CHAPITRE 16

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********* ANASTASIE ******
Je marchais maladroitement, évitant de trébucher ou de tomber. J’étais assez confuse en ce moment précis. J’entrais à peine au salon que la pièce fût éclairée par une ampoule à la lueur jaunâtre. Malgré le fait qu’elle soit assez pâle, je dû cligner plusieurs fois des yeux pour pouvoir m’accoutumer de la luminosité.
Maman : Anastasie.
Elle était assise sur le plus grand canapé et me regardait. J’avais du ma à distinguer l’état dans lequel elle se trouvait. Était-elle en colère?
Maman : assieds-toi ici.
Elle avait tapoté la place auprès d’elle et continuais de me regarder. Je me décidai à m’approcher d’elle et de m’assoir à l’autre bout du canapé.
Maman (douce) : rapproche-toi bébé.
Je me rapprochai d’elle et déposai ma tête sur ses cuisses. On resta ainsi un moment. Moi les yeux fermés, elle me caressant les cheveux. Maman se décida la première à briser le silence.
Maman : tu sais ma Anastasie, j’ai fais beaucoup d’erreurs dans ma vie.
Moi : maman…
Maman : non tais-toi. Écoute-moi. J’ai fais beaucoup d’erreurs dans ma vie. J’ai vécu des choses que je ne souhaite à personne. J’ai fais des choix qu’avec du recul je n’aurais absolument pas dû faire et que je regrette.
Moi :…
Maman : mais s’il y a bien une chose que je ne regrette pas, c’est de t’avoir gardé.
Moi :…
Maman : tu sais, tu as été la raison qui m’a permise de me battre. C’est pour toi que je ne me suis pas laissé aller à faire une dépression. Le très Haut t’a donné à moi pour que tu m’aide à ne pas abandonner. Je ferrais tout pour toi ma Anastasie. Absolument tout.
Moi :…
Maman : tu es devenue une belle jeune femme intelligente, brave et battante.
Moi :…
Maman : cet homme avec qui tu restes et qui t’a embrassé devant ma porte est celui qui fais battre ton cœur en ce moment je le sens. Mais le fera t-il battre longtemps? C’est ça la question. S’il te rend heureuse, je suis heureuse mais n’oublie jamais que je suis là. Ok?
Moi (la voix tremblante) : ok… maman?
Maman : oui bébé?
Moi : qu’est ce que tu as vécu d’horrible? Quel sont ces choix que tu regrettes?
Maman resta sans parler quelques temps; poussant des soupirs tristes de temps en temps.
Maman : il y ‘en a tellement. Je t’en parlerais le moment opportun d’accord?
Moi : d’accord.
Je levai ma tête de ses cuisses et elle se leva avec peine du canapé. Ma pauvre maman. Je me levai à mon tour et restai là, sans bouger, pendant qu’elle se dirigeait vers la chambre.
Moi (timidement) : maman?
Maman (se retournant) : oui?
Moi : je…je peux dormir avec toi?
Maman (souriant) : rho, le gros bébé. Allez viens.
Moi : merci
Maman (ton de reproche) : mais n’écarte pas les pieds pour me prendre tout l’espace sur le lit hein. je te connais.
Moi : rho mais maman j’avais douze ans quand j’avais fais ça.
Maman : et puis? Avance.
Je partis d’abord me débarbouiller et enfiler une petite culote en tissus léger et un haut à fines brettelles (le genre que tu dors avec hein) avant d’aller rejoindre maman dans sa chambre. On pria et on fut bien vite emportés dans le monde des rêves.
Le lendemain, après avoir fais le ménage et préparé, maman et moi partîmes à l’Église. Waouh la chorale est engagée aujourd’hui hein. C’était à peine si le prêtre ne dansait pas. Il les avait même demandés de bisser une chanson. Nous sortîmes de là en paix avec nous même et la joie au cœur. Maman décida de rester pour parler au prêtre tandis que moi je rentrai à la maison. Je passai la journée à méditer sur la parole d’aujourd’hui et à poser des questions au Seigneur pour qu’il m’éclaire. J’étais en train de manger un bon plat d’okok avec bobolo (gros bâton de manioc) quand je reçu un appel de nalaima. Hein? Même la tige de mon bobolo, tu n’auras pas.
Moi : allo.
Nalaima (taquine) : hum, pourquoi on sent les bonnes choses dans ta voix comme ça?
Moi : ne rêves même pas. Même le reste de noix de palme la, tu n’auras point.
