CHAPITRE 8

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(AVERTISSEMENT : si tu lis le chapitre si en le survolant, tu ne vas pas comprendre oh, donc prends ton temps.)
**************** LARISSA ****************
Sa sueur dégoulinait sur moi tel un ruisseau. Le pauvre, il avait l’air complètement épuisé mais qu’est ce que je m’en fous. Il envoya un dernier coup avant de s’effondrer sur moi et de jouir de façon bruyante. Il se retira de moi et je me levai direction les toilettes. Je me nettoyai intimement avant d’aller m’assoir, jambes croisées, sur mon sofa couleur crème toute nue. Je m’étais servie une coupe de champagne au passage et le sirotais patiemment. J’aime les bonnes choses je l’avoue, j’aime ce qui est bien. Je me callai confortablement dans mon sofa et faisais des cercles avec ma flûte de champagne. Je ne pu empêcher mes pensées de s’évader; s’évader vers une époque où j’étais encore innocent, une époque où je pensais qu’on voulait le bien des uns et des autres, une époque où j’avais encore ce rire, mon rire d’enfant.
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Moi (riant, et courant) : Rina, Rina je vais t’attraper.
Larina (me montrant la langue en courant) : jamais. Je cours plus vite que toi.
De mes petits pieds potelés, je courrais en riant derrière ma cousine Larina de deux ans mon cadet. On jouait à la course poursuite et depuis je ne l’avais toujours pas arrêté. Je commence à être fatiguée. Du haut de mes 8 ans, j’étais, selon les grands, trop active. Pff mais non, j’aime juste beaucoup, beaucoup jouer. C’Est tout.
Moi : je t’ai eu.
Je saisi rapidement le bras de Rina qui se mit à pleurer comme un bébé. Elle n’aime pas beaucoup perdre. Papa dit que c’est être mauvaise perdante.
Rina (pleurant) : mais ce n’est pas juste, le caillou il m’a retardé.
Moi : même pas vrai.
Rina (véhémente) : si c’est vrai
Moi : non c’est faux. Tu es une mauvaise perdante.
Rina (criant et pleurant fort) : non, je ne suis pas une… une… je ne suis pas ce que tu as dis. Je vais te trahir à ma maman
Moi : et moi à mon papa.
Je lui tirai la langue et elle répondit en me tirant la sienne aussi.
Moi (souriant) : c’est toi qui t y colle.
Je me mis à courir dans la cour en riant aux éclats, suivit de près pas Rina qui avait déjà tout oublié de notre dispute.
Papa : ma princesse…
Je m’arrêtai soudainement avant de recommencer à courir mais cette fois si en direction de mon papa.
Moi (criant de joie) : PAPA
Je sautai dans ses bras et il me fit virevolter dans les airs.
Moi : comment il va mon papa?
Papa (souriant) : papa va très bien et la princesse de papa? Qu’est ce que tu as fait de la journée?
Moi : je vais trop bien. Alors, après que tu sois partie au travail; moi et rina…
Papa : on dit Rina et moi.
Moi : ok. Alors, Rina et moi on a mangé et on s’est lavé aussi et on a joué à la police et on a encore mangé et on a fait du coloriage et on a joué à la course et puis tu es rentré.
Papa (impressionné) : waouh vous avez fait beaucoup de choses. (Prenant Rina dans ses bras) bonjour Larina, ça va?
Rina : bonjour tonton ayick.
Moi : ce n’est pas ayick, c’est Yannick.
Maman (venant vers papa) : bonsoir chéri.
Elle lui fit un bisou sur la bouche.
Moi : beurk
Rina (gloussant) : hihi
On rentra dans la maison et on mangea du bon Ndolet avec le plantain bouillit que maman avait préparé. Ensuite, on pria tous ensemble, on se brossa les dents et au lit. Mon papa vint nous faire des bisous à toute les deux.
Papa : bonne nuit princesses.
Ce fut la dernière fois que je vis mon père ‘’vivant’’.
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Je fus tirée de ma rêverie par le bruit des verres et la forte odeur de tabac.
Dan : tu me donnes encore envie dans cette posture.
Moi (voix suave) : toute bonne chose est à consommer avec modération mon chou.
Il me remit une enveloppe dont je ne pris pas la peine de vérifier le contenu. C’est un régulier, il a remis la bonne somme.
Dan : quand est ce que je pourrais goûter encore à ce corps exquis?
Moi (sensuelle) : bientôt mon chou, bientôt.
Je me levai et marchai vers lui d’une démarche très chaloupée et sensuelle et me mit à me frotter contre lui.
Dan (empoignant mes fesses) : putain Leslie (mon prénom dans ce métier), tu m’excites la.
Moi (me dirigeant vers la porte) : comme cela, tu voudras revenir.
