🌿Chapitre 37🍀

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Je réalise qu'il me regarde calmement, puis il me tend sa main aux longs doigts robustes, une bague à son annulaire.

      —      Je vais bien, je vais rentrer chez moi. Après ce qui vient de m'arriver, je préfère retourner à mon appartement, lui dis-je mal à l'aise.

      —      Quelqu'un a failli vous renverser, vous êtes tombée, je vous le rappelle. Il serait plus judicieux d'aller consulter, intervient-il.

      —      Je...

      —      Allez, venez, dit Stephen en attrapant mon bras et me faisant avancer.

Je trouve ce geste soudain et déplacé. Lorsque je me libère de son emprise, je remarque que son regard s'assombrit, ce qui me fait frissonner.

      —      Vous ne réalisez pas les enjeux pour votre santé. Imaginez si vous avez quelque chose de cassé, insiste-t-il.

À la suite de cela, je commence à manipuler chaque membre, à l'affût de la moindre douleur. Mais je finis par dire :

      —      Je vais très bien, regardez par vous-même.

      —      Vous êtes bien têtue, me dit-il avec une pointe d'agacement dans sa voix. Bon, vous êtes venue avec votre voiture ?

      —      Non, j'ai pris le métro.

      —      Alors laissez-moi au moins vous ramener chez vous ? propose-t-il.

Je le scrute, réfléchissant à cette proposition. Me retrouver avec celui que Nathanne ne souhaite pas que j'aborde... D'ailleurs, je ne sais pas pourquoi, peut-être que lui aura des réponses. Être raccompagnée par lui signifie que je serai dans sa voiture et qu'il risque de savoir où je vis exactement. J'inspire profondément et rétorque d'une voix timide.

      —      Ok, je veux bien.

Un sourire éclatant illumine son visage, révélant des dents d'une blancheur parfaite et alignées, à l'exception d'une légère entaille sur le côté. Alors que nous traversons les passages piétons, mon attention est captivée par une Porsche rouge. Mon cœur s'emballe soudain en réalisant que son conducteur n'est autre que Yann Trivia. Une angoisse me saisit, parcourant mon corps de frissons tandis qu'une sueur froide glisse le long de mon dos. Mon dieu !

Il nous observe, visiblement surpris, puis son visage se durcit tandis qu'il se penche vers le siège passager vide à ses côtés. Une fois redressé, son moteur rugit, attirant tous les regards, excepté celui de l'homme qui m'accompagne. Une fois de l'autre côté du trottoir, je me tourne vers lui et réalise que Yann ne me quitte pas des yeux. Son expression faciale semble me réprimander en silence.

Lorsque le feu passe au vert, il appuie brutalement sur l'accélérateur, provoquant une cacophonie de klaxons et d'insultes. Tel frère, tel frère, pourrait-on dire.

La panique m'envahit, mais d'un autre côté, je me réjouis qu'il lui en touche deux mots. Cela lui montrera que j'ai tourné la page. Même si, au fond de moi, j'ai l'impression de vouloir qu'il revienne, mais d'un autre côté, non. Nathanne va être au courant...

Nous reprenons le chemin, lorsque Stephen sort de sa poche une clef de voiture et une Jaguar blanche se met à biper immédiatement. La carrosserie étincelle de mille feux, reflétant la lumière du soleil avec une perfection immaculée. Tel un enfant fier de son nouveau jouet, il ouvre la portière avec un air dédaigneux, m'invitant à monter. Son sourire ne quitte pas son visage lorsqu'il me fait signe de le rejoindre.

Je m'engouffre dans cet espace de luxe, mal à l'aise sur les sièges en cuir. Contrairement à Nathanne, dont le parfum envoûtant embaume l'habitacle de ses voitures, seule une odeur de propreté règne dans cette voiture. Mon regard se pose sur l'écran tactile haute définition qui trône sur le tableau de bord. Stephen s'installe à mes côtés, met le contact et démarre le véhicule.

LES YEUX DU SCANDALE (réécriture)Waar verhalen tot leven komen. Ontdek het nu