CHAPITRE 39

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******* ANASTASIE ******
Il se rapprochait et moi je reculais seulement. Sous la faible lumière du lampadaire, il paraissait encore plus beau qu’avant. Il avait l’air plus mature et ses cheveux étaient coupés courts. C’était tellement étrange de le revoir. Je ne pensais plus que ça arriverait et pour être honnête, je m’en foutais pas mal. Tout ce que j’éprouvais là tout de suite, c’était un léger ressentiment. Mes sentiments à son égard étaient très clairs.
Moi : qu’est ce que tu fais là?
Léandre : bonjour Anastasie.
Moi : c’est déjà le soir hein mais bon ça ne répond pas à ma question, qu’est ce que tu fais là?
Léandre : je t’ai attendu toute la journée, où étais-tu?
Le culot mama.
Moi : en quoi ça te concerne?
Léandre : tu ne réponds pas à ma question.
Moi (narquoise): que toi tu as d’abord répondu à la mienne?
Il a soupiré et m’a regardé dans les yeux. Il semblait vraiment triste.
Léandre : écoute…je…
Il s’est arrêté et a pris une longue inspiration.
Léandre : il faut que je te parle… on peut entrer? Ta mère ma refusé l’accès sans ta présence.
Moi : elle a très bien fait. Bon parle hein, moi je suis fatiguée.
Léandre : j’ai vu ça, tes joues sont humides.
Il a tendu la main pour me caresser la joue, je présume mais j’ai esquivé. Ça devenait ridicule, il tournait autour du pot alors qu’on savait très bien le problème.
Moi : comment va ta femme Léandre?
Léandre (imperturbable) : elle va très bien mais on n’est pas là pour parler d’elle.
Il commençait sérieusement à me pomper l’air.
Moi (énervée) : on est donc là pour parler de quoi? Hein? De quoi? Tu es parti comme un lâche sans me donner de nouvelles ou de préavis rien. Tu es allé épouser une femme à l’autre bout du monde pendant que ta mère me narguait et que j’essayais de ne pas toucher le fond. Maintenant, tu reviens 6 ans plus tard avec ta belle gueule et tu tourne autour de pot comme un idiot de première. Ne me prends pas pour une conne, tu as épousé une autre après m’avoir abandonné, si ce n’est avant, et c’est ça le problème.
J’avais parlé d’une traite sans reprendre mon souffle et je me sentais un peu mieux, vraiment mieux.
Léandre : j’ai été piégé.
Hein ?
Moi (me tordant de rire) : kiakiakia, tu… tu as… tu as été combien? Kiakiakia ouf je suis Dead mon frère. (Lui donnant une légère tape sur l’épaule) non elle était vraiment bonne celle-là.
Léandre : ce n’est pas une blague Anastasie, j’ai été piégé.
Moi : on t’a mis de force dans l’avion c’est ça?
Léandre : non, on m’a forcé à l’épouser.
Là, j’ai arrêté de rire. Le souvenir de mon mariage m’est revenu et je me suis dit que peut-être il avait été mis au pied du mur.
Moi : comment ça?
Léandre : ma mère m’a fait partir en urgence au Canada, elle y était et elle m’a dit qu’elle était gravement malade. Quand je suis arrivé, elle m’a sorti un discours sur ses dernières volontés et autres conneries dans le genre.
Son regard se fit dur.
Léandre : j’ai été faible et je le regrette tellement. J’ai cédé à son caprice. Tout s’est fait extrêmement vite et avant que j’aie pu dire ouf, j’étais marié.
Moi : pourquoi tu ne m’as rien dit?
Léandre : j’avais honte, extrêmement honte de ma lâcheté. Je ne pouvais me résoudre à te regarder dans les yeux et te dire que je m’étais marié, non. Je m’en voulais trop.
J’ai posé ma main sur sa joue en signe de compassion. Ses yeux jadis d’un bleu si clair étaient ternes. J’avais mal pour lui.
Moi : je suis désolé.
Léandre : je te demande pardon Lau.
Moi (souriant): ne t’inquiète pas, c’est déjà fait.
On resta un moment silencieux.
Léandre : je n’ai jamais cessé de t’aimer Anastasie. Chaque jour, je pensais à quand j’aurais le courage de venir te parler et je l’ai fait. Enfin… Tu me manques.
Moi : oh Léandre, je suis vraiment désolé.
Son regard se fit triste et larmoyant.
Léandre : un autre a pris ma place c’est ça?
J’acquiesçai doucement de la tête.
