1o. les bracelets dorés

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CHAPITRE 10LES BRACELETS DORÉS

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CHAPITRE 10
LES BRACELETS DORÉS

" jamais je n'oublierai le son des grelots à ses chevilles "






— Archibald, Iara ! Dieu soit loué, vous allez bien !

La petite tornade blonde qu'est Anélise nous fond dessus à peine le pied mis au Diamant. Les joues rouges d'inquiétude, elle s'évente à toute vitesse, comme si elle allait défaillir. Son grand frère la serre brièvement dans ses bras, un sourire triste sur le visage.

— Alors, ils sont vraiment... morts ? demande-t-elle en s'écartant de lui, les yeux brillants de larmes contenues. On ne voyait pas bien ce qui se passait, de notre balcon. Ce sont les rumeurs qui m'ont mise au courant.

— Je suis désolée, m'empressé-je de dire. C'était affreux, je me réjouis que vous n'ayez rien vu.

— J'aurais préféré rester dans notre chambre ce soir, mais Iara m'a convaincu de venir, enchaîne Archibald en vitesse. Comme un hommage. Ils auraient voulu que nous fassions la fête, pas que nous pleurions.

Sa voix se brise sur les derniers mots et je sais que ce n'était pas fait exprès. Maintenant que l'adrénaline est redescendue, c'est plus compliqué de garder la tête froide. Je reporte mon attention sur Anélise. La jolie jeune femme affiche un air peiné. Perdre une tante et un oncle le même jour, cela fait beaucoup pour une personne si fragile d'apparence.

— Pourquoi ? Je veux dire, Tatie Lomé est très excentrique mais elle n'a jamais fait de mal à qui que ce soit, et Oncle Ben ne lèverait pas la main sur une mouche. C'est tellement injuste !

C'est la rage qui la fait trembler à présent, une rage sourde qui illumine son regard, si doux d'ordinaire, de feu. C'est curieux, la façon dont les émotions se fondent sur son visage les unes après les autres. La colère remplace le soulagement et c'est comme si elle allait peupler ses traits pour l'éternité. Archibald caresse sa joue avec douceur pour la rassurer, en un geste protecteur, celui de l'aîné prêt à tout donner pour sa cadette. Cela me tord le ventre, parce que ma sœur à moi ne me caressera plus jamais la joue. En les voyant tous les deux, j'ai l'impression de voir le reflet de deux sœurs qui sont le monde de l'autre, et je ne sais pas si j'ai envie de sourire pour les remercier ou de pleurer et de les haïr d'avoir ce que je donnerais tout pour retrouver.

Celles qui Survivent [TOME 1]Where stories live. Discover now