CHAPITRE 26

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******** ANASTASIE *******
Larry : fait alors vite on y va.
Moi : je viens.
J’enfilai rapidement mes ballerines et sortis de ma chambre à pas rapides. J’avais porté une petite robe serrée au niveau du buste et bouffante au niveau des hanches. Avec Larry on devait passer une soirée relax à l’appartement de Jerry avec Erick et peut-être certains de leurs amis. Jerry partait dans deux jours, je me sentais un peu morose.
Larry : il faut toujours prendre tout ton temps hein.
Je ne répondis pas et on sortit prendre un taxi pour chez elle afin qu’elle se prépare elle aussi. Pendant le trajet en voiture, je repensais à Monsieur Koné et je me dis qu’il fallait peut-être faire une reconnaissance de dette. Je veux dire, il y a souvent les apprentis sorciers et escrocs dans ce pays si, et il pouvait me prendre pour une de ces gens là. En tout cas j’étais bien décidée à le faire, mais je ne sais pas pourquoi, je n’avais pas trop envie de lui parler directement.
Moi : dit Larry, tu me rendrais un service?
Elle me jeta un regard en coin avant de regarder de nouveau devant elle. Encore heureux qu’on était les seules dans le taxi, pour l’instant du moins.
Larry : ça dépend… balance.
Moi : bon tu vois Mr Koné qui m’avait aidé avec Jonathan nor.
Larry : oui.
Moi : en fait je voudrais faire une reconnaissance de dette.
Larry (roulant les yeux) : oh please.
Moi : non en vrai, je suis très sérieuse, je veux lui rembourser son argent même s’il me la donné.
Je vis le taximan lever les yeux vers nous avant de se déconcentrer sur la route. En tout cas…
Larry : c’est comme tu veux mais je ne vois pas trop où je peux t’Aider hein.
Moi : bah…euh… en fait…
Larry : weh la fille si, accouche dis donc.
Moi : bon je veux que tu l’appelles et que tu parles pour moi.
Elle s’est tournée et m’a regardé surprise avant de repositionner son visage.
Larry : No ways.
Moi (suppliante): rho s’il te plait.
Larry: non.
Moi : juste pour la reconnaissance de dette.
Larry : tu n'as pas de bouche???
Moi : ma Larry d'amour, je te demande juste de l'appeler pour lui donner rendez-vous.
Larry : pff, je lance l'appel tu parles.
Moi (la toisant): aka mieux je fais tout une fois.
Je pris mon téléphone et entrepris de lancer l’appel. Étant donné que j’avais un écouteur à mon oreille, Larry décida de prendre l’autre. Pff ben voyons.
Mr Koné: allo, Ethan Koné à l’appareil.
Moi: bonjour Mr Koné, c'est Anastasie.
Mr Koné (surpris): oh comment vas-tu? On peux se tutoyer et appelle-moi Ethan, j'ai l'impression d'être trop vieux quand on m'appelle monsieur autre part qu’au boulot.
Moi (souriant) : c’est comme vous voudrez… enfin tu voudras. Je vais bien merci et vous?
Mr Koné: Ça va merci et… (Criant) Noëlla ne t’avise même pas de faire ça. (à moi) euh désolé, les enfants.
Moi: oh ce n'est pas grave, en fait je voulais savoir quand tu serais disponible pour la reconnaissance de dette.
Mr Koné: euh je serais bientôt en déplacement là.
Moi: mais est-ce que tu seras vite revenu sur yaoundé.
Mr Koné: la semaine prochaine je serais disponible.
Moi: ok.
Mr Koné: attends une minute.
Il laissa la ligne quelques minutes avant de revenir, ça se voit que ce ne sont pas ces unités.
Mr Koné: disons vendredi de la semaine prochaine?
Moi : parfait, au revoir.
Mr Koné: au revoir.
Clic
Larry : tu es morte???
Moi: non mais il a faillit me finir les unités.
Larry (ignorant ma réponse) : mais sa voix est kinda hein!
Moi: hum.
Larry: non sérieux, et puis les pères célibataires recherchent toujours du sérieux, c'est rare qu'ils sortent avec des filles juste pour le sexe.
Le taximan (sarcastique) : bravo la nouvelle génération hein
Larry: Aka. (À moi) à ton avis, quel petit nom irait le mieux : Ethan, Ethanouch, Ethanouch.
Moi : yeuch c'est le nom du chien ou bien?
Larry: rho, je lui cherche un petit nom, Ethou.
Moi (morte de rire): kiakiakiakia Ethou, je suis morte de rire Larry.
Larry (me talochant): parce que toi tu peux trouver mieux?
Moi: Ethy.
Larry: tchipp, je ne t'ai pas demandé de trouver mieux.
Elle continua à me casser les oreilles avec ses histoires jusqu'a notre arrivée chez elle. Une fois sur place, elle prit une douche pendant que je regardais la télévision et opta pour un micro short avec un débardeur et des compensées.