Léandre (souriant tristement) : c’est un homme chanceux.
Il s’approcha de moi et me pris dans ses bras tandis que moi j’enroulais mes bras autour de son torse. Je pouvais sentir son cœur battre.
Moi : apprends à l’aimer.
Léandre : j’ai essayé, mais maintenant je suis un divorcé solitaire.
Moi : je suis désolé.
Léandre : ne le sois pas, ce n’est pas de ta faute.
Moi : tu trouveras une femme bien Léandre.
Il ne répondit pas et se contenta de resserrer ses bras autour de moi.
Léandre : je t’aime Anastasie et je souhaite que tu sois heureuse.
Moi : je te le souhaite aussi.
On se détacha lentement l’un de l’autre et je me dirigeai vers le portail que j’ouvris. Je me tournai une dernière fois.
Moi : au revoir.
Il acquiesça en souriant tristement et me fis un signe de la main. Quand je franchis la porte du salon, je savais que je venais de mettre un vrai point final à notre relation. Je ne l’oublierais pas, un premier amour ne s’oublie pas mais j’avais enfin l’impression d’avoir vraiment avancé.
Je partis dans ma chambre me coucher après avoir brièvement salué ma mère. Je me sentais extrêmement mal car le souvenir de la soirée avec Ethan me revenait. Pourquoi je ne pouvais pas aussi avoir un homme bien. Ils disaient tous m’aimer mais s’arrangeaient toujours pour me faire souffrir on dirait. J’étais en pleine réflexion quand on sonna à la porte.
Moi : ça c’est qui encore?
Je me levai et allai ouvrir la porte. Surement Léandre qui avait encore quelque chose à me dire. Mais je fus surprise de voir Ethan les cheveux en batail, en «sans confiance», son bas de pyjama et un t-shirt.
Ethan : il faut qu’on parle.
Moi : euh…où sont les filles?
Ethan : elles dorment à l’arrière de la voiture et ce n’est vraiment pas sécuritaire donc s’il te plait, suis moi.
Moi : Ethan…
Ethan : je t’en pris Anas.
Une chance que je ne m’étais pas encore échangée. Je partis porter mes babouches et prévins maman. Après que j’eus fermé le portail, on se dirigea vers sa voiture. Je jetai un coup d’œil aux alentours pour voir si Léandre était encore là mais il était déjà parti. Une fois dans la voiture, le trajet jusqu’à chez lui se fit dans un silence de plomb. On regardait tous deux devant nous.
Une fois qu’il gara dans la cour de sa maison, je sortis et portai Noëlla dans mes bras tandis qu’il prit Malia. Après qu’on les ait mises au lit, on s’installa au salon. Il était venu s’assoir à côté de moi et regardait devant lui. On resta silencieux un moment tandis qu’il regardait dans le vide. Après un moment, il s’est levé et est revenu avec un carton. Il s’est rassit à côté de moi et a sorti un album du carton. Il l’a ouvert et a posé le doigt sur la face de Celia, souriante sur une photo.
Ethan : quand je l’ai connu, elle avait 23 ans. Elle était d’origine camerouno-ivoir
ienne. Elle avait un caractère bien trempé qu’elle m’a très vite fait expérimenter. (Souriant) une perle, je l’appelais ma perle. Elle était tout ce que je voulais, (me regardant) elle me rendait meilleur.
Là, il s’est mis à tout me raconter, absolument tout. Il avait même parfois un sourire nostalgique en parlant. Je dois avouer que j’avais parfois un peu mal de savoir qu’il a été aussi heureux avec une autre mais c’est moi qui avais demandé à savoir. Je ne pouvais pas non plus éluder le fait qu’elle avait vraiment souffert.
Ethan : quand elle a dit non à ma demande, j’étais anéanti mais avec ses explications, j’ai compris que j’avais mal formulé ma demande. J’ai alors organisé un vrai spectacle, quelque chose qui serait à sa hauteur. Attends…
Il a fouillé dans le carton et a sorti un DVD qu’il a inséré dans le lecteur qu’il y avait au salon. Les images sont vite apparues. Quand ils étaient au restau, quand il s‘est retrouvé à l’hôpital, la danse, tout. À chaque scène, il me disait ce qu’il ressentait à ce moment, on aurait dit qu’il l’avait vécu hier. Quand la vidéo est finie, il a continué son récit.
