CHAPITRE 48

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****** Ethan ******
Je resserrais mon étreinte autour de Anas pendant qu’elle pleurait. Noëlla était endormie et mon cœur de père détruit. J’aurais dû les protéger. Si je n’avais pas été au travail tout ça ne serait peut-être pas arrivé. Anas fini par se calmer et je lui tendis un mouchoir. On resta dans le calme un bon moment avant que Noëlla se réveille.
Noëlla (pleurant) : papa.
Mon cœur se serrait et je me levais pour la serrer dans mes bras. Elle pleura un bon moment. Quand Anas voulu la prendre dans ses bras, elle se dégagea vivement avant de se remettre à pleurer. Elle finit par se calmer et se rendormit.
Moi : mon cœur il faut qu’on rentre.
Anas : je ne veux pas la laisser seule.
Moi (lui faisant un bisou sur le front) : les jumeaux ont besoin de toi. Je resterais avec elle, et je verrais si on pourra rentrer demain.
Anas (hochant la tête) : elle ne m’aime plus.
Moi (triste) : ne dit pas ça, elle est juste encore effrayée par ce qui s’est passé.
Anas : non, elle me déteste, elle refuse que je la touche. Oh mon Dieu, si j’avais été plus vigilante, si…
Moi (le tenant fermement) : ce n’est pas de ta faute, peut être que si tu n’avais pas réagi si vite, on aurait en plus d’un enfant violé, un ou plusieurs morts. Ok?
Elle se contenta de hocher la tête, surement pour éviter de fondre en larme. Je la raccompagnais dans le silence. Et après avoir embrassé tout le monde, je repartis à l’hôpital avec quelques affaires. Sur le chemin j’appelais Sarah, pour filer tous mes rendez-vous de la semaine à Mat, ce qu’elle fit sans broncher. Je trouvais le médecin et des infirmières devant la porte.
Moi (paniqué) : que se passe-t-il docteur?
Docteur : elle refuse qu’on la touche et ne fait que vous réclamer.
J’entrais à sa suite Dans la chambre et allait calmer Noëlla. Elle pleurait et disait que je l’avais abandonné.je la rassurais du mieux que je pus et elle finit par se calmer. J’étais venue avec un plat de garba acheter par Jasmine que je partageais avec Noëlla. Elle mangea lentement et délicatement. J’avais tellement mal, elle qui n’aurait pas hésité à engloutir le plat, la voilà qui jouait avec sa nourriture. Après le repas, une infirmière vint lui donner son bain sous ma surveillance. Elle s’endormit aussitôt que sa tête toucha l’oreiller. N’arrivant pas à dormir je décidais d’appeler Anas, elle ne répondit pas, surement qu’elle dormait. Après avoir raccroché je lançais le numéro de ma mère.
Maman (énervée) : Koné je te jure que si ce n’est pas une question de vie ou de mort je t’arrache le cerveau de mes mains.
Moi (la voix tremblante) : maman Noëlla s’est faite violée.
J’éclatais en sanglots au téléphone et elle me réconforta du mieux qu’elle put en me promettant de passer le lendemain vu que les heures de visites étaient passées. Je fus réveillé par de petites tapes sur la joue. Noëlla me regardait de ses grands yeux noirs et ne disait rien.
Moi : ça va ma puce?
Elle secoua la tête pour dire non. Je lui fis un câlin et me levais.
Moi : je vais voir le médecin pour savoir quand on va rentrer à la maison ok?
Elle hocha la tête. Je sortis à la recherche du médecin qui m’informa qu’il voulait la garder toute la semaine à cause des dommages causés par la pénétration brutale. Il me parla aussi de plusieurs examens à faire et du risque que cet acte puisse causer la stérilité de Noëlla. Je serais les poings fortement jusqu’à la fin de son discours avant de retourner à la chambre. J’y trouvais ma mère et Anastasie accompagné de Malia qui était sur le lit avec sa sœur.
Malia : papaaa.
Elle vint me faire un câlin avant de repartir voir sa sœur. Pendant qu’elles discutaient, j’informais ma mère et Anastasie des propos du médecin.
Moi : je t’en prie Anastasie il faut qu’on soit tous les deux forts pour elles, ne pleure plus stp.
Les jours qui suivirent furent un véritable cauchemar, je tenais quand même le coup, avec l’aide ma famille et surtout pour Anas et Noëlla. Elles avaient besoin de moi et je ne pouvais les décevoir. Je faisais de mon mieux pour les épauler.