Nalaima : tu as préparé quoi comme ça?
Moi : l’okok.
Nalaima (excitée): tu gardes seulement pour moi.
Moi : qu’on va se voir où?
Nalaima : justement, je veux qu’on fasse une petite sortie entre fille avec Larry.
Moi (surprise) : ah oui?
Nalaima : hum, hum et comme on ne sort pas directement, tu me gardes un bon plat. C’est non négociable la go.
Moi : okay oh.
On discuta encore un peu avant qu’elle ne raccroche. J’envoyais un message à Larry qui me donna son approbation. Nalaima arriva chez moi à 19h30 tapante. Elle portait un jean destroy et un tee-shirt blanc aux manches bretelles. Je dû avouer qu’elle était vraiment sexy dans cette tenue. Moi j’avais enfilé une mini culotte jean taille haute et un top qui laissait entrevoir une partie de mon piercing. On se sourit avant de s’installer dans mon humble salon. Une qualité de Nalaima, c’était sa réelle modestie. Elle se foutait carrément des conditions sociales. Et ne s’était jamais offusquée devant ma maison. On s’installa et je lui servis un top pamplemousse bien frais que j’avais acheté après son appel. Elle était un peu anxieuse car elle doutait de l’amour que Jerry lui portait et elle se disait qu’il voyait une autre femme. Complètement ridicule. Je la rassurai comme je pus et on changea de sujet en attendant Larry. Elle avait une robe hyper moulante.
Moi : tu es sure que tu respires?
Larry : tchipp ne fais pas je t’amène à l’hôpital.
Moi : pourquoi tant de haine?
Larry : tchipp
Nalaima (riant) : doucement, on va manger d’abord?
Larry : oui, oui mais je veux mon Top grenadine.
Moi : que tu en a payer?
Larry (pas intéressée par ma remarque) : où es ta maman? Allons la saluer avant de partir.
On alla dire au revoir à maman avant d’aller dans un restaurant. Larry n’oublia pas de prendre son Top grenadine dans le frigo. On s’installa et passa nos commandes. Je n’arrivais pas à croire que Larry causait aussi bien avec Nalaima. Elle n’a pas dit qu’elle ne l’aimait pas? Vraiment!
Larry (riant) : tu ne peux pas savoir à quel point tu es en train de monter dans mon estime.
Nalaima : pareil pour toi.
On quitta le restaurant au environ de 23h avant de se rendre en boite. Nalaima étant notre chauffeur elle eut l’honneur de choisir la boite. Elle nous emmena au Mercure, on réussit à rentrer rapidement grâce à Larry. Il n’y a pas un endroit où elle n’arrive pas à entrer. Dès qu’on s’installa le dj se mit en mode coupé décalé, direction la piste de danse. Mince, on était engagée. Djaaaa les indiennes la savent tourner les reins hein. Un moment je me suis bloqué pour mieux la suivre. Hein père, on vous dit que shakira ne peut même pas faire semblant de se mettre à coté d’elle.
Larry (criant) : ooooooh, tourne les reins, ma chérie. À gauche, à droite, devant derrière.
J’ai recommencé à danser ma chose. C’était bien de se détendre un peu. Le hic c’est que Larry se laissait un peu trop aller. Elle se déchainait sur la piste. Pauvre robe qui devait suivre son rythme pas commode. Des hommes sont venus pour danser avec nous et Nalaima a refusé et est partie s’assoir. Normal, son homme n’aurait pas apprécié du tout. Moi j’ai dansé un peu avant de me reculer et de me rapprocher de Larry pour qu’on reste entre filles. Mais Larry? Un homme voulait trop s’Accrocher à elle là, j’ai seulement entendu le bruit d’une gifle retentissante.
Moi (choquée) :…
La fille si a bu quoi aujourd’hui.
Larry : que celui qui sait que son pénis peut bander (doublement choquée) essaye encore de me toucher, vous saurez que ce ne sont pas tous les fous qui se promènent à l’asile.
L’homme qu’elle avait giflé était resté devant elle tandis qu’elle recommençait à danser comme si de rien n’était. Son effarement laissa place à la colère.
L’homme (arrêtant l’épaule de Larry) : oh petite, c’est moi que tu gifles?
Oh oh.
Larry (narquoise) : non le ciel. Pardon fait de l’air dis donc.
L’homme : je vais t’apprendre le respect bordelle là.
L’homme s’est rapproché d’elle et l’a arrêté le bras. Il a commencé à la secouer comme le cocotier avant de la pousse et elle manqua de tomber à la renverse. iji je vais faire comment, surtout qu’Aucun des homme présents autour n’étaient disposés à l’aider. Larry grande Guelle avait perdu de sa superbe et faisait même déjà pitié. L’homme s’apprêtait à plonger sur elle quand quelqu’un le retint en calant les deux bras de l’homme dans son dos.
C’était Erick.
L’homme (en colère) : ah toi là laisse moi hein. je vais vous mélanger ici. (Vous battre tous)
Erick : tu parles à qui comme ça?
Il relâcha le mec qui lui fit face.
L’homme (gêné) : oh le Grand H c’est… c’est la petite pute là qui m’a giflé cadeau.
Erick (brute) : et c’Est pour ça que tu es prêt à frapper une femme?
Mince Erick faisait peur là hein. L’homme s’est confondu en excuse ainsi que les autres qui n’étaient pas intervenus. Il nous ramena chacun à notre tour chez soi dans le silence absolu. Faut avouer que vrai,vrai hein, il y avait de quoi avoir peur façon il était nerveux là. Une fois chez moi, je pris une douche rapide, pria et allai me coucher. Le lendemain, le réveil était dur mais quand il faut y aller, il faut y aller. je partis au restaurant déposer ma démission et en expliqua la raison à madame moussissa qui contrairement à ce que je pensais, m’encouragea et me félicita même de chercher à voler de mes propres ailles. Quand à lise, elle ne pouvait pas handicaper madame Moussissa de deux serveuses, alors elle me présenta sa sœur Armani, très sympathique d’ailleurs. Et un autre problème de résolu. Je lui expliquai les contours de ce qu’elle aura à faire avant de partir. Il me restera une semaine parmi eux avant de pouvoir partir. Dans l’après-midi, Larry et moi, on alla chercher un colis.
On fut reçu par un ex client de Larry qui nous donna notre colis. Je ne comprends même pas qu’elle ait pu garder de tels rapports avec eux sans ambigüité. Je le lui fis d’ailleurs savoir, accompagné du fait que moi là, plus jamais en boîte avec elle; au risque de m’y faire casser la Guelle, non merci. On prit une course jusqu’au local à on avait donné rendez vous à Armani. Vous voulez savoir? Eh bien avec mes économies et l’argent que gagnais Larry avant, on a décidé d’ouvrir un prêt à porter. Eh oui. Lise devait nous trouver un local et avec une connaissance de Larry on a pu avoir notre marchandise venant de Dubaï et des états unis, des pays ouest-africains et des habits traditionnels camerounais. Notre local était quand même assez vaste pour pouvoir faire des compartiments et des cabines d’essayage. On a misé gros sur ce projet et je n’ai plus rien comme argent. Donc j’espère que ça va marcher. Armani travaillerais avec les clients pour les conseiller, Larry à la caisse, moi je m’occupais du côté administratifs et on se relaierait pour le ménage. Si tout se passait bien on commencerait à la fin du mois, c’est-à-dire la semaine suivant le départ de Jerry, donc la semaine prochaine. Humm, ces deux semaines sont si vite passées. Quand je pense que dans quelques heures je ne pourrais plus débarquer chez lui espérant qu’il m’offre du poulet DG, ou encore le faire chier jusqu’à pas d’heure juste pour qu’il vienne me faire un câlin à domicile. Il va tellement me manquer. Je suis plus que triste, Larry aussi, mais la fille ci jure qu’elle ne vient pas à l’aéroport parce que je laisse partir l’amour de ma vie.
Avec Larry et Jonathan, on avait fait quelques sorties dans la semaine mais on n’avait pas reparlé du baiser. C’est donc dans un état morose que j'invitais Jonathan dans un endroit neutre. J'avais besoin de clarifier les choses avec lui, je dois savoir dans quoi je mets les pieds. J'arrivai avec quelques secondes de retard (30 minutes en faites, mais ce n'est pas de ma faute si les taximans sont chiches avec leur faux prix là, comme si il pleuvait l'argent chez nous) au bois saint Paméla et trouvai un Jonathan à la bouille bien attachée installé sur un banc. Je m'approchai de lui et son regard me glaça direct. Est ce que je gère?? Non pas d’humeur! Comme on le dit si bien tu es trop fâché sautes, tu cales en l'air. Y’a quoi même?