Ethan : tout était beau, vraiment. On était heureux, on allait être parents, on allait se marier. Que rêver de mieux? Et c’est là que ça a commencé à se gâter.
Son visage s’était fermé. Il me racontait l’accident.
Ethan : chaque jour je regrette amèrement de mettre battu avec J-C ce jour là. Si je ne m’étais pas battu, elle ne serait pas partie. J’aurais conduit cette satanée voiture et au pire, c’est moi qui aurais traversé ce pare-brise. Elle était enceinte en plus, bon sang, elle ne méritait pas ça. J’ai prié chaque jour encore et encore, un miracle. On lui a fait une césarienne mais elle était toujours dans le coma. J’ai encore prié et elle s’est réveillée. J’y ai cru, j’étais en joie. Mais ça a été de courte durée.
Une larme s’échappa de son œil.
Ethan : elle a porté son bébé une seule fois et je suis parti quelques minutes, quelques petites minutes et en revenant, elle était morte. Elle n’était plus là. J’avais la rage, je n’aurais pas du partir. Je me suis dis que c’était de ma faute.
Moi : c’est faux.
Ethan : je le sais… maintenant je sais.
Il a pris mes mains dans les siennes et me regardait dans les yeux.
Ethan : je ne croyais pas pouvoir aimer encore, je ne croyais pas aimer aussi fort que je l’ai aimé elle.
Moi :…
Ethan : mais je t’ai rencontré toi. Quand tu es partie, j’ai eu peur. J’ai eu peur de te perdre. Et je me suis rendu compte que loin de t’aimer tout court, je t’aimais plus. Bien plus que je ne l’aurais cru et pensé. Je t’aime toi.
Moi : Ethan…
Ethan (ignorant mon intervention) : j’ai été idiot de réagir comme ça. Il y a quelques heures encore, je pensais que c’était un sacrilège d’y toucher. Mais c’est faux, car oui elle fait partie de mon passé à présent.
Moi (émue) :…
Ethan : je ne jetterais pas ce carton car Malia a le droit de les voir ces photos mais je ne veux pas te perdre pour ça car ça ne vaut pas plus que toi. Je le sais maintenant.
Moi : d’accord… tu ne m’as pas parlé de Noëlla.
Ethan : je l’ai adopté. On l’avait déposé dans un carton devant ma porte alors qu’elle n’avait que 7 mois.
Moi (surprise) : mais c’est horrible.
Ethan : je sais. Je n’ai pas pu me résoudre à la laisser dans un orphelinat. Je lui ai fait croire que celia est sa mère aussi mais je lui dirais la vérité quand elle sera plus grande.
Moi : tu as bien fait.
On est resté un moment silencieux.
Ethan : tu me pardonnes?
Moi : Ethan…
Ethan : n’ai pas peur de me dire la vérité.
Moi : Ethan…
Ethan : si tu me pardonnes, je serais l’homme le plus heureux du monde et si tu ne le fais pas, je te poursuivrais toute ma vie s’il le faut pour que tu me dises encore que tu m’aimes.
Moi : je t’aime et je te pardonne.
Il s’est levé et m’a soulevé en me faisant virevolter dans les airs tandis qu’on riait à gorge déployée.
Noëlla : vous jouez?
Elle entrait en pyjama dans la pièce, suivie de sa sœur. Elles avaient l’air endormies.
Ethan (me regardant) : non princesse, papa est heureux.
.
.
.
*************** ERICK *************
Je cognais frénétiquement à la porte. Il finit par l’ouvrir.
Jerry : Erick? Mais qu’est ce que tu fous ici à pareille heure?
Moi : je suis un gros con.
Jerry : ça tout le monde le sait, mais tu ne réponds pas à ma question.
Je ne répondis pas et levai la tête vers lui. Son expression a changé quand il l’a vu et il s’est poussé pour que j’entre. Je suis allé m’affaler sur un canapé au salon et j’ai pris ma tête entre mes mains.
Jerry (me tendant une Guinness) : tiens.
Moi : merci.
Il s’assit et on resta quelques minutes dans le silence tandis qu’il sirotait son coca et moi ma bière.
Moi : je suis un gros con.
Jerry : mais encore?
Moi : j’ai tout fichu en l’air.
Jerry : avec qui? Larissa?
Moi (gémissant) : oh Larissa, elle me déteste.
Jerry : pourquoi?
Moi : jamais plus elle ne voudra me voir, même en photo.
Il se leva et m’arracha ma bière qu’il déposa sur la table avant de se placer devant moi.
