Chapitre 21, 1/2

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Mon réveil me fait sortir de mon sommeil et j'ai cette étrange sensation d'être regardé.

C'est dans ta tête... ce n'est que dans ta tête.

À moitié endormie, je cherche en tapotant de la main le hurlement sonore de ce machin, mais je me rate et il finit au sol en morceaux. Oh putain !

J'essaye de soulever mon corps alourdi par la somnolence et m'assois au bord du lit. J'aimerais tant me recoucher mais même si j'ai moins de chance de me faire virer, on ne va pas tenter le diable.

En parlant du diable, c'était qui ce Lucifer ? Du coup Chloé ne me l'a pas présenté en fin de compte.

Je bâille, m'étire et me lève enfin. J'attrape mon cellulaire, cinq heures trente et trois appels masqués. Mon palpitant bondit, entraînant un long et froid frisson parcourant mon dos. Ils datent tous de trois heures du matin.

Des larmes commencent à poindre et cette fois je les laisse ruisseler, je pense avoir besoin d'évacuer le trop-plein. Je repose rageusement mon portable sur la table de nuit et regrette aussitôt mon geste. Par chance, il n'a rien.

Traînant des pieds, je m'avance vers la cuisine pour me préparer un cappuccino, puis sors du pain de mie et mon pot de beurre de cacahouète.

Mais voyant la tartine, une envie de vomir me prend et je la mets donc de côté, loin de mes yeux.

Putain ! Si c'est une blague de jeune, ils sont en train de me détruire la santé.

Je sursaute, lorsque la sonnette de mon appartement retentit. Je scrute l'heure sur la pendule accrochée dans ma cuisine, l'angoisse qui m'enserre la gorge. Mais avec plus de recules, je me dis que c'est sûrement Chloé. A pas de loup, je me dirige vers la porte pour lui ouvrir.

— Bien dormi ? demande-t-elle, sans passer par un bonjour.

Lorsque je la vois, tout me revient mais je dois rester calme.

— Combien de café as-tu bu ce matin ?

— Un seul, pourquoi ? répond-elle en poussant la porte d'entrée. Bon, habille-toi, j'aimerais prendre un déjeuner avant d'aller à Maria's, m'annonce-t-elle en m'incitant à travers mon salon.

— Je ne peux pas, je commence tôt.

— Chut ! Elle est ou ta salle de bain ?

Je lui montre et elle continue malgré ce que je lui dis.

— Tu as besoin de te changer les idées.

— Je ne crois pas que ton ami soit de cet avis.

— On l'emmerde ! Aller. Je t'attends.

v

Assise comme d'habitude à un Starbucks non loin de Maria's. Chloé triture son bagel, d'un air coupable et je sens que l'on va entamer la discussion de la soirée. Je bois une gorgée de mon cappuccino caramel pour enlever la boule obstruant ma trachée, ce qui ne fonctionne qu'un peu, elle est toujours présente. Elle ouvre son sac sur la table, sort une enveloppe où mon nom apparaît au centre. Mon cœur bat la chamade.

— Tu fouilles mes affaires ?

— Je m'assure qu'il ne t'arrive rien. Et...

Elle me la tend, je remarque qu'en plus qu'elle est déchirée.

— Et tu lis aussi mon courrier ? M'énervé-je.

— Victoria, regarde ce qu'il contient.

Son attitude me fait peur, je l'écoute et extirpe une photo d'un buste, j'écarquille les yeux, mon souffle s'accélère. L'homme s'est fait tatouer mon visage sur toute la partie supérieure du corps.

LES YEUX DU SCANDALE (réécriture)حيث تعيش القصص. اكتشف الآن