CHAPITRE 21

125 6 1
                                    


****** ANASTASIE ********
J'étais dans les bras de Jonathan et plus rien ne comptait. J'avais eu tellement peur pour maman. Qu'aurais-je fais si quelque chose lui était arrivé? D'ailleurs, je n'avais pas trop compris son récit sur les circonstances de ce kidnapping mais bon, il y aura du temps pour en parler. Tout le monde était assis au salon que j'avais tant bien que mal remis en état. Il nous fallait de nouveaux meubles, les anciens avaient été saccagés. Les gendarmes étaient repartis et Erick parlait avec maman tandis que Larry me fusillait du regard. Voilà le problème avec les meilleures amies, elles vous connaissent trop. Jonathan me prit par la main et me conduisit à ma chambre. On s'assit face à face sur le lit et on resta ainsi un moment à se regarder avant qu'il ne prenne la parole.
Jonathan (tristement): Anastasie, je suis extrêmement désolé.
Moi:...
Jonathan: ce que j'ai fais est inexplicable. J'ai été aveuglé par un sentiment de jalousie injustifié car je me rends compte que tu n'aurais pas pu me faire ça.
Moi:...
Jonathan (me regardant dans les yeux) : je t'aime Anastasie et je sais que tu m'aimes aussi. Trouve juste la force de me pardonner.
Je baissai la tête prise par un flot de sentiments contradictoires. Partir ou lui faire confiance?
Jonathan: Anastasie...
Partir ou lui faire confiance?
Jonathan (l'air désespéré) : je t'aime ne me laisse pas.
Partir.
Jonathan: je ne porterai plus la main sur toi.
Lui faire confiance...
Moi (timidement) : tu promets?
Jonathan (souriant) : que le ciel me tombe sur la tête si non.
Il éclata d'un rire franc et joyeux avant de me prendre dans ses bras. Je me blottie dans ceux-ci avec joie. Tout le monde n'a t-il pas droit à une deuxième chance? On parla encore un peu avant de sortir de la chambre dans les bras l'un de l'autre. Quand Larry nous vit ainsi, elle me toisa de la tête jusqu'à la plante de pieds, pris congé de maman et sortit de la maison. Aka, d'éviter de dramatiser aussi hein. Erick vint près de nous, me fis une bise, pris congé de maman et partis à son tour.
Moi (sur un ton blagueur) : il m'a fait une bise et tu es restée calme. C'est un pas en avant. Mr Nlemba fait des efforts.
Jonathan: juste pour toi ma belle.
Moi: ce n'est pas pour me déplaire.
Il m'embrassa et après quelques autres câlins, il prit congé de ma mère et moi. Je m'approchai de maman et m’assit près d’-elle.
Moi: maman, qu'est ce qui s'est contrairement passé.
Maman: hum, ah vraiment. J'étais au marché et j'ai été prise de maux de tête terribles, surement à cause du soleil. J'ai ramassé ma marchandise pour prendre un taxi et rentrer. Celui habituel était indisponible. Je m'avance en route et je prends un taxi dépôt. C'est comme s'il m'attendait même seulement parce qu'il m'a prit avant même que je ne finisse ma proposition. Je ne me suis même pas posée de questions tellement ma tête me lançait. J'entre je m'assois en espérant le répit mais le taximan dépasse mon entrée et se met à filer comme si c'était la course. Mon mal de tête est fini très vite. Toi même tu sais que quand l'instinct de survie se met en marche là, tu peux devenir wonder woman.
Moi:...
Maman: Eh ma Anastasie, les choses sont devenues comme dans le film au niveau là. J'ai essayé d'étouffer le chauffeur en l'étranglant par derrière mais la réaction a été sans appel, un bon coup qui m'a mise KO.
Moi (cri étouffé): maman...
Maman: je me suis réveillée dans une chambre sombre toute seule. J'ai mis la situation en prière. Je ne sais pas combien de temps exactement j'ai mis dans cette pièce. Ce qui est étrange c'est que j'ai reçu de la nourriture et à boire par une dame. Elle faisait jusqu'à me sourire et répondre poliment à mes questions. Le fait est qu'après, les gendarmes et Jonathan m'ont trouvé et fait sortir. Tout est dans la prière.
Moi: Amen.
Maman (après un moment de silence):c'est quoi cette histoire d'agression?
Mon cœur se mit à battre rapidement. Savait-elle que je lui avais raconté des histoires? Je m'efforçai de paraître naturelle.