Jerry : un tu arrêtes de gémir dans mes oreilles, je suis pas ta meuf. Deux, si tu continues de te plaindre sans m’expliquer, je te mets mon poing dans la figure pour que tu te serves de tes couilles. Ce serait vraiment dommage vu que Mitchie dort à côté mais je n’hésiterais pas.
Moi (soupirant) :…
Jerry : les soupirs aussi c’est interdit. Tu te crois au lit avec ta meuf ou quoi?
Vraiment, il n’y a que lui pour me faire sourire dans des moments pareils.
Moi (souriant): vraiment, les amis d’aujourd’hui ne sont plus ce qu’ils étaient.
Jerry : parle d’abord bien.
Il partit se rassoir tandis que je commençai à lui raconter la soirée merdique que je venais de passer.
Jerry : pourquoi tu lui as sorti toutes ces méchancetés?
Moi : je ne sais pas…je ne sais plus. Sur le moment j’étais tellement en colère que je n’ai pas réfléchie. Je me suis conduit comme un idiot.
Jerry : c’est le mot juste.
Moi (les mains tremblantes) : tout ça me fait tellement peur. On a jamais parlé de son passé depuis l’altercation avec son oncle. On n’a jamais parlé du fait qu’elle ne puisse pas faire d’enfants.
Jerry :…
Moi : c’est vrai que je n’en veux pas maintenant mais qu’adviendra t-il dans 2 ou 3 ans? D’autant plus que je ne sais même pas comment elle a fait pour se retrouver dans cet état? Et si c’était à cause d’un avortement?
Jerry : serais-ce si grave que ça?
Moi (hésitant) : non…je veux dire elle a vécu des choses horribles et si elle a décidé d’avorter, ça devait être pour une bonne raison.
jerry : pourquoi donc l’avoir traitée de pute?
Moi : j’avoue que c’est par jalousie. J’ai pensé à tous les hommes qui l’ont touché et avec mon angoisse quant à notre futur commun, c’est sorti tout seul. Je m’en veux à mort.
Il ne parla pas et resta là à me regarder.
Jerry (brusquement) : tu l’aimes?
Moi (surpris) : oui bien sûr que je l’aime.
Jerry : alors va la chercher, va chercher à te faire pardonner par la femme que tu aimes et qui t’aime aussi j’en suis sûr. Ais confiance, rien n’est impossible à Dieu. Alors si tu l’aimes vraiment, reprends-la.
Je me levai avec une détermination nouvelle, il avait raison. Elle ne peut pas faire d’enfants, tant pis. Au pire, on adoptera. Je me suis dirigé rapidement vers la porte.
Moi : merci mec.
Jerry (derrière moi) : de rien et ne pars pas chez elle maintenant hein, il y en a qui dorment figure-toi.
Moi : t’inquiète.
Je sortis de chez Kady et sautai dans ma voiture en direction de mon appart. Après mettre battu pour dormir une fois chez moi, le soleil voulut bien pointer son nez. Je pris une douche rapide et enfilai un jean avec un t-shirt. Je ne pris pas la peine de manger que je sautai dans ma voiture, il était 6h, elle serait surement chez elle. J’arrivai et je garai devant son immeuble. Je sortis de ma voiture et me dirigeai vers sa porte. Une fois devant celle-ci, je pris une profonde inspiration avant de sonner.je sonnai deux fois avant d’entendre des bruits de pas venant de l’intérieur. Quand elle ouvrit la porte, je souris. Elle était magnifique dans ce petit short et son t-shirt trop grand. Elle avait aussi l’air d’avoir trop pleuré. Je me sentais mal d’être à l’origine de ces larmes.
Moi : bon…
PAM.
Euh, elle vient de me claquer la porte au nez. Ok, bon je l’ai bien mérité. Je pris une profonde inspiration et cognai à la porte. Elle ouvrit la porte et sembla surprise de me voir encore. Elle se pencha légèrement pour regarder derrière moi.
Moi : la…
PAM.
Hein, non pas encore.
Moi (cognant la porte) : hey Larissa, je sais que je me suis conduit comme un gros con mais je te préviens déjà, je ne partirais pas d’ici sans avoir pu te parler.
Aucune réaction de sa part.
Moi : je ne blague pas hein. Okayyy.
Je me suis assis au sol en m’adossant sur la porte.
Moi : je me suis assis au sol, je ne partirais pas.
Toujours aucunes réactions. 12h m’a trouvé là à lui raconter ma vie.
Moi : tu te rappelles de ma collègue qui me harcelait là nor (j’étais interne au CHUY).