Moi : wech tu es consciente qu’on ne part pas en boîte au moins.
Larry : ça ne doit pas m’empêcher d’être sexy hein.
Moi : en tout cas.
Elle prit son téléphone et lança un appel. Je l’entendis demander à quelqu’un de venir nous chercher. Bon, ça nous évitera de prendre un autre taxi. Je posai la question à Larry à savoir qui viendrait nous chercher et elle me répondit qu’elle avait appelé Jerry. Tsuo même pas froid aux yeux quoi, le jour d’un fête en son honneur, elle l’appelé pour qu’il joue au chauffer. Aucun respect, c’est du Larry tout craché ça.
Jerry: vous allez commencez à me payer hein.
Larry : mouf, que tu fais quoi et puis on va te payer?
Moi (souriant) :…
Jerry : un jour je vais vous laisser au milieu de la route vous allez voir.
Larry: Jerry pardon, on se connait c'est même toi qui sera le premier à venir pleurer s’il nous arrive quelque chose.
Moi: pas faux.
Le trajet se fut plutôt silencieusement jusqu'à ce qu'on arrive à l’appartement. La fête bâtait déjà son plein. On entra et Erick vint à notre rencontre pour nous saluer. C’était une fête à petit comité. On s’amusait plutôt bien. Un homme interpella Larry qui alla lui parler tandis que j’étais affalée sur le canapé à regarder les gens danser. C’est à se demander pour quoi il avait organisé une fête vraiment. Bon ok c’est Erick qui avait insisté mais bon, trop de monde pour moi. Larry vint quelques minutes plus tard la mine renfrognée. Elle se servit un petit verre de Téquila et bu cul sec avant de s’en servir un autre qui subit le même sort. Okay.
Moi (inquiète) : c’est comment que tu bois comme ça.
Larry (soupirant) : c’est rien.
Moi : tu es sûre?
Larry : oui.
On resta quelques minutes silencieuses avant qu’elle ne se décide à parler encore.
Larry : au fait, le mec qui m’a interpellé il y a quelques minutes, il voulait ton numéro.
Malheureusement pas de couilles pour le faire lui-même.
Moi : tu ne l’as pas fais hein.
Larry : bien sûr que non, qu’est ce que tu crois? Pff. Bon j’ai besoin d’un verre.
Moi : de coca madame. Je n’ai pas l’intension de te porter jusqu’à chez toi..
Larry : ok un verre de coca.
Ce qu’elle fit. Pfiou.
******* Ethan Koné *******
J’étais assis sur le canapé et regardais les filles colorier quand j’entendis sonner. J’ouvrai la porte et tombai sur Kady. Je la fis entrai et l’installai au salon. Elle était venue avec Mitchie, sa fille, mais celle-ci restait en retrait. Je leur offris à boire avant de m’installer près d’elles.
Moi : on dit quoi?
Kady: on est la oh et toi?
Moi: les petites filles là m’épuisent mine de rien. Et ma chérie?
Kady (criant): Mitchie, viens ici.
Mitchie s'approcha en courant avant de sauter dans mes bras et de me couvrir de bisous, ses cousines ne tardèrent pas à venir pour un câlins à 4. Je conduisis Kady dans la chambre qu'elle allait occuper ce week-end, et lui montrait la chambre des filles pour qu'elle y dépose les affaires de Mitchie. Kady vivait définitivement au Cameroun depuis la mort de sa sœur et elle était en visite chez moi pour le week-end. Pendant qu'elle s'affairait en cuisine avec Jasmine, je veillais sur les filles tout en travaillant sur mon ordinateur. Kady revint après quelques temps s’assoir près de moi.
Moi : alors, pas trop dur?
Kady (soupirant) : Ça va. Je… je m’inquiète juste de temps en temps pour Mitchie et le fait que son (épelant) p.e.r.e est un c.o.n.n.a.r.d et Lâche.
Moi (souriant) : elle ne sait pas encore reconstituer les mots?
Kady : non, parfois je me dis que ce serait tellement plus facile si j’avais un homme sur qui m’appuyer, après je repense à Alexis (le père de Mitchie) et je me dis que je suis très bien toute seule.
Moi : il faudrait que tu t’ouvres un peu plus aux autres et leur donne une chance.
Kady (souriant) : dis l’homme ermite.
Mitchie: papa Ethy, pourquoi tu n'as pas d'amoureuse?
Kady et moi nous étions tournés quasiment au même moment. Cette petite comprend plus que ce que l’on veut bien croire hein.
Malia: c'est parce que maman est au ciel et il va la rejoindre quand il sera tout vieux, et s’il a une autre amoureuse, elle va se fâcher.
Là je me suis tourné complètement abasourdi vers Malia. D’où tenait-elle des suppositions si bizarres. Je leurs parlais souvent de Lia, mais pas dans ces termes là.