Moi (calme): je me suis juste faite agresser deux hommes.
Maman: où?
Moi: vers... à étoudi.
Maman (me caressant le visage): hum mon bébé, regarde ce qu'ils ont fait de ton visage et ton corps. Ils... ils ne t'ont pas attouché au moins ou plus au pire.
Moi (choquée): non, non. Bien sûre que non. Dieu merci.
Maman (soulagée): ok. On va prier ensemble.
On pria ensemble sur les événements récents avant d'aller nous coucher. J'eus un peu de mal à dormir mais à quatre heures, exténuée, je tombai dans un lourd sommeil réparateur. Ce sont les rayons de soleil filtrant par ma fenêtre qui me réveillèrent. Je pris mon téléphone pour regarder l'heure en faisant abstraction de la fissure sur l'écran. J'étais un peu triste à cause de ça mais bon, après tout, ce n'était qu'un téléphone parmi tant d'autres (qui a nécessité tant de privations pour pouvoir en acquérir snif). Un coup d'œil sur l'heure, 13h05. Oh ce n’est pas vrai, j'ai dormi comme une masse. Je me levai et allai prendre une douche avant de revenir dans ma chambre et je trouvais un mot de maman sur ma table.
<< Je suis allée à l'Église. Tu avais l'air vraiment fatiguée hier don j'ai préféré ne pas te réveiller. Jerry, Larry et Jonathan t'ont appelé. À ce soir Maman >>
Je passai un coup de fil rapide à Jonathan avant de me préparer pour aller à la boutique. Je me mis du fond de teint, acheté dernièrement, très légèrement pour masquer les quelques séquelles de ce week-end. Je m'habillai simplement avant de sortir. J'arrivai au magasin aux environs de 14h et demis
Moi (joviale): bonjour Armani.
Larry: c’est déjà bonsoir hein ou bien dans ton monde c'est encore 7h?
Des clients se sont tournés vers Larry surpris, ensuite vers moi faisant des vas et viens entre nous pendant quelques temps avant de porter leur attention autre part. Je lançai un regard assassin à Larry qui m'ignora complètement avant de me diriger vers mon bureau pour y déposer mes affaires. Je décidai de m'occuper, tout comme Armani, des clients aussi difficiles les uns des autres. Le reste de la journée se passa sans grandes encombres. Vers 21h, le magasin était fermé et nettoyé. Larry m'avait ignorée tout l'après midi donc je l'interceptai rapidement avant qu'elle ne file.
Moi: Larry c'est quoi ton problème?
Larry: ne me fais pas chier Anastasie.
Moi (surprise) : mais parles. Tu boudes seulement comme si je suis censée lire dans tes pensées. Je ne suis pas devin.
Comme je marchais à sa suite en direction de la porte du magasin, quand elle s’était arrêtée brusquement, je l'ai butée manquant de tomber à la renverse.
Moi (me frottant le bras endolori): ne t'excuse surtout pas hein.
Larry (ignorant mon intervention): tu te prends même pour qui? D'abord, tu rates des journées parce que Jonathan et toi vous devez vous voir maintenant c'est parce que tu t'es soit disant faite agressée...
Moi: pas soit disant. Je me suis faite agressée.
Larry (énervée): ne me prends pas pour une grosse conne. Vas raconter ces inepties à quelqu'un d'autre. Pas à moi. Ce mec t'a bastonné.
Moi (courroucée): tu ne le connais pas.
Larry: pas besoin de le connaître pour savoir que c'est un homme égocentrique, égoïste, primate qui veut faire de toi sa chose. Un mec autoritaire et maladivement jaloux et de surcroit violent.
Ses paroles m'atteignaient plus que ce que j'aurais voulu.
Moi (virulente) : dis plutôt que tu es jalouse parce que contrairement à toi j'ai un homme qui m'aime et qui me chérit. Qui me met sur un piédestal. Toi tu n'arrives même pas à te trouver un homme qui t'aime, tu trouves uniquement ceux qui te désirent pour ton gros cul. Alors trouve-toi de l’affection et tu me lâches.
Elle s’était arrêtée et m'avait regardée surprise et blessée. J'ai senti les remords poindre mais j'eus à peine le temps de me répartir auprès d'elle qu'elle ouvra la bouche.
Larry (calme): si c'est que tu penses de moi, je suis vraiment déçue. Je croyais qu'au delà des autres, c'était sur toi que je pourrais compter en tout temps.
Moi (désolée): Larry...