Moi : elle m’a encore appelé.

Moi : il faut que tu lui parles hein, moi j’ai déjà gaspillé ma salive sur elle. Il faut qu’elle sache que tu es là.

Moi : Larissa? Tu m’entends?

Moi : j’ai mal aux fesses Bébé. En plus j’ai faim.

Moi : depuis hier je n’ai pas mangé.

Moi : je…
La porte s’est brusquement ouverte et elle déposa un bol au sol.
Moi : mer…
PAM.
Je me suis seulement rassit au sol. J’ai jeté un coup d’œil au bol qu’elle m’avait déposé. Du tapioca avec quelques carreaux de sucre et les glaçons. Ah mais elle est fâchée hein.
Moi : je vais manger ça avec fierté hein.

Putain, je déteste le tapioca quoi et elle le sait. Ça me fait trop penser à la galère. Je commençai à manger doucement mais surement. J’avais trop faim pour faire la fine bouche. Je mangeai rapidement.
Moi : j’ai fini de manger hein, merci. Il faut prendre l’assiette. Je vais laver moi-même.
Je voulais comme ça qu’elle ouvre pour que je saute à l’intérieur. Mais niet. 15h m’a trouvé là.
Moi : bébé j’ai mal aux fesses.
La porte s’ouvrit à la volée et un coussin vola dans les airs avant de se refermer encore en fracas. Je pris le coussin que je mis sous mes fesses avant de m’assoir dessus. Un homme ouvrit une porte voisine et me tendit un tabouret en souriant.
Moi (gêné) : merci.
Il sourit et rentra chez lui.
Moi : bébé?... j’ai froid.
La porte s’ouvrit et avant qu’elle ne claque encore la porte, j’ai mis mon pied. Elle ne chercha pas à forcer et sortis ramasser les choses dehors. Elle alla dans la cuisine pour laver le bol mais je l’ai devancé. J’avais du mal à marcher mais je ne désespérais pas. Quand je finis, j’allai au salon où elle regardait la télé et je m’assis à côté d’elle. Elle ne me gérait même pas.
Moi : bébé?
Larry :…
Moi : je m’en veux beaucoup.
Larry :…
Moi : je suis désolé.
Elle roula les yeux avant de bien se caller dans le canapé.
Moi : j’avais peur.
Larry : de quoi?
J’étais tellement surpris qu’elle parle que je me pinçai même le bras.
Moi : tu m’as parlé.
Larry (narquoise) : j’étais d’abord muette?
Moi : non, bien sûr que non. Écoute je suis désolé. Penser à tous les hommes qui ont pu te toucher, à tout ton passé, j’ai eu peur. Peur que ton passé nous empêche d’avancer. Peur de notre futur avec ta situation. J’étais jaloux et mélangé à la colère, ça a donné ce que j’ai dit.
Larry : tu le pensais pourtant.
Moi : bien sûr que non. C’était absurde de t’en vouloir pour un homme alors que ça fait 2 ans qu’on est ensemble et qu’il n’y a jamais eu d’accros. Tu n’es pas une pute.
Larry (après un silence) : ok sort.
Moi (surpris) : hein?
Larry : j’ai besoin de réfléchir. Donc dehors.
Elle se leva et alla ouvrir la porte.
Moi (à son niveau) : mais…je reviens demain.
Larry : d’accord.
Moi : tu m’ouvriras la porte?
Larry :…
Moi : s’il te plait bébé.
Larry : oui promis.
Moi (souriant) : merci.
Je lui fis une bise sur le front et sortis. Quand elle ferma la porte, je me mis à sauter partout comme un gamin. Yes. Un pas en avant.

À L'AUBE DES SENTIMENTSWhere stories live. Discover now