Dan : comment ne pas. Avec ma femme qui me saoule et…
Rien de plus exaspérant que de les entendre parler de leurs femmes et enfants. Cela m’amène des remords ce qui n’est pas permis dans ce métier.
Moi (ouvrant la porte) : chut mon chou, ne gâche pas ce moment.
Il sortit, se tint devant moi et m’embrassa le cou. Il connait les règles, jamais sur la bouche. Il s’empressa de descendre les escaliers et moi je le regardais faire. Une femme sortit de l’appartement d’en face et eu un air outrée à la limite choquée devant ma nudité non cachée.
La femme : yich, les bordelles ne se cachent plus ici dehors un peu de tenue. Tu n’as pas honte de présenter ta chatte la partout?
Je la toisai avant de la tchipper correctement.
Moi : c’est la chatte la que ton mari mange tout les mercredis. Pauvre fille.
C’était évidemment un mensonge; son mari m’avait lancé et j’ai refusé mais ça, elle n’est pas obligée de le savoir. Je rentrai chez moi, fermai la porte et me rassis sur mon cher sofa, ma flûte à moitié finie de champagne entre les mains. Je laissai encore mes pensées dériver vers mon passé.
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Les pleurs, les cris, les lamentations. Pourquoi? Eh bien, mon papa est parti. Après une année de maladie, il est parti. Papa s’est battu pendant un an pour rester en vie. Le lendemain de ce fameux, soir, papa a fait un AVC. Grâce ou coup de malheur, il survécu. Mais il n’était plus le même. Il ne réagissait plus aux appels, il ne bougeait plus, il se contentait d’observer. Il faisait pipi et ses besoins sur lui. Maman a fait appel a beaucoup de médecins jusqu’à ce qu’il n’y ait plus d’argent, Rina a dû retourner vivre chez sa mère qui elle aussi n’avait pas beaucoup de moyens.
Aujourd’hui, mon papa n’est plus là. Je suis assise sur le sol regardant maman faire tout un sketch. Elle se roulait à terre, criait, pleurait mais ne faisait pas la seule chose qui aurait pu changer les choses, demander gentiment à papa de revenir. Je suis sûre qu’il l’écoutera elle vu que moi, il ne m’entend pas. Peut-être que je ne parle pas assez fort?
Maman (criant en pleurant) : prends-moi ohh mon mari. Je veux partir avec toi.
Mais a-t-elle pensée à moi? Si elle aussi part, avec qui resterais-je? Avec qui vivrai-je? À neuf ans, j’étais considérée comme une fille très posée, calme et mature pour mon âge, trop mature même. C’est qu’ils n’étaient pas là quand papa me regardait comme une étrangère. Quand je lui parlais et qu’il faisait pipi sur lui. Non, ils n’étaient pas là.
À peine un mois après la mort de papa, maman fut forcée à épouser tonton Angelbert, le frère de papa. J’ai cru comprendre que c’était la tradition. Tradition? Une chose est sûre, je ne l’aimais pas ces traditions car ils volèrent, presque à jamais, le sourire de maman.
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‘’ Ne t’en vas pas… dans ma vie j’ai tant besoin de toi… encore un effort et ça ira… ensemble on sera plus fort, je t’en prie ne t’en vas pas. ‘’
Je fus tirée de mes rêveries par la sonnerie de mon I-phone 4. C’était la chanson de Kim et Marvin ‘’ ne t’en vas pas’’ que j’avais comme sonnerie. En fait, c’est Laurie qui l’a mise. Mais bon… Je décrochai sans regarder le nom de l’appelant.
Moi : allo…
… : allo. Bonjour Larissa.
Le son de cette voix dans mes oreilles m’exaspéra au plus haut point. Pff
Moi : bonsoir maman.
Maman : comment vas-tu?
Moi : bien.
Maman (sarcastique) : je vois que ma santé t’intéresse.
Moi : exactement.
Maman (triste) : weee Larissa…
Moi : Larissa a fait quoi?
Maman (soupirant) : tu ne veux pas savoir comment va ton oncle, tes frères et sœurs.
Moi (ironique): pas le moins du monde mais je parie que tu vas me le dire.
Maman : pourquoi tu fais ça Larissa? Pourquoi? Qu’est ce qu’ils t’ont fait?
Moi (agacée): ne me prends pas pour une idiote maman, tu veux me dire que tu ignore la raison de mon aversion pour eux?
Maman :…
Moi : tu ne parles plus.
Maman : je regrette tellement si tu savais.
Moi : bien, continue les regrets mais j’ai d’autres choses à faire donc dit moi combien cet homme qui te sert de mari t’a envoyé me demander?