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****** ANASTASIE ******
Un an! Un an que cet incident a eu lieu, une année entière à jongler entre les pleurs des jumeaux et les cauchemars de Noëlla. C’est à peine si elle pouvait fermer l’œil tranquillement. Malia était devenue une sorte de deuxième mère pour Noëlla. Elle et Ethan étaient les seules personnes qui pouvaient la toucher. J’ai d’abord eu du mal avec cela, mais il lui arrivait de me saluer du bout des lèvres. Ces jours-là je me sentais pleine d’espoir. Ce matin, Ethan venait à peine de partir au boulot que Melvin se mit à pleurer. Je partis le soulever et lui donnais son biberon. Quand j’eu finis je fis de même avec son frère qui me regardait de ce regard si profond. Après les avoir nourries, je leur donnais leur bain avec l’aide de Jasmine, et on descendit déjeuner avec Malia. Premier sourire de la journée, Noëlla était descendue. Ce geste si anodin pourtant me remplit de joie.
Moi (souriant) : bonjour mes princesses vous allez bien?
Malia : un peu, Noëlla n’a pas fait trop de cauchemar hier soir.
Moi : voilà qui est une bonne nouvelle. (M’adressant à Noëlla) ça va ma puce?
Elle se contenta de hocher la tête.
Malia : qu’est-ce qu’on prend comme petit déjeuner?
Jasmine : il y a du baca de mil (bouillie de mil) et des galettes.
Malia : rouge rouge là non?
Jasmine (souriant) : oui oui.
Je servis les filles et on mangea tranquillement. Noëlla toucha à peine à son plat et finit par sortir de table après m’avoir jeté un regard suppliant.
Moi (soupirant) : humm.
Malia (soulevant leurs assiettes) : laisse lui du temps maman. Je vais aller m’apprêter pour les cours, est ce que la maitresse va passer aujourd’hui?
Moi : oui, mais je ne sais pas si Noëlla va accepter de sortir.
Malia : elle le fera, elle l’a promis à papa. Je finis à 15h aujourd’hui, est ce que tu pourrais venir me chercher stp?
Moi (souriant) : bien sur mon cœur.
Malia : yes!
Elle vint me faire un bisou avant d’aller prendre ses affaires. Depuis l’incident Noëlla n’allait plus à l’école. Elle ne supportait plus la foule. Alors Ethan à engager un professeur particulier, une femme pour l’aider. Elle passait 3 fois par semaine et leur cour se passait généralement avec la porte au milieu d’elles. Noëlla réussissait tous juste à avoir la être dans les moyennes et n’en faisait pas plus. Ses résultats avaient légèrement baissé, mais Malia l’aidait très souvent. Elle copiait les cours de sa sœur et les rapportait à la maison pour l’aider à étudier. Quand la prof arriva, Noëlla sortit de sa chambre. Je souris de nouveau, depuis qu’elles étudiaient ensemble c’est la première fois que Noëlla sortait de sa chambre. Après un dernier regard vers elles, je repartis m’occuper de jumeaux. Ils marchaient petits à petits et Melvin aimait bien venir tirer mes robes. Ce gars-là même pas la peine, un vrai coureur de jupon.
Melvin : mamaaa
Moi : oui mon bébé.
Melvin : bizzzzzz
Maël : a papa?
Moi : papa est au travail bébé.
Maël : papa a o babaille
Moi (riant) : oui papa a babaille.
Melvin : bizzzzz
Moi : krkr jaloux de ton état.
Je continuais à jouer avec eux jusqu’à ce que mon téléphone sonne, c’était Ethan.
Moi : allo.
Ethan : coucou mon cœur, ça va?
Moi : oui et toi?
Ethan : pff, que des tonnes de dossiers. Mat vient de rentrer, Lilia ne se sentait pas bien.
Moi : j’espère que ce n’est pas grave.
Ethan : je crois qu’elle est enceinte.
Moi (riant) : depuis quand tu es gynéco?
Ethan : elle vient de m’appeler pour que je lui envoye du Ndolè fait par sa belle-sœur préférée.
Moi : (riant) : mais où est le problème, je peux bien le faire.
Ethan : après avoir fondue en larmes en disant qu’elle est devenue trop grosse.
Moi (surprise) : oh!
Ethan : oui oh, il se pourrait que je rentre avec du boulot, tu as besoin de quelque chose?
Moi : euh non.
Maël : papaaaa.
Ethan : Maelllll.
