LES YEUX DU SCANDALE (réécriture)

🍀Chapitre 33 2/2. 🌿

Dès que nous passons cette porte, une vague de chaleur m'enveloppe. Cela me procure un tel bien-être que je ne peux m'empêcher de lâcher un gémissement de plaisir, sous le regard sensuel de Nathanne, ce qui veut dire que je m'empourpre.

Plus loin, un groupe d'invités, tenant des coupes de champagne, est également accoutumer de blanc. En les approchant, je remarque qu'ils ont des roses de différentes couleurs- blanches, rouges, orange, noires ou roses- piquées dans les cheveux des femmes, tandis que les hommes les portent dans la poche de leur veste. Dès qu'ils nous aperçoivent, tous cessent de parler pour nous observer attentivement. Leur réaction me fige sur place et me met mal à l'aise. J'ai même l'impression de marcher de travers, mes jambes devenant autant molles que du coton, pendant que nous les dépassons sans nous arrêter.

Alors que je m'apprête à poser des questions à Nathanne, une femme élégante, grande et mince, aux cheveux roux, s'approche de nous avec un large sourire. Elle porte elle aussi une robe ivoire, son buste dissimulé sous de la dentelle ; ce qui la rend encore plus séduisante. Au même moment, un tintement de verre retentit dans la salle l'attirant pour voir où provient le bruit, me dévoilant le dos échancré de sa tenue et un tatouage de lys qui recouvre sa peau. Je ne peux détacher mes yeux de ce spectacle captivant. Il est magnifique !

La rouquine détourne enfin son attention vers nous, ou plutôt vers Nathanne. Elle se penche et dépose sa bouche sur sa joue. Devant moi se déroule un baiser interminable, qui ne fait qu'attiser ma jalousie. Mon ventre se noue de douleur, mon corps est en ébullition, mes poings sont serrés. Je me racle la gorge pour leur rappeler ma présence.

Finalement, elle se sépare de lui et me scrute de haut en bas, un sourcil relevé, puis elle se tourne à nouveau vers lui.

— Qui est-ce ? lui demande-t-elle d'un air hautain.

Mes dents mordillent l'intérieur de ma joue, si seulement je pouvais prendre l'arme qu'il dissimule sous sa veste et faire en sorte qu'une de ces balles transperce son crâne.

Surprise par la violence de mes pensées, j'écarquille les yeux et réalise l'étendue de ma folie.

— C'est Victoria, Kira, lui annonce-t-il.

Des quelle comprends qui je suis, elle m'observe avec cette fois-ci de la joie et de la douceur dans son regard. Elle s'approche pour me prend contre elle. Choqué par ce geste soudain, je reste figé, les bras ballants. Je jette un coup d'œil à Nathanne, qui a la tête plongée dans son téléphone. Kira fait un léger mouvement de recul, toujours avec ce sourire. Elle doit avoir, quoi, trente ans, ou peut-être moins.

— Voici mon associé Kira Ferguson, Victoria.

Je me tortille le pied discrètement, honteuse de l'avoir insulté. Franchement, elle se comportait comme une pétasse. N'importe quelle femme se serait comportée de la même façon que moi. C'était vraiment inacceptable !

— Bonsoir, je réponds timidement en regardant le sol en damier, ne savant plus où me mettre.

Elle pose sa main sous mon menton et relève mon visage pour que je l'observe droit dans ses yeux noisette. Son délicat parfum m'enveloppe.

— Elle est magnifique, j'espère que tu en prendras soin.

— Ne t'inquiète pas, réplique-t-il d'une voix sombre.

Kira nous guide vers un sublime buffet en ivoire, rempli de paniers de toutes sortes, débordant de roses de différentes teintes. Elle demande à Nathanne quelles fleurs nous souhaitons pour ce soir.

— Rouge.

Elle s'affaire à enlever les épines, les feuilles et à couper les tiges à cinq centimètres du bougeons et plante une épingle qu'elle donne à Nathanne, qui l'accroche direct à sa pochette avant. Puis attrape celle qui met destiner, se place dans mon dos. Je sens ses doigts habillent manipuler mes cheveux, certains mouvements sont un peu brusques, ce qui me fait grimacer.

— Tout est parfait, vous pouvez avancer, bonne soirée, Nathanne et Victoria, dit-elle en s'éclipsant rapidement.

Nathanne passe devant moi et pose ses mains chaudes sur mon visage avant de m'embrasser.