Maman (outrée) : comment peux-tu imaginer de telles…
Moi (agacée) : maman…
Maman (d’une petite voix) : il demande 500 000 FCFA
Moi (choquée) : quoi? Mais c’est le salaire de tout un moi d’une personne bien nantie ça. Tu crois que je croule sous l’argent (véhémente) quelle éducation vous m’avez donnés pour que je trouve un bon boulot? Mais vous me demandez…pff au revoir.
CLICK.
Je raccrochai plus énervée que jamais. J’avais beau crier au scandale, elle savait que je lui donnerais cet argent. Sinon, c’est elle qui paiera les pots cassés. L’image de ce vieille homme marié à ma femme me revint à l’esprit et je ne pu réprimer des haut le cœur. Mes pensées dérivèrent vers des souvenirs plus arides.
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Je courais aussi vite que je pouvais pour rentrer chez moi. J’entrai dans ma chambre et plongeai dans les nouveaux draps. Je les changeai chaque 2 jours. Trop de choses les souillaient. Je vis mon oncle entrer dans ma chambre et fermer la porte derrière lui. Je me recroquevillai instinctivement sur moi-même.
J’avais aujourd’hui 15 ans. À l’âge de 10 ans, tonton Angelbert, maman et moi sommes allés vivre en France. Il avait fait nos papiers et très vite, nous avons pu traverser le continent et atterrir dans ce pays inconnu. Pendant les deux premières années, tout se passa relativement bien. Maman donna même naissance à un garçon, Angel. Mais un soir, alors que j’étais plongé dans un bouquin dans ma chambre, tonton Angelbert entra dans ma chambre et ferma la porte à clé derrière lui.
Tonton Angelbert : chut. Si tu coopère, ça va se passer dans la douceur.
Je me mis à crier aussi fort que je pouvais pou que ma mère entende. Cela me value un gifle cuisante. Ce soir là, à 21h 23 minutes, âgée de 12 ans, j’ai perdu mon innocence. Chaque 2 jours, depuis ce temps, à la même heure, j’avais droit à ce traitement. Cela a duré 3 ans. 3 ans durant lesquels j’ai ainsi souffert et sous l’œil aveugle de ma mère. En fait, elle jouait à l’autruche. Une fois, je lui en avais parlé mais tout ce qu’elle trouva à dire c’est un ‘’ tu mens’’ sans conviction.
Et aujourd’hui encore, il vient, il est là devant moi. Il vient prendre ‘’ ce qui lui revient de droit ’’. Je n’ai jamais eu de petit ami, les hommes me répugnaient. Il s’approcha de moi mais trop c’est trop. Je n’en pouvais plus, j’étais épuisée de cela. Quand il fut assez près pour me toucher, je concentrai toute ma force dans mon pied et cognai ses boules. Il se mit à se tordre de douleur. Je sortis en courant de la chambre en ramassant au passage le sac que j’avais sur moi quelques minutes plutôt et sortis de cette maison.
Tonton Angelbert (criant en colère) : vas-t’en battarde et ne reviens plus.
À 15 ans, avec seulement 100€ en poche, j’ai appris à survivre et non à vivre. Je n’ai pas choisis mon métier, il m’a choisit.
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‘’ Ne t’en vas pas… dans ma vie j’ai tant besoin de toi… encore un effort et ça ira… ensemble on sera plus fort, je t’en prie ne t’en vas pas. ‘’
Je soupirais déjà d’impatience en pensant que c’est ma mère qui me rappelait. Mais la photo de Anastasie s’afficha sur l’écran. Elle ne connait pas ce que je fais comme métier. Je ne veux pas qu’elle change son regard sur moi.
Moi (joviale) : alors, comment ma co? Léandre t’a laissée m’appeler? Parce que comme c’est votre fête la, sûre que le tchouk doit être terrible.
Anastasie :…
Moi : Anastasie?
Anastasie (reniflant): snif… snif
Moi (inquiète) : c’est quoi?
Anastasie : Larry oh. Tu vois comme snif… comme c’était l’anniversaire de nos un an ensemble nor? Comme depuis 3 jours on ne s’était pas parlé, je croyais qu’il me préparait quelque chose. Aujourd’hui j’attends 2heures au restaurant il ne vient pas. J’appelle il ne décroche pas. J’envoie des messages, il ne répond pas. J’ai donc décidé d’aller voir chez lui s’il n’avait pas un problème. J’arrive, j’ouvre la porte et… snif
J’attendais la suite de sa phrase mais elle ne venait pas.
Moi : et quoi?
Anastasie : et je trouve l’appart vide.
Moi (confuse) : vide?
Anastasie : comme tu entends la vide. Il n’y a plus rien du tout. Même pas un peigne. Rien. Son appartement est complètement vide snif…
Eh merde.

À L'AUBE DES SENTIMENTSWhere stories live. Discover now