se trouve là, posé contre le garde-corps en fer forgé.

      —      Non, ça va merci, je prononce d'une voix tremblante qui me trahit aussitôt.

Il m'observe puis retire son long manteau noir qu'il me passe sur les épaules. Je suis choquée, la matière de son vêtement me réchauffe très rapidement. Je lui murmure un merci. Son humeur changeante est déstabilisante, et bizarre ou alors il cherche une proie pour se vider les testicules. D'ailleurs il s'est changé, il porte une autre teinte.

      —      J'ai vraiment abîmé votre chemise. J'en suis désolée.

      —      Non, ne vous alarmez pas pour ça, et puis j'aime bien me dissimuler.

      —      Comment ça?

      —      La couleur noire, on ne la distingue pas dans la nuit, non ? plaisante-t-il.

Je ne sais pas si c'est moi ou si c'est lui, mais je ne saisis pas tout son charabia et adopte simplement un sourire en faisant mine de comprendre. Nous contemplons tous les deux le ciel étoilé, laissant place à un silence gênant dominé par le brouhaha de la fête.

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🥳📚❤️⭐️
Un petit coucou! 👋

LES YEUX DU SCANDALE (réécriture)Where stories live. Discover now