🌿Chapitre trois 2/2 🍀

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Cette brune qui s'assoit en face de moi n'est autre qu'Alison King, et sans le faire exprès, elle renverse son verre sur la table. Nous nous dévisagions un instant avant de pouffer de rire. Elle est magnifique, même ivre. Une peau parfaite, toujours le sourire aux lèvres sauf quand Ali voit Preston Walter, le meilleur avocat de la ville qu'on surnomme le requin. Certes, c'est un bel homme avec un regard couleur noisette aux milliers de cils et au corps bien entretenu. Il ne porte que des tenues de grands couturiers et conduit de superbes voitures, mais je ne le sens pas.

Preston se comporte bizarrement avec Alison. Je trouve qu'il achète mon amie et surtout la façon dont il l'admire me donne la chair de poule. Comme s'il était mal intentionné ou je ne sais quoi.

En gros, jouer l'amant gentil ne lui correspond pas. Il cache quelque chose. Mais si je ne lui en parle plus, Ali me répond que c'est moi qui m'imagine des trucs, donc je l'écoute sans rien dire.

C'est autour de Billy accompagné d'une autre personne que je ne connais pas, de reprendre place à la table. Il est brun avec une grosse mèche rose vêtue d'une manière loufoque, sur des rangers à clous. Tout ce qu'aime Billy, il choisit toujours ces futures conquêtes en soirée la plupart du temps.

Brusquement, Alison se relève de son siège, son verre de vodka à la main qu'elle fait passer au-dessus de sa tête pour je ne sais quelle raison.

Elle est surtout plus éméchée que toi.

Je lève mon verre à ma Vicky d'amour ! Pour ton vingt-septième anniversaire !

Mon ami et la personne avec lui suivent Alison, je les imite en me soulevant moi aussi de la banquette avec maladresse et renverse ma boisson sur la chemise d'un inconnu qui frôle notre table. Le monde s'arrête de tourner sous mes pieds dès l'instant où je réalise ma connerie. Lui, il reste figé sur son vêtement.

Mon Dieu, merde!

— Oh putain ! Pardon Monsieur !

Mon cœur s'accélère. Je ne sais pas si c'est l'excès d'alcool dans mon organisme ou si c'est lui qui me trouble. Mais cette bouffée de chaleur s'accommode bien à mon corps. Il me scrute avec fureur, j'aimerais bouger, mais je reste médusée. J'ai l'impression d'être prise dans un ouragan en pleine mer, je coule au fur et à mesure qu'il plonge ses yeux dans les miens.

— Sérieux, vous ne pouvez pas faire attention, cette chemise vaut le salaire misérable que vous gagnez chaque mois ! dit-il agressivement tout en frottant les traces d'un mélange jus de pommes et vodka.

J'ai envie de rire, mais je me retiens. Pour qui se prend-il ?

Il braque une deuxième fois son regard sur moi, glisse ses yeux sur ma tenue et scrute mes amis.

— Attendez ! Mais...

Je n'ai même pas fini de dire ce que je ressens qu'il tourne les talons en disparaissant dans la foule.

Sérieux, il ne m'écoute pas!

Je reste là comme une débile, immobile. Il m'a coupé l'herbe sous le pied, je ne rêve pas? Ou je suis bien trop ivre pour réaliser ce qu'il s'est vraiment passé?

Je jette un œil sur mes acolytes, ils sont en train de boire comme si de rien n'était. Sérieux, ils n'ont rien vu? Il se prend pour qui l'autre? Ce n'est pas parce qu'il est charmant qu'il doit me manquer de respect.

Je quitte la table, bien décidée à le remettre à sa place. Je me dirige vers le bar et attrape une pile de serviettes en tissu posées là. Je traverse la foule qui danse, déterminée, mais bourrée aussi, j'ai donc tout de même du mal à marcher droit. Je regarde de gauche à droite sans le voir. Je m'arrête pour réfléchir, où irait une personne dont sa chemise est maculée de vodka et jus de pomme ?

LES YEUX DU SCANDALE (réécriture)Where stories live. Discover now