Larry (m'interrompant d'un signe de la main): j'ai saisi le message. Mais laisse-moi te dire une dernière chose. À cause de cet homme, tu es devenue une femme fanée et sans personnalité. Il n'y a plus rien à l'intérieure de toi et quand tu te rendras compte de ta bourde, ne reviens pas.
Elle tourna les talons et la seule phrase que je pu sortir fut.
Moi: on fait comment pour le magasin?
Larry (sans se retourner): ce magasin est à moi aussi bien qu'il est à toi donc je ne partirais pas. Par contre, tes retards et absences devront être déduits de ton pourcentage. On en reparlera. Au revoir.
Et elle sortit de l'enceinte du magasin sans plus un regard pour moi. Je m'assis à même le sol complètement déboussolée.
Moi: j'ai merdé grave. Merde, merde.
Je pris ma tête entre mes mains et détachai mes cheveux. J'avais l'impression d'étouffer de partout. Heureusement qu'Armani était déjà partis. Pourquoi j'avais dit ça? En même temps, c'était aussi de sa faute. Elle n'avait pas le droit de me dire ça. Non!
********* JERRY ************
Ça faisait deux mois qu'entre Nalaima et moi c'était devenu comme bizarre. Je ne pouvais plus appeler au Cameroun avec elle si non elle piquait une crise de "je-ne-sais-quoi". Je ne comprenais pas son ressentiment envers Anastasie. Après tout, elle l'avait trouvé sur place près de moi et une chose était sûre, je n'éloignerais Anastasie de moi pour rien au monde.
Quoi qu'il en soit, je me préparai et j'allai acheter quelques film à l'eau de rose que Nalaima aimait tant voir, on se demande même pourquoi, ainsi qu’une boîte de chocolats avec des fleurs en prime. Parfait. Une fois cette chose faite, je pris la route pour la maison de ses parents chez qui elle séjournait. Ses parents étaient en voyage donc on pourra passer une soirée cool et relax. J'arrivai à destination et c'est elle qui m'ouvrit la porte.
Moi (joyeux): fleurs, chocolats et film à l'eau de rose. Surprise, on se fait une soirée ciné?
Elle me regarda posément de bas en haut et vice versa avant de se décaler pour me laisser entrer. Okay, j'aurais dû rester chez moi où sortir avec des potes. Mais bon, on se détend. Je posai les films sur la table basse du salon, les boîtes de chocolats sur le comptoir de la cuisine et je me mis à la recherche d'un vase quand Nalaima m'intercepta.
Nalaima: laisse je vais le faire.
Moi: euh.
Nalaima: ce n'est pas une requête Jerry.
Je levai un sourcil interrogateur vers elle mais, une fois de plus, je pris sur moi. Je lui donnai ce qu'elle demandait et alla m'assoir au salon. Dès qu'elle vint, elle s' assit sur le même canapé que moi mais à bonne distance.
Moi: viens près de moi.
Nalaima: pas envie.
Ok, je pris encore sur moi mais c'était ce genre de comportement que je détestais. Si tu ne voulais pas me voir, il fallait me le dire et je serais parti. Pff.
Moi (prenant des DVD): ok comme tu veux. Si on commençait par...
Nalaima (se levant brusquement): tu vois? Tu vois? Saloperies.
Moi (jetant les DVD sur la table): ok je commence à perdre patience là. C'est quoi ton problème au juste.
Nalaima (faisant des grands gestes): mon problème c'est toi. Ta façon de te comporter vis à vis de moi. Ton désintérêt total face à mes sentiments.
Moi: quel désintérêt?
Nalaima (en colère): là, là. (Pointant sa place il y a peu) je t'ai dit que je ne voulais pas m'assoir près de toi.
Moi: et j'ai respecté ton souhait.
Nalaima (hystérique): justement tu n'aurais pas dû. Tu aurais pu essayer de me convaincre d'être près de toi. Tu aurais pu essayer de savoir pourquoi je te répondais si durement. Mais non comme d'habitude, tu t'en bats complètement les couilles.
Moi: calme toi Nalaima.
Nalaima: non je ne me calme pas. Non.
Moi: écoutes tu...
Je fus interrompu par mon téléphone qui sonnait. C'était Anastasie. Cet appel me parut comme une échappatoire parce qu’avec l'allure que prenait la conversation, je la sentais rude et longue. Je sis un signe de la main à Nalaima pour lui demander d'attendre et décrochai.
Moi: Allo Anastasie.
Anastasie (reniflant): snif Jerry.