— Viens, on va rejoindre les autres invités, rétorque-t-il, en m'entrainant dans une seconde salle aux surfaces peints en rose pastel.

Des toiles d'art immenses ornent les murs, et des bouquets de lys sont disposés dans tous les coins. C'est magnifique !

Au fond de la pièce se trouve une grande baie vitrée qui s'ouvre sur un vaste jardin illuminé par des éclairages dissimulés dans le sol. À droite, une pianiste joue une mélodie douce, entrainant certains invités dans une danse légère. Je les observe attentivement. Un couple devant porte des roses noires, tandis que ceux qui se tiennent à nos gauches sont verts.

— Que signifient ces couleurs ?

Ma timidité s'estompe un peu en prenant conscience de l'ambiance qui m'entoure. Un homme avance vers nous vêtu de rouge, certainement pour se démasquer d'autres convives, portant un plateau rempli de coupes avec une fraise à l'intérieur. Nathanne en saisit deux et m'en tend une.

— Le blanc, c'est pour les célibataires m'informe-t-il en prenant une gorgée, tout en me pointant un couple à quelques pas de nous. Le rose, pour les libertins. L'orange soumission. Le noir, pour les personnes dominantes. Le bleu, pour les amateurs d'orgie. (Il en boit une autre lampée.) et enfin, le rouge ( sa silhouette se place face à moi, encercle ma tête, la soulève et m'embrasse, et poursuit.) Signifie que tu n'es rien qu'à moi, conclut-il, en chuchotant.

J'ai la chair de poule, mon sang surchauffe et je peine à déglutir tant ma bouche et ma gorge s'est asséchée, quand je comprends.

— Tu m'as donc emmené à un baisodrome, à la sécurité renforcée ?

— C'est un bon investissement, m'avoue-t-il avec un sourire de fierté. Et je possède une chambre ici, je veux te montrer une nouvelle facette de moi, Victoria.

Ma respiration se bloque, j'ai mon corps qui s'embrasse, j'avale mon verre d'une traite pour faire redescendre la chaleur qui me gagne, et détourne mon regard vers Kira pour pensais à autre chose. Elle est accompagnée d'un homme. Ils pénètrent au cœur de la salle, attirant tous les yeux. Avec douceur, ils demandent aux danseurs de se retirer, prenant leur place. Puis, ils s'élancent. À cet instant précis, Nathanne entours ma hanche et murmure à mon oreille :

— Je t'emmène ailleurs.

Mon corps frémit d'excitation pure qui se propage au contact de sa main, me tirant vers l'escalier jonché de velours rouges.

Soudain, une voix masculine l'interpelle lorsque nous atteignons le milieu des marches. Nous nous retournons simultanément pour découvrir un homme plus âgé, de plusieurs années. Son regard sombre, malgré les yeux bleu ciel qu'il possède, sa barbe et ses cheveux noirs sont parsemés de quelques mèches blanches, tentant de se faire remarquer parmi les autres. Il nous observe tour à tour, puis un rictus se dessine sur ses lèvres pulpeuses et rouges, me donnant des frissons d'effroi dans le dos. Encore un ennemi ?

Sa main vient gratter sa mâchoire, et d'un mouvement de tête, il l'invite à le suivre. Je sens Nathanne se contracter à mes côtés. À force de le fréquenter, je commence à ses saisir ses réactions, et d'après celle-ci, je peux dire qu'il n'apprécie guère cet homme. Sa silhouette se dessine devant, son regard vert nuancé de jaune, empreint d'amertume. Cette vison ne fait qu'accroitre mon angoisse de finir par une soirée désastreuse. Ses doigts effleurent ma joue, tentant d'embellir la situation par un sourire.

— Je dois régler quelques trucs avec Alexandrov. Pendant ce temps, sers-toi un verre et réintègre la fête. Nous reprendrons là où nous nous sommes interrompus, m'informe-t-il.

— D'accord, soufflé-je. Tout va bien ?

— Oui, ce sont juste quelques formalités sur une entreprise, je te promets.

Il m'embrasse sur le fond puis ma bouche. Une fois en bas, Nathanne me lâche pour retrouver cet inconnu, tandis que moi, je me dirige vers le groupe. Repérant un serveur, je l'interromps pour prendre une coupe sur son plateau.

— Merci, j'en avais besoin, lui dis-je en rigolant, mais il ne me répond pas.

La honte m'envahit en constatant qu'il m'ignore complètement et poursuit son chemin parmi les invités. OK !