Chapitre 28 1/3

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Victoria.

La tête dissimulée sous ma capuche trempée par la pluie, je suffoque, et le stresse me comprime la gorge à chaque pas que je fais en direction de Maria's. Je tente encore d'appeler Billy, mais ce dernier raccroche à chaque fois depuis cette nuit, avec Alison, nous l'avons téléphoné mainte et mainte fois, mais c'était toujours pareil. Tandis qu'elle est partie voir s'il ne se trouve pas chez ses parents. De mon côté, je vais rendre visite à ce gros con de Nathanne, afin de vérifier si Billy n'est pas venu ici. Ce qui est improbable. Lorsque je m'approche du bâtiment, mon palpitant cogne dans ma poitrine. J'inspire profondément en déglutissant la boule dans ma gorge, et grimpe les marches emmenant à l'entrée. Je réalise avec joie que les vigiles ne sont pas présents. Une nouvelle fois, j'inhale calmement, pour me donner du courage et entre. À première vue, j'aurais dû me vêtir comme les autres, me fondre dans la masse. Parce que là, mon jogging et mon sweat-shirt noirs dont la capuche couvre à peine mon visage n'aident pas vraiment. Elles ont toutes les yeux rivés sur moi. Franchement est-ce qu'il m'arrive de réfléchir ? Merde !

Je les ignore, et prends l'un des quatre ascenseurs occupés par cinq femmes. Je m'engouffre au fond, toujours sous leurs expressions hautaines. Je ne saurais donc jamais pourquoi elles se comportent comme des connasses ?

       —      Si tu cherches ton ex-patron, il est absent aujourd'hui, me nargue l'une d'elles, poussant d'ailleurs le petit groupe de dindes dans l'hilarité.

Putain. J'ai envie de les étrangler, mais au lieu de ça, je ne dis rien et essuie une larme au coin de mon œil. La rouquine la remarque se stoppe deux secondes comme si elle avait une bonne conscience, mais ce n'est pas le cas.

       —      Arrête tes sanglots, tu fais pitié.

Sa réponse me coupe le souffle. Elle a raison. Je chiale pour un type qui s'est renseigné sur ma vie dans mon dos. C'est lui qui devrait pleurer et se mordre les doigts de m'avoir perdu. C'est toujours aux femmes en général d'avoir mal.

La cabine se stoppe au quinzième étage, elles poursuivent sans me regarder :

       —      Tu devrais le fuir.

Elles quittent l'ascenseur me laissant le plaisir de savourer ma solitude.

Les portes s'ouvrent une nouvelle fois pour que deux hommes affublés d'un costume sombre me rejoignent, c'est au moment où mes yeux croisent cette silhouette ressemblant à Preston qui discute avec une employée de Maria's. Pour m'en assurer, je m'approche plus près des portes, et tombe de haut lorsque je réalise que c'est bien lui, et le pire dans tout ça, il vient l'embrasser. Connard !

Mon corps se raidit de colère, je fais un pas en avant tandis que Preston glisse entre ses mains une enveloppe en kraft. J'écarquille les yeux, tout en sortant mon portable pour m'emparer au plus vite une preuve. Je m'avance pour aller le voir, mais elles coulissent au même moment et bloquent le passage. Merde ! Je vérifie rapidement mon téléphone, soulager d'avoir eu le temps de le prendre en flagrants délits. J'ai le cœur déchiré pour Alison.

Les hommes sont tous les mêmes!

Je le lui envoie direct la photo, puis l'appel, mais c'est la messagerie qui répond. Et merde !

Arrivée à mon étage, je franchis le long couloir aux multiples tableaux d'art contemporain qui conduit aux toilettes. À l'intérieur, je viens me passer de l'eau froide sur le visage pour calmer mes rougeurs. Comment ose-t-il faire ça à ma meilleure amie, je ne le sentais pas... Ce sont tous des connards sur cette tête ?

LES YEUX DU SCANDALE (réécriture)Where stories live. Discover now