Moi : bonjour Jonathan.
Jonathan (sec): Anastasie.
Yieuchh c'est le seau d'eau congelé tu as pris pour te laver ou bien?? Il est quand même mimi comme ça hein! Je lui fis la bise et je le vis se détendre. Aaaa j'ai cru que tu allais rester constipé. Tchipp!
Moi : que me veux-tu? Pourquoi m'avoir embrassé? Qu'est ce que je représente pour toi?
Jonathan: je t'ai embrasse parce que j'en avais envie. (Souriant) et là j'en ai encore vraiment envie. Tu représentes mon idéal féminin et j'aimerais construire quelque chose de sérieux avec toi.
Moi: on se connait à peine.
Jonathan (riant): ça fait plus de sept mois qu’on se côtoie. (Sérieux) écoute on va faire un truc, laisse moi te prouver que je suis celui qu'il te faut ok?
Moi: ok. Euh… ça veut dire qu’on est ensemble ou…
Jonathan (tout sourire) : on est ensemble.
Avant que je n'ajoute quoi que ce soit, il s'empara de mes lèvres avec une douceur infini, sa langue se fraya un doux passage à travers mes lèvres avant de cueillir ma langue, lorsqu'elle se retrouvait je soupirais de plaisir mais je me détachai de lui à contre cœur. On va y aller doucement. On se promena bras dessus dessous avant qu'il ne m'accompagne à l'aéroport. Quand je vis Jerry, une grande tristesse s’empara de moi. Mon best oh. Je laissai Jonathan et me jetai dans les bras de Jerry en pleurant. J’eu le temps de voir la mâchoire de JO se serrer mais je ne le calculais même pas.
Moi (pleurant): tu pars que je reste avec qui??
Jerry (triste): chut Anastasie tu vas finir par me faire chialer. Je reviens dans trois ans et puis je pourrais toujours venir en vacances.
Moi (souriant à travers mes larmes): tu vas tellement me manquer.
Jerry : toi aussi Anastasie.
Je me reculai pour laisser la possibilité à Nalaima de lui parler. On resta toutes deux dans ses bras jusqu’à l’annonce de départ.
Moi : rho ne pars pas sniff…
Jonathan: tu devrais y aller mec c'est le dernier appel.
Il prit Jerry dans ses bras et Jerry lui dit quelque chose à l’oreille en me regardant. Il me regardait tendrement. Il me prit aussi dans ses bras.
Jerry: je t'aime Anastasie tu vas tellement me manquer.
Moi: toi aussi tu vas me manquer, je t'aime mon Jerry.
On se détacha l'un de l'autre et il prit encore Nalaima dans ses bras. Ils s’embrassèrent à n’en plus finir. Elle pleurait et je ne saurais donner la raison exacte de ses pleurs. Je m'accrochais au bras de Jonathan. On se dirigeait tous les trois hors de l’aéroport quand je retournai encore la tête et rencontra les yeux de Jerry. Il avait l’air si triste. Je me détachai de Jonathan et couru dans les bras de Jerry qui me réceptionna et me tourna dans les airs.
Moi : tu m’appelles tout le temps hein.
Jerry : hum, hum.
Moi : ne drague pas les petites blanches hein, il ya Nalaima qui t’attend.
Jerry (souriant) : bien sûr.
Moi : prends soins de toi.
Jerry : toi aussi Anastasie.
Je repartis près de Jonathan sans plus me retourner. Celui-ci était devenu froid tout d'un coup. Il me conduisit chez moi et après un baiser me laissa. J'entrais et allai directement me coucher.
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1 semaine plus tard.
On vient officiellement d'ouvrir notre prêt à porter : L&L. Une grande partie de notre famille et nos amies étaient là pour l'inauguration. Je prenais des tonnes de photos pour les envoyer à Jerry. Il s’était d’ailleurs bien installé et se plaignait juste du froid. Pauvre Bébé. On avait un beau monde pour un premier jour. La pub que Jonathan nous avais faites a porté ses fruits. (Ne vous inquiétez pas, on l’a payé pour ses efforts, de l'argent rien d'autres). Ça marchait super bien. À cette allure, on aura bientôt plus de marchandises. Maman passa dans l'après midi et on remercia le Seigneur ensemble. On ferma à 20 h et pour un premier jour on fit une excellente recette. Wow, l’avenir s’annonce merveilleux vous ne trouvez pas?

À L'AUBE DES SENTIMENTSWhere stories live. Discover now