CHAPITRE 25

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****** Ethan Koné ******
Je reçu de légères tapes sur la joue me tirant ainsi de mon sommeil. J'ouvris les yeux et tombais sur une petite bouille claire. Je la soulevai et commençai à la chatouiller.
Moi: ça va ma princesse?
Malia (riant): oui papa.
Moi: et Nini?
Malia (boudant): elle veut pas se réveiller pour jouer avec moi.
Je jetai un coup d’œil à ma montre de chevet, 6h à peine du matin. Normal que Noëlla dorme à cet heure. Ma petite Malia a toujours été très matinale.
Moi: Lili papa est fatigué. Tu dors avec moi?
Malia (souriant): oui papa.
Je lui fis une place dans mon lit et elle s'y blottit. Deux heures plus tard c'est une sensation bizarre qui me réveilla. J’entendais des chuchotements à côté de moi et la voix des filles par la même occasion.
Noëlla: mais non Lili, on va mettre du blanc. Ce sera plus joli.
Malia: non si on met du blanc ça sera pas beau.
Noëlla: regarde, papa est beaucoup, beaucoup noir comme moi. Le blanc sera bien sur ça.
Malia : non, en plus papa sera pas content.
Noëlla (butée) : non, papa a dit que j’ai du talent. Il a dit que je suis comme pirasso.
Malia : c’est Picasso.
Je commençais à me poser de sérieuses questions sur leur projet. Je me levai donc brusquement et les pris dans mes bras. Elles crièrent de surprise avant de chercher à fuir.
Moi (d’une grosse voix) : je vais vous manger.
Malia/Noëlla : ahh.
La vie de père n'est pas facile ! Si on m’avait dit que je ferrais ça un jour à mes enfants, tout seul, je ne l’aurais pas cru. Mais les temps changent, les choses évoluent, les gens s’en vont trop vite. Alors je profite à fond de mes princesses. Après une séance câlins et bisous, je les confiai à Jasmine leur nounou. Je fis quelques exercices de gym avant de prendre une douche. J'enfilai un jean et une chemise blanche, Adidas à mes pieds. Je descendis rejoindre mes anges au salon. Après m’être installé à table et avoir fait une prière, j’entrepris de prendre mon petit déjeuner accompagné des filles.
Nini : alors papa, on va faire quoi aujourd’hui?
Malia : papa avait dit que…
Nini croisa les bras sur sa poitrine.
Nini : pourquoi tu réponds toujours à la place de papa? C’est pas juste.
Hum. Malia a toujours été d’un calme et d’une douceur à toutes épreuves. Elle est très intelligente et retient à peut prêt tout. Tu pourrais lui avoir fais une promesse depuis des mois, elle s’en souviendrait. Quant à Noëlla, tout le contraire. Très éveillée et super active mais une vrai boulle de bonheur.
Moi : Noëlla.
Nini (boudant): oui papa.
Moi : qu’est ce que j’ai déjà dit?
Nini (boudant) : que croiser les bras comme ça c’est pas bien.
Moi : alors…
Nini (au bord des larmes) : mais c’est Lili qui parle toujours à ta place.
Moi : oui mais tu peux parler et non bouder. Compris ?
Nini : oui papa.
Je restai sans parler un moment le temps qu’elle se calme. Cette petite a vraiment le sang très chaud, je pense que je n’aurais pas besoin de fusil pour elle à l’adolescence, elle se défendra très bien.
Moi : bon. Aujourd’hui on va acheter des habits pour l’école.
Nini (visiblement contente) : ouiiii.
Moi (à Malia) : tu n’es pas contente?
Lili (doucement) : tu avais dit qu’on prendrait une glace après.
Moi : ah oui, après on prendra des glace.
Lili/Nini (excitée) : ouais.
Et oui, cela faisait 2 mois que j’étais au Cameroun pour une durée de 1 an. Je n’avais pas prévu de remettre les pieds ici, je ne voulais plus y revenir; mais je n’ai pas vraiment eu le choix. Tout a commencé il y a quatre ans.
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Retour dans le passé
J’étais plongé dans mes draps et je ne voulais voir personne. Encore un de mes mauvais jours. Maman avait insisté, presque exigé que je vienne à la maison familiale avec ses deux petites filles. Je me tournais et retournais dans mon lit essayant de chasser cette image loin de mon esprit. L’image de Celia avec pour la première et la dernière fois Malia dans ses bras. J’étais dans un de ces jours où son absence me pesait énormément. Malia lui ressemblait tellement. Je sentis un sanglot me monter à la gorge mais je me retins. Je suis un homme, de surcroit un père, je n’avais pas le droit de flancher. On vint me faire appel de la part de mon père. Je me lavai rapidement le visage et me brossai les dents avant de le rejoindre au salon. Une fois assis devant lui, je remarquai qu’il me regardait avec compassion.
