CHAPITRE 45

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***** ANASTASIE *****
Il était 5h du matin et j’étais dans les bras d’Ethan. Le ciel était encore bien noir pourtant on venait à peine de chercher à se concentrer pour dormir. Vous imaginez bien ce qu’on faisait entre temps. J’étais couchée épuisée et repue dans les bras de mon mari. On avait passé des moments de folie. Quelques jours après la nuit de noces, nous nous sommes envolés pour les caraïbes où nous avons passés deux semaines de paradis. Loin de tous et coupés de tout mais on a dû vite rentrer car comme vous le savez, Ethan a une entreprise à faire tourner avec Mat. On avait ensuite fait venir les filles avec nous qui dormaient d’ailleurs quelques pièces plus loin. Ça faisait donc exactement 3 mois que j’étais devenue madame Koné et aujourd’hui on prendrait l’avion pour retourner au Cameroun pour une semaine. Vous savez, le mariage de Jerry et Larry. Ça se déroulait à quelques jours d’intervalles ce qui était parfait. Jerry avait déjà doté Kady ici d’ailleurs et le mariage avait déjà été prévu dans les moindres détails. En ce qui concernait Larry, c’était une autre histoire.
Ethan (me caressant le ventre) : tu penses à quoi?
Moi : aux mariages de ma famille, à notre voyage. Tu es sûr que ça ne fatigueras pas Lilia?
Ethan : bien sûr que non, elle et Mat sont d’accord pour garder les filles pendant notre absence. En plus ça ne durera qu’une semaine… allez, arrête de t’inquiéter ou alors tu penses que Lilia ne peux pas s’occuper des filles?
Moi (surprise) : mais non, absolument pas qu’est-ce que tu dis comme ça? J’ai juste peur qu’elles la fatiguent avec son grand garçon et les petites.
Ethan : ne t’inquiète pas, elle va assurer.
On resta un moment en silence avant qu’il ne prenne encore la parole.
Ethan : dis, je ne t’ai jamais posé une question mais ça commence à m’intriguer.
Moi : vas-y.
Ethan : tu m’avais dis avoir un tatouage mais jamais pourquoi tu l’avais fais.
Moi (surprise) : oh ça!... en fait je sortais de ma relation avec Léandre et je me sentais vraiment mal vu la façon dont il m’avait abandonné. J’avais besoin de changement, de quelque chose de nouveau. J’avais besoin de marquer une fin et je pense avec du recul me prouver à moi-même que je pouvais faire des choses sans avoir à rendre des comptes à personne. Je m’étais aussi fait percer le nombril mais je l’ai enlevé il y a quelques années. C’était complètement stupide de ma part de faire ça mais bon… effacer ce dessin serait bien trop douloureux physiquement, long et couteux donc je le garde (marquant une pause) à part si ça te dérange?
Ethan (après un silence) : non pas du tout. Au contraire (collant son érection contre mes fesses), je trouve ça sexy.
Moi (amusée) : weh Ethan…
Ethan (ignorant mon intervention) : j’aurais bien aimé te voir avec ton piercing, ça aurait été excitant.
Moi : je SENS ça Monsieur mais on a des choses importantes à faire aujourd’hui. Il nous faut être en forme.
Ethan (innocemment) : justