🌿Chapitre deux ❤️

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Chargée comme une mule, je n'ai pas d'autre choix que de poser les cafés au sol afin de frapper une nouvelle fois et d'attendre comme un toutou obéissant, le fichier des MacKenzie coincé dans la bouche.

— Entrez, déclare M. Trou du cul.

J'ouvre un peu la porte pour que personne ne se rende compte de ce que je viens de faire, les récupère avant de m'introduire.

Je reste subitement plantée au seuil, la salle est vide, il ne reste que lui, assis dans un coin, la tête collée à son portable.

Mon employeur finit par me faire signe de prendre place en face de lui.

C'est à ce moment-là que mon cœur bondit jusqu'à me faire mal, l'angoisse m'envahit et m'engloutir dans les tréfonds.

Il va me virer, NON !

J'avance avec précaution car mes jambes commencent à devenir du coton sous le coup de l'émotion.

Je pose les six cafés, que je me suis cassé le cul de montée, pour rien apparemment, puis attrape le dossier coincé entre mes lèvres et le dépose à côté de moi.

— Euh... elles sont parties, je demande en prenant place, paniquée.

Il ne me répond pas, mais se lève tout à coup, et me surprend en même temps.

Quand je vois ses yeux figés dans la colère, je crains d'autant plus et ne souhaite que disparaître.

La profession que je pratique commence à perdre de son importance aujourd'hui, elle est quasiment remplacée par internet. Je vais rencontrer des difficultés à trouver ailleurs.

« Franchement, quelle idée d'avoir envie de faire ce travail, Victoria ! » La réflexion de ma mère me hante à l'heure actuelle.

— Vous vous rendez compte à quel point vous êtes chanceuse de travailler pour moi.

Angoissée, la seule façon de communiquer est d'acquiescée, mon rythme cardiaque augmente comme s'il essayait lui aussi de s'échapper.

— Avez-vous perdu la parole ?

Je sens la sueur froide ruisseler le long de mon dos, tout comme sous mes bras et mon front, alors qu'il fait bon dans la pièce.

— Non, prononcé-je d'une voix nouée.

— Bien. La prochaine fois, c'est à l'heure, me prévient-il froidement.

À ces mots, il sort de la salle de réunion me laissant seule. Sérieux ? J'ai l'impression d'être Andréa Sachs, travaillant pour Miranda Priestly version masculine.

Désespérée, honteuse et en colère, je jette les cafés à la poubelle et quitte la pièce à mon tour, pour rejoindre mon bureau.

Je remarque que Nathanne s'est enfermé à l'intérieur de sa caverne de luxe avec cette vue imprenable sur la ville. Eh bien qu'il y reste!
Le mien n'est qu'entouré de mur blanc aux cadres de peintures abstraites, qui doivent vouloir une fortune. Rien d'autre n'occupe l'endroit.

Installée, je m'empare du téléphone et écoute un à un les messages laissés par des clients, qui souhaitent acheter, vendre ou non leur propriété.
Ensuite, je consulte les mails.

Quand j'ai fini, il est plus de 13 h.

Je maudis cet homme et je meurs de faim.

Tout en soufflant de frustration, je sens la fatigue m'emmerder, je m'appuie contre le dossier de mon fauteuil.

— Tu peux le faire, tu peux le faire, murmuré-je à moi même.

Avant de me lever, je me dégourdis les muscles, récupère mon sac quand de la musique qui s'ébruite de son bureau me rends curieuse. Je m'approche sur la pointe des pieds et pose mon oreille à la porte, je ne connais pas ce qu'il écoute, mais c'est du métal.

Soudain, je retiens mon souffle, la peur traverse mon corps en même temps que des talons résonnent dans mon dos. Je recule et me retourne pour découvrir Rébecca, qui mastique un chewing-gum d'un air qui me donne envie de l'étriper.

— Madame Williams écoute aux portes maintenant, répond-elle sur un ton moqueur.

Je viens serrer mon poing comme mes mâchoires, je ne sais pas quoi dire ni quoi faire à part m'enfuir telle une merde.

Je ne peux pas me défendre, j'ai été surpris sur le fait. Et c'est bien ce que je finis par faire d'ailleurs, fuir.

— C'est bien ce que je pensais, poursuit-elle.

J'inspire profondément, retenant de lui fourrer une gifle. Putain !

Devant les ascenseurs, je me tourne vers elle et la vois entrer dans son antre sans demander la permission, laissant la musique se répandre quelques secondes avant de refermer derrière son passage.

Pétasse et connard...

On est vendredi, me chuchoté-je.Ce qui veut dire que demain, c'est ton 27e anniversaire. Donc tout va allerpour le mieux. Tout va aller pour le mieux.

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Hey coucou!! 👋😘🌺

Alors comment ça va ?
❤️

Que pensez-vous de Nathanne ? C'est un petit con n'est-ce pas ? 🤣🤣 😡

🌺

Franchement qui voudrais d'un patron comme lui ?

🤣

LES YEUX DU SCANDALE (réécriture)Where stories live. Discover now