Papa : ça va fils?
Moi : je vais bien papa.
Maman : hum.
Ils me regardaient, ne semblant pas me croire.
Maman : écoute Ethan, ça va faire un an maintenant que…
Moi (la coupant) : que Malia est née. Merci je sais. Je suppose que ce n’est pas pour ça que tu m’as fais appel papa.
Ils me regardèrent encore en silence avant de daigner parler.
Papa : ce que je vais te dire est très important.
Moi :…
Papa : sans entrer dans les détails, ton grand-père avant de mourir a laissé de l’argent. Pour toi et Mathys (mon frère ainé). N’étant plus là, j’ai préféré que sa part te revienne aussi.
Moi :…
Papa : j’étais supposé vous le donner au moment où vous travailleriez et seriez stable mais il y a eu Celia.
Moi : papa…
Papa : tu as été perturbé au plus haut au plus haut point, et nous tous d’ailleurs. Mais tu as beaucoup pris de temps pour te remettre sur pied. Ce n’est pas encore totalement le cas mais tu réussiras.
Moi :…
Papa : quoi qu’il en soit, voici tous les documents. Ils t’appartiennent maintenant.
Il me donna une liasse de papier. C’était les relevés de banque, les cartes. Après brève lecture, j’étais estomaqué.
Moi : c’est beaucoup d’argent.
Papa : fais en bon usage fils.
Retour présent.
Avec cet argent, je m’étais associé à Mathieu (mon meilleur ami) pour crée ‘’ the Ko import/export’’. Ça avait été dur au début mais on avait bien réussi au point de vouloir ouvrir une autre filiale au Cameroun, à Douala. C’est normalement Mat qui devait avoir fait le déplacement mais Lilia, ma sœur et sa femme, est enceinte de jumeaux. Une grossesse plutôt difficile alors me voici. J’avais préféré résider à Yaoundé et faire le déplacement les week-ends.
Je montai en voiture avec les filles, Jasmine comptée, et nous nous dirigions vers le marché. Une fois sur place, première des choses : acheter des robes de princesses, Noëlla forcement. Je remarquais les regards de la gente féminine mais franchement, je n’en voulais pas, pas maintenant. Nous étions en pleine admiration d’une petite robe rose quand.
Jasmine (criant): Noëlla
Mon sang ne fit qu'un tour.
Moi: qu'est ce qui se passe Jasmine?
Jasmine (hésitante): c'est Noëlla… elle a disparu.
Moi (criant presque) : quoi?
Je pris Malia dans mes bras et on se mit à chercher Noëlla. J’avais le cœur qui battait à cent à l’heure tellement j’avais peur. Elle pouvait être partout. On sortit voir dans les magasins aux alentours quand j'aperçu son visage dans le magasin L&L.
Moi: NINI.
Nini (se retournant brusquement) : papa
Elle courut se jeter dans mes bras tandis que je la retournais de partout pour vérifier qu’elle allait bien.
Moi : ne me fais plus ça d’accord?
Nini : oui papa. Ce sont les jolies dames qui m’ont aidée.
Je m’approchai de la femme qui parlait tout à l’heure avec Nini pour la remercier. Elle était vraiment très petite (pas plus du mettre 70 c’est sûr). Elle me regarda bizarrement un moment avant que son visage ne s’éclaire.
La dame : oh! Dire que je vous ai tant cherché.
Moi : désolé, elle a lâché ma main en pleine foule (embrassant Nini) ne refais plus jamais cela mon cœur vraiment.
Nini : la madame a été très gentille avec moi.
Jasmine : viens la Nini, on va aller à la voiture pendant que papa discute avec la dame.
Elles s’éloignèrent accompagnée de Malia.
Moi: écoutez, je tiens vraiment à vous remercier et (la regardant de plus près) Anastasie?
C’était la femme qui se faisait battre par son mari, ou fiancée. Je les avais aperçus de la route et je n’ai pu m’empêcher de venir l’aider. Elle me faisait penser à Melinda à une époque pas si lointaine.
Anastasie: oui en fait…
Elle commença par me remercier avant de parler de remboursement et tout ce qui va avec. Personnellement, je trouvais ça inutile mais bon si elle insistait. Je lui donnai ma carte de visite. J’avais également remarqué la femme qui me regardait comme une friandise. Enfin bref, je retournai à ma voiture et après avoir réprimandé Nini, on rentra sans continuer les courses.
Le reste de la journée se passa sans encombre. J’avais loué une maison avec piscine alors avec les enfants, on joua un peu dans l’eau, sans compter que je fis quelques longueurs. Avant d’aller tous au lit, j’entrepris d’appeler Mathieu via skype. Je lançais l’appel vidéo trois fois avant qu’il ne décroche.
Moi : mais c’est comment toi, toi tu voulais seulement que je pourrisse ici en attendant que tu décroches.
Mat : écoute mec, il a des choses qu’on a le devoir de faire. Il y a également des activités physiques que des femmes enceintes réclament. Et quand femme veut…
Je fronçais les sourcils et il éclata de rire à cette vue.
Moi : évite de parler avec moi de ma sœur dans ces termes.
Mat : elle est enceinte Ethan, à ton avis, comment…
Moi : c’est bon ça va. Pas la peine de me faire un cours de biologie approfondi.
Mat : tu en aurais bien besoin mon frère, tu coagules là.
Moi : pff n’importe quoi.
Mat : ah ouais, à quand date ta dernière partie de jambes en l’air. Je ne te parle pas d’amour hein, mais juste du sexe là.
Moi : ça me regarde.
Mat (riant) : à un autre Mr Koné, pas à moi.
Moi : pff.
Il passa quelques bonnes minutes à se tordre de rire. Je doute que ce soit un crime de ne pas me taper toutes les femmes que je rencontre. Ça fait quelques mois que je m’étais mis hors-service et ça me convient parfaitement.
Mat (sérieux) : bon, parlons affaire.
On passa en revue les points que j’avais voulu lui soumettre avant de retomber encore dans le personnel.
Moi : sinon, comment va ma femme?
Mat : quelle femme que je ne connais pas? La coagulation te fait délirer hein.
Moi : écoute, je vais te gifler.
Mat : faut essayer voir.
Moi : tchrrrr. Passe-moi ma sœur.
Mat : et MA femme.
Moi : tchrrrr.
Je le vis se lever avec l’ordinateur et l’amener au salon où ma sœur était affalée.
Mat (à Lilia) : ton frère veut te parler.
Lilia : ah il se rappelle que j’existe hein. Depuis hier là il ne m’a pas cherché.
Mat me jeta un regard entendu par la camera de son pc.
Lilia : ce ne sont pas les hormones qui me dérangent.
Moi/mat (riant) : krkr
Il donna le pc à ma sœur et se recula.
Moi : bonsoir Lilia, mon poumon gauche, mon oreille droite. La plus jolie des jolies. Le sucre de ma bouillie…
Lilia (riant) : toi et tes faux atalakous là hein.
Moi : c’est quand même toi.
Lilia : comment vont mes princesses?
Moi : donc moi tu t’en fous hein.
Lilia : mais non…enfin un peu mais bon pas trop non plus.
Moi : tchrrrr.
Lilia (souriant): allez passe moi mes princesses.
J’appelai les petites dans ma chambre et une fois qu’elles étaient en grande conversation, je me levai pour faire un tour. Je partis me prendre un verre d’eau avant de remonter dans ma chambre. J’entrai à peine que j’entendis les filles glousser avec leur tante.
Lilia : c’est vrai ça?
Malia : oui Nini ne ment pas.
Moi (m’asseyant sur le lit près d’elles) : alors vous parlez de quoi?
Lilia : de beaucoup de choses. Allez bonne nuit les filles.
Malia/Noëlla : bonne nuit tata.
Elles me firent également un bisou avant de sortir.
Lilia : alors, comment s’est passé ta journée?
Moi : très bien, on est sortis et…
Lilia : et Noëlla s’est perdue.
Moi : elles t’ont déjà fait le briefing alors.
Lilia : c’est qui cette jolie madame qui t’a tant cherché?
Moi (désinvolte) : une femme vivant au Cameroun.
Lilia : Et son amie?
Moi : une autre femme vivant visiblement au Cameroun.
Lilia : Ethy arrête moi ça tout de suite. (Soupirant) ça va faire 5 ans Ethan.
Moi : Lilia arrête.
Lilia : non toi arrête, tu as 35 ans Ethan. Je suis sûre qu’elle n’aurait pas voulu que tu sois comme ça. Je suis sûre qu’elle aurait voulu que tu vives, que tu fasses des rencontres, que tu trouves quelqu’un qui pourra te rendre heureux, que…
Moi : mais elle n’est plus là pour le confirmer.
Lilia (doucement) : Ethy…
Moi : non c’est bon, le sujet est clos.
Lilia : mais…
Moi : j’ai dit clos.
Elle me regarda avec ses yeux de merlan frit avant de changer de sujet. J’écourtai quand même la discussion avant de raccrochai. J’éteignis la lumière et restai quelques minutes assis, dans le noir. Je sentais un poids faire flancher mes épaules. Je sortis mon téléphone et regardai des images. Je m’attardai sur la photo d’elle enceinte et souriant à l’objectif.
Moi (la gorge nouée) : oh pourquoi il a fallu que tu partes si tôt Lia. Tu me manques tellement.

À L'AUBE DES SENTIMENTSHikayelerin yaşadığı yer. Şimdi keşfedin