Je me redressai d'un coup sur le canapé et me levai.
Moi (inquiet): c'est comment Anastasie, pourquoi tu...
Nalaima: Rhaa.
Elle m'arracha le téléphone des mains et coupa l'appel.
Moi (surpris): ça va pas ou quoi? Pourquoi as-tu fais ça?
Nalaima: on était en pleine conversation je te signale.
Moi: oui mais elle a un problème. Rends-moi téléphone.
Nalaima (jetant mon téléphone sur le canapé): tu sais quoi, j'en ai ma claque. J'en ai par dessus la tête. Anastasie par ci, Anastasie par là. J'ai parfois l'impression qu'elle compte plus à tes yeux que moi.
Je commençais enfin à saisir le vrai problème.
Moi: écoute c'est complètement faux et...
Nalaima (me regardant dans les yeux): s'il y avait un choix à faire entre elle et moi, qui choisirais-tu?
Je restai surpris quelques minutes surpris par cette question.
Moi: c'est complètement absurde...
Nalaima: qui Jerry?
Moi:...
Nalaima (triste): c'est elle n'est ce pas?
Moi: Nalaima...
Nalaima: tu l'aimes hein?
Moi: écoute Anastasie n'a absolument rien à voir ici. Je tiens à toi et...
Nalaima (les larmes aux yeux, en colère): mais je n'ai pas besoin que tu tiennes à moi Jerry. Je veux que tu m'aimes.
Moi (sincère): et je t'aime.
Nalaima: mais pas autant qu'elle.
Moi:... je suis...
Nalaima: j'ai besoin d'une pause.
Moi (surpris): une pause.
Nalaima: oui.
Moi (triste): ne nous fais pas ça Nalaima.
Nalaima (au bord des larmes): je suis à bout Jerry. Je t'aime mais...
Mon téléphone sonna et c'était encore Anastasie. Un tumulte d'émotions m'envahie. Je n'arrivais pas à départager mes sentiments de lors. La peur que Nalaima me quitte ou le sentiment que ma Anastasie était en danger? Inconsciemment, je fis le choix. L'un attendra.
Moi (gêné): c'est Anastasie. Il faut que je décroche, je suis dé...
Elle se mit à me pousser vers la sortie en criant et en pleurant.
Nalaima: vas-t'en snif. Je ne veux plus jamais te voir snif. Dégage d'ici.
Elle me poussait et je n'offrais pas grande résistance pour ne pas la blesser, je me contentais de me confondre en excuses. Une fois que j'étais hors de la maison, je me tins face à elle.
Moi: je suis désolé mais...
La sonnerie qui avait cessée un moment repris. Elle le regarda en reniflant et claqua la porte. Je m'adossai contre celui-ci et me laissa glisser sur le sol. Je décrochai l'appel.
Moi (la gorge nouée): Allo...
******** ANASTASIE ************
Je marchais d'un pas décidé vers la maison, celle de Jonathan. Je me sentais déjà de mauvaise humeur en partant mais alors là, c'était le summum de l'énervement. Ça faisait 6 mois que ma meilleure amie ne m'adressait la parole que pour me dire le strict minimum ou alors parler boulot. Je voulais bouder aussi de mon côté mais c'était dur, elle me manquait. Jerry lui aussi me manquait, d'autant plus qu'il se sentait fautif dans sa rupture avec Nalaima il y a 4 mois. Ce que je ne comprenais pas vu qu'il ne m'en a pas donné les motifs. Et aujourd'hui... rha. Je posai rageusement mon sac sur la table attendant Jonathan de pied ferme. Il entra nonchalamment dans la pièce et se plaça devant moi.
Moi (énervée): tu es fier. Tu t'en fous.
Jonathan: surveille ton langage.
Moi: laisse ma façon de parler où elle est. Tu m'as foutu une de ses hontes. Me faire sortir de force de la salle juste parce que cet homme me regarda un peu trop à TON gout.
Jonathan: tu pensais que je devais me laisser humilier par cet homme et toi. Jamais tu m'entends?
Moi: oh et puis vas te faire voir.
En un temps trois mouvement il avait bondit sur moi et me donnait des coups. Quand il estima avoir fini, il se leva de moi et arrangea son costume.
Jonathan: c'est la dernière fois que tu me parles comme ça. Estime-toi heureuse que j’aie épargné ton visage. Vaut rien.

À L'AUBE DES SENTIMENTSOù les histoires vivent. Découvrez maintenant