Chapitre 29.

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Je m'essuie encore les yeux pleins de larmes lorsque tout mon être se paralyse en réalisant que ma porte est entrouverte. Je ne comprends pas. Pourtant, je me souviens l'avoir fermée ou alors peut-être pas, vu que je suis parti précipitamment.

Ou... oh non ! Ne me dites pas qu'on m'a cambriolée ! Il ne manquait plus que ça ! mais... aucun voisin n'aurait rien vu ?

Les sanglots reprennent de plus belle avant d'entrer, tandis que les battements de mon cœur pulsent tellement fort dans mes oreilles, j'avance un pas après l'autre.

C'est avec la peur au ventre que je pousse doucement la porte. On ne sait jamais, peut-être que la personne qui s'est introduite est toujours présente. Je marche sur la pointe des pieds vers ma cuisine en tâchant de ne faire aucun bruit et me saisis du couteau le plus aiguisé que j'ai.

Figée derrière le bar, j'essaye de calmer ma respiration et de contrôler mon cœur pour me concentrer.

Impossible.

Je m'avance - j'ai l'impression de bouger au ralenti - accompagnée de mon arme de fortune. Je me trouve à présent dans le salon tandis qu'une agitation inhabituelle se fait entendre, provenant de ma chambre.

Prise de panique, je me mets à hurler et recule. Pantoufle sort de la pièce en courant. C'est certain, je ne suis pas seule.

— Il y a quelqu'un ? dis-je d'une voix sans assurance.

Oui bonne idée ! Comme si le méchant allait dire « oui, oui, je suis là et je suis gentil ! »

La porte s'ouvre violemment et se fracasse contre le mur, je hurle en sursautant et lâche le couteau à mes pieds. Je me calme tandis que je reconnais sa silhouette. C'était sûr, Chloé allait le prévenir. Nathanne s'arrête quelques secondes en me voyant, mais se hâte sur moi, ses mains se joignent à ma figure pour m'observer, il retient son souffle lorsqu'il aperçoit ce que son frère m'a fait subir. Les traits de son visage durcissent et il murmure une insulte en italien.

— Victoria, je veux savoir qui t'a fait ça ? Je l'avais vu que ça n'allait pas hier. Pourquoi tu me mens ?

— Ce...je déglutis. Ce n'est...

J'inspire, découvrant au niveau de son nez un bleu.

— Je suis simplement tombée contre le lavabo dans les toilettes, lui dis-je en me retenant de pleurer.

Et je décide de fuir son regard.

— Donc tu vas me dire que tu as oublié ton sac avec tes clefs, ton portable, ta carte d'identité et même ton portefeuille ? Dis-moi qui est-ce ? 

Je fais non de la tête, il souffle et se pince l'arête du nez.

— Cesse de me mentir. Dis-le-moi.

Sa voix résonne comme un avertissement dans mon crâne, il amplifie mal de tête et je pleure. Si tu le répètes à Nathanne...

Je sursaute retenant ma respiration quand il se met à vociférer d'un sombre regard :

— Putain Victoria ! Dis-moi !

— C'est Wyatt ! lâché-je avec appréhension.

Une fureur destructrice l'envahit, l'homme que j'ai devant moi me fait très peur, je ne l'ai jamais vue ainsi. C'est une autre personne.  Je viens d'allumer le feu et j'ai l'impression que cette fois, il va brûler le monde entier.

Sans dire un mot, il plonge sa main sous sa veste de costard pour en jaillir une arme qu'il enclenche. En découvrant cette scène, je lâche un cri de stupeur tout en reculant et trébuche, tandis que lui ressort précipitamment de mon appartement fermant la porte dans un boucan ahurissant. Une seconde après un de mes voisins vient gueuler dans le couloir. Qu'est-ce que...

Prise de vertige, je viens m'allonger au sol tout en pleurant, et pense au pire qu'il pourrait faire. Putain ! Il avait une arme sur lui ! Wyatt va le démonter c'est certain !



Munie d'un sachet petit pois congelés que je presse sur ma joue qui vire au violet, je viens m'assoir sur le canapé tout en laissant mes larmes ruisseler. Il ne m'a pas raté l'enfoiré.

Me souvenant d'un coup que c'est Chloé qui a toutes mes affaires, je m'interroge. Dans quelle merde me suis-je fourrée ? 

LES YEUX DU SCANDALE (réécriture)Where stories live. Discover now