Noëlla: ben non, moi je sais qui peut être son amoureuse.
Moi (surpris): qui ?
Noëlla: Tata Anastasie ou Tata Larissa, fais ton choix
papa.
Moi (riant) : qui a dit ça?
Kady (s'approchant): ah bon hein! Nini, viens m'affairer un
peu.
Noëlla et Malia allèrent lui raconter les derniers événements avec enthousiasme.
Kady: Ethy même je ne t'ai pas connu si mou, depuis la tu n'agis pas. Je dis même depuis que celia n’est plus là, est-ce que tu as mougou?
Moi (agacé): ça ne te regarde absolument pas. Lilia me dérange avec ça, Leila aussi donc n’en rajoute pas s’il te plait.
Mitchie (boudant): donc tu vas prendre les tatas la comme amoureuse?
Malia : ça veut dire quoi mougou?
Moi : c’est un gros mot que tu ne vas plus jamais répéter.
Kady éclata d’un rire franc et joyeux et je finis par suivre.Ces femmes!
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*********** ANASTASIE ************
Moi : oui bye et bonne route hein.
Je fermais la porte avant d’aller m’affaler sur le canapé.
Moi : rha, ils sont tous partis merci.
Effectivement, tous les gens présents étaient partis, y compris Larry accompagnée d’Erick. J’étais à présent seule avec Jerry chez lui. Il vint s’assoir sur le canapé près de moi.
Moi (désinvolte): j'ai eu Ethan au téléphone.
Jerry (perdu): Ethan?
Moi: Mr Koné.
Il fronça les sourcils avant de reprendre un visage plus détendu.
Jerry : qu'est ce qu'il voulait?
Moi : je l'ai appelé par rapport à la reconnaissance de dette. On se verra la semaine prochaine, et je pense pouvoir lui rembourser en 3 versements, un chaque mois.
Jerry (surpris): tu sais tu n'es pas obligée de le faire. Je suis sûr qu'il l'a fait de bon cœur.
Moi (le regardant dans les yeux): la dernière fois que j'ai laisse un homme me payer quelque chose je me suis retrouvée à l'hôpital.
Jerry (triste): Anas…
Moi : rho je n’ai pas dit ça pour que tu sois triste. Jerry je vais bien, tout ça est passé maintenant.
Il garda le silence et me regardait dans les yeux. Il semblait réfléchir et plus cette impression persistait, plus son regard devenait bizarre.
Jerry : tu sais pourquoi je suis triste?
Moi : Jerry…
Jerry : non attend, je n’en peux plus Anastasie, je n’en peux juste plus de te voir souffrir ainsi pour des hommes qui ne te méritent pas alors que celui qu’il te faut est tout prêt de toi.
************ JERRY ************
Elle fronça les sourcils avant de me regarder tristement.
Anastasie : je ne l’ai visiblement pas encore trouvé.
Je ne me sentais plus capable de garder ça pour moi. Dix ans que je la regarde sans pouvoir lui dire. Tout chez elle me plaisait, son sourire, son corps, son rire, son visage, même cette manie de faire naïvement confiance. Aujourd’hui, je décidai de tenter le tout pour le tout. Ça passe, ou ça casse. J’approchai mon visage du sien et d’un geste précis, je capturai ses lèvres à l’aide des miennes. Ces lèvres, j’avais rêvé de les effleurer un jour. Ils avaient un gout de djino. Elle resta interloquée et me regardait les yeux grands ouverts sans faire aucuns gestes. Je décollai à contre cœur mes lèvres des siennes.
Moi : je t’aime depuis le premier jour ANASTASIE.
Anastasie : …
Elle me regardait à la fois surprise et choquée. Ses visage était devenu rouge jusqu’à la racine de ses cheveux.
Moi : Anastasie ?
Anastasie :…
Moi : dis quelque chose je t’en supplie.
Ses yeux s’étaient remplis de larmes.
Anastasie (la gorge nouée) : Jerry je suis désolé…
Je crois qu’à cet instant là, si on m’avait poignardé, ça m’aurait fait le même effet, la même douleur. Des larmes s’échappèrent de ses yeux tandis qu’elle me regardait tristement. Non, ce n’est pas ce regard là que je voulais voir, tout sauf sa pitié. Je me levai et avançai rapidement vers la porte. J’avais l’impression d’étouffer. Je m’apprêtais à ouvrir la porte quand j’entendis…
Anastasie : Jerry je t’aime.
Je me figeai complètement. Je… elle avait dit que…
Anastasie : mais pas de cette manière là.
Je sortis de l’appartement à pas rapides. Je regrettais de ne pas avoir été muet, à ce moment là, je regrettais de n’avoir pas gardé le silence. L’espoir que j’avais avant était bien mieux que ce sentiment que j’éprouvais là. J’aurais dû garder le silence.

À L'AUBE DES SENTIMENTSWhere stories live. Discover now