Ces deux-là étaient trop rigolo et mignon quand ils commençaient leur causerie. Ils sont tellement sérieux qu’on croirait qu’ils parlent de bonne chose. Melvin lui préférait rester avec moi. Ce qui énervait très souvent Ethan, car il nous laissait quasiment pas d’intimité. Quand la prof de Noëlla s’en alla, Jasmine nous servit le repas de midi et on mangea tranquillement. Après la vaisselle, les jumeaux et moi nous rendîmes dans la chambre des filles. Ils aimaient bien provoquer leurs sœurs.
Maël : nolaaaaa.
Noëlla (souriant) : Jordy
Maël : ouiiii.
Il courut se jeter dans les bras de sa sœur qui le réceptionna.
Noëlla : tu vas me faire tomber Jordy.
Maël (riant) : ouiiii.
Melvin se mit à jouer au jaloux et alla bousculer son frère.
Melvin : Nola à ve a biyouuuu.
Noëlla : Dany excuse toi auprès de Jordy sinon pas bisou.
Melvin : non.
Il serra son visage et vint se cacher derrière moi.
Moi : quitte là vilain!
Melvin : non.
Je le laissais devant la porte et m’assit sur le lit de Noëlla.
Moi : c’était comment avec la prof?
Noëlla (hochant la tête) : bien, Dany arrête de taper Jordy.
Maël : Nola, Dany a méchant.
Noëlla : oui Dany est méchant.
Melvin : a fauu, mamaaaa a chui pas méchant non?
Moi : arrête de frapper ton frère.
Melvin : nolaaaaaa a ve biyouu.
Il sauta sur sa sœur et lui fis un gros bisou baveux. Elle jouait bien avec ses frères, dans les débuts ils ont été perturbés, quand elle refusait tout contact. Mais maintenant ça allait mieux.
Noëlla : maman?
Je me retournais vers elle surprise, elle m’avait appelé.
Noëlla : ce n’est pas de ta faute.
C’est tout ce qu’elle dit, je la regardais les larmes aux yeux et je la pris dans mes bras. Elle se laissa faire et ne se débattit pas, au contraire elle me serra à son tour.
Noëlla : ça m’a tellement manqué.
Moi (émue) : moi aussi.
On alla chercher sa sœur ensemble qui fut contente de la voir. On rentra en même temps qu’Ethan. Et après les embrassades il monta travailler. Malia alla réviser avec sa sœur, et les jumeaux m’entrainaient chez leur père.
Maël : papaaa.
Ethan : maellll.
Maël : a manyer gayette ayec baca
Ethan : et pour moi?
Maël : maman a tout prix.
Quand c’est pour me dénoncer là il sait parler hein! En plus il ment à son jeune âge.
Ethan : donc maman tu as tout pris les galettes?
Moi : pardon ne me provoquer même pas un peu.
Ethan (riant) : Melvin tu ne parles pas aussi?
Melvin : papa Nola a pas biyou à moi, et puis elle a fait a Jody.
Ethan : tu es sure que ce n’est pas parce que tu as fait les bêtises?
Melvin : non, moi à beaucoup sage.
Maël : à faux, Dany a tapé moi.
Ethan : Melvin tu as tapé Maël?
Melvin (secouant la tête) : à même pas fait fort, a fait doucement comme ça.
Il le dit en donnant un coup a son père.
Melvin : as vu non papa, a fait même pas mal.
Ethan (souriant) : attends je vais te taper aussi on va voir si ça fait mal.
Melvin : mamannn.
Moi : pardon pousse là-bas je t’ai envoyé.
Melvin : maman papa veut taper moi.
Moi (lui faisant un bisou) : reste tranquille alors. Venez on va laissez papa travailler.
Maël : nonnn, moi babailler a papa.
Melvin : moi auchi.
Ethan (souriant) : reste en même temps Anas.
Moi : je vais aller faire le repas du soir à tout à l’heure.
Je fis rapidement du riz avec de la sauce aubergine au poulet. Tout le monde en mangea avec appétit et Noëlla finit même son plat. Après le repas on joua une partie de Ludo tous ensemble. Maël jouait avec son père et Melvin avec moi.
Maël : papa a pris maya.
Malia : c’est faux et puis vous trichez.
Noëlla : hanhan quand tu me bouffais là tu ne savais pas que ça faisait mal.
Elles continuaient à se chamailler sous les cris d’encouragement de leurs frères. Ethan en profita pour prendre doucement ma main.
Ethan (me souriant) : on va y arriver.
Moi (lui rendant son sourire) : oui on y arrivera.

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