Chapitre 22, 2/2.

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Je m'avance en direction de l'étage de Chloé, qui est plus bas que le mien. A mon arrivée devant les ascenseurs, je ralentis, quand je reconnais Yann planté devant. Il ne m'a pas encore vue, mais ce n'est que de courte durée, car il se tourne vers moi, mais ne s'attarde pas plus.

Je décide d'attendre qu'il pénètre à l'intérieur pour emprunter le suivant. Je ne comprends pas mon soudain changement à son égard. Mais d'avoir vue Nathanne agir de la sorte avec les autres, m'a peut être rendu paranoïaque ou je ne sais quoi.

Ou j'ouvre enfin les yeux sur leurs comportements étranges ?

Comme je l'imaginais, Yann entre mais bloque la porte, tout en m'observant.

— Vous ne montez pas ?

— Euh... je viens de me rappeler... que j'ai oublié quelques choses. J'opère un demi-tour pour l'embrouiller. Allez-y... je prendrais le prochain.

Sa main se retire et sa silhouette disparaît entre les portes.

J'entends davantage mon palpitant cogné contre mes tympans, que ma respiration. Calme toi... calme toi... il n'y a rien...

A mon tour, j'appelle l'ascenseur et attends. Lorsque Rebecca en sort, les traits de son visage se durcissent brutalement.

— Toooiii ! Prononce-t-elle entre ses dents serrées par la rage. Tu n'es qu'une sale pute !

Sa fureur me foudroie, et elle m'empêche de prononcer quoique ce soit, elle avance, pointant son doigt vernis d'une couleur vert foncé vers moi.

— Tu es allée faire ta pleurnicharde dans les jupons de Nathanne ! Sale pute ! Tu ne sais pas ce qui va t'arriver si tu continues à me faire chier comme tu viens de le faire ! Hurle-t-elle.

Je recule encore, la bouche entre ouverte, morte de peur. C'est la première fois qu'elle m'horrifie de la sorte !

— Recommence et le de cauchemar le plus sombre que tu as vécu deviendra réel.

Elle finit par me donner un coup d'épaule en partant. Je reste un moment bloqué, hébétée.

Une seconde après, l'ascenseur s'ouvre une nouvelle fois, sur un groupe qui m'ignore. J'en profite pour me ruer à l'intérieur et me mets à pleurer. Cependant, pas de peur mais de rage.

A mon étage je cours en direction des sanitaires pour me badigeonner d'eau fraiche, tous mes muscles se mettent subitement à trembler alors que je me scrute à travers le miroir.

— Ça va aller bat toi ! Ou barre toi, me soufflé-je.

Avec rage je jaillis en fracassant la porte pour m'avancer à mon bureau.

Quand je découvre que j'ai un post-il coller sur mon écran d'ordinateur je me stoppe nette

Ce soir je vous emmènerai dans l'un de mes restaurants. Je ne vous laisse pas le choix.

Nathanne.

En observant le mot, je ne sais pas si je dois être énervée vue son comportement et sa réaction ou tout bonnement accepter.

Mais le mieux c'est de l'envoyer sur les roses. Et je vais de ce pas lui dire !

Je cogne à sa porte, attends quelques secondes, mais rien ne se passe.

Je sais que je ne devrais pas le faire, mais c'est plus fort que moi, je l'ouvre, et découvre que la pièce est vide. Où est-il ? Fait chier, moi qui me faisais une joie de l'envoyer voir ailleurs ! Ça va devoir attendre.

Au lieu de lui dire de vive voix, je vais lui écrire un mot, et lui foutre sur son bureau, ensuite je partirai chez moi.

LES YEUX DU SCANDALE (réécriture)Where stories live. Discover now