LES YEUX DU SCANDALE (réécriture)

Chapitre 26 2/2.

—      C'est un gros connard ! me lance Alison en triturant mon coussin.

J'essuie les larmes qui coulent de mes grands yeux rougis par les frottements de ma manche. Comment ai-je pu être aussi conne ? Et ça t'étonne ?

      —      Je ne le comprends pas...

      —      Tu ne comprends pas ? hurle-t-il. Ce fils de pute s'est permis de fouiller dans ta vie privée pour te baiser, Victoria ! Tu oses me dire que tu ne comprends pas ? Il t'a baisé, c'est tout !

C'est la deuxième fois que je le vois dans cet état. La fois d'avant c'était pour Ben, lorsque je l'avais surpris avec cette fille. Il fait les cent pas dans mon salon et passe nerveusement la main dans ses cheveux sombres. Il boit une grande gorgée à même la bouteille de vodka. Alison s'installe derrière moi, s'empare de quelques mèches de ma tignasse, au moment où Billy la projette contre le mur nous arrachant un sursaut. Je reste sans voix face à son geste, tandis que Ali bondit pour se ruer dans sa direction :

      —      Oh ! Tu vas te calmer ! crie-t-elle.

Il tourne la tête pour m'observer avec fureur, essoufflé :

      —      Je savais qu'il était louche avec sa boite de merde ! C'est quoi ça ? Les Trivia embauchent que des femmes. Putain ! Si Laury...

Je me lève brusquement et cours vers lui en l'implorant :

      —      Non ! Non, ne lui dis rien. Je ...

      —      Tu rêves Victoria. Il m'a fait la promesse de toujours veiller sur toi, de te protéger quand il n'était pas là. Je n'en ai rien à foutre de tes suppliques, il sera quand même au courant !

Mes sanglots reprennent de plus belle et je commence à suffoquer, mon cœur tambourine contre ma cage thoracique, me provoquant des points de côté .

       —      Si Laury apprend...

       —      Que ce mec est un psychopathe ? Oh, mais je lui dirais. Franchement Victoria, quelle personne peut commettre ce genre de chose ? Comment a-t-il pu avoir accès à tout ça ?

       —      Il est riche Billy, intervient Alison. On peut se dégoter tout et n'importe quoi avec de l'argent. Je trouve ce qu'il a fait dégueulasse, mais...

Billy la dévisage comme si elle était devenue folle.

Faites qu'il ne dise rien à Laury, pitié !

      —      Quoi ? s'offusque-t-elle. Il voulait certainement savoir avant de passer à l'acte, ne me dit pas que si toi tu avais son fric, tu ne fouinerais pas dans la vie privée de ton mec. Qui n'a pas envie de connaitre les plus sombres secrets de la personne qu'il fréquente ?

La rage l'envahie entièrement voyant qu'Alison le défend, ce qui me surprend moi aussi.

      —      Je trouve que l'on devrait revenir au point de départ, continue-t-elle.

      —      Quoi ? rétorqué-je enfin.

      —      Le départ de quoi, Alison ! hein ? Pourquoi aurait-il fait ça ? Ce mec n'est pas net, tout comme son entreprise de merde !

Elle fait volteface et se dirige en direction du bar où trônent encore les restes de tout à l'heure, dont les pivoines. Cependant, je suis plus paniquée qu'il balance à Laury le comportement de Nathanne, que choquée que Alison prenne sa défense, pourtant c'est inattendu.

             —      Quel homme se ferait chier avec ça, s'il voulait seulement la baiser comme tu dis ? 

      —      Mais tu t'entends là ? Tu défends un putain d'enfoiré ? lui hurle-t-il. Oh ! réveille-toi ! Tu cautionnes ce qu'il a fait à Vick ?

      —      Absolument pas ! Je dis juste qu'il est quelqu'un d'important à New York et même dans le monde ! Je veux simplement dire que ce que Nathanne a fait ne me choque pas, c'est tout ! assume-t-elle en croisant les bras à sa poitrine. Il a été doux avec elle, non ? Tu nous as bien raconté que de base Nathanne n'était pas venu pour faire ça ?

J'opine du chef, je sens Billy se raidir de plus en plus.

      —      Et en plus, lorsque vous étiez sur le point de le faire, il t'a demandé si tu désirais toujours ?

Mon cœur se serre, une larme se loge à l'extrémité de mes cils que je chasse de mon index.

      —      Tu vois ! je peux te jurer un homme qui n'a pas de sentiment pour quelqu'un, n'aurait pas tant de respect.

Il inspire profondément, bien agacé par le comportement si soudain de Alison. Par ailleurs, elle me surprend autant. Mais à réfléchir, elle n'a pas totalement tort sur ce côté-là.

       —      Ne dis rien à Laury, Billy, s'il te plait, l'imploré-je à nouveau.

Un rictus se peint sur son visage, mais celui-ci n'est pas joyeux, bien au contraire, il me glace le sang.

       —      C'est ça qui t'importe le plus ? me questionne-t-il froidement.

J'agite la tête, tandis qu'il se dirige vers ma porte d'un pas rapide. Mon cœur perd plusieurs battements en réalisant qu'il quitte mon appartement. Prise de panique, je cours pour le rattraper, Alison sur les talons, je parviens à saisir son poignet qu'il dégage d'un mouvement vif. Son bras m'échappe et ses yeux nous enveloppent d'un profond sentiment de dégoût. Sa réaction me brise, détruit plus que je le suis déjà.

       —      Rêve Victoria ! crache-t-il avant de claquer ma porte.

Le bruit est tellement fort qu'on sursaute, mais je me hâte dans l'espoir de pouvoir le dissuader, je fonce dans le couloir, mais s'est fini, il a disparu. Quoi ?

Haletante et étourdie, j'arpente le couloir essayant de me calmer sauf que mon pouls qui résonne dans mon crâne m'en empêche.

       —      Non, dis-je en sanglotant.

Alison m'attrape la taille.

       —      Il a dû prendre l'ascenseur, vient, répond-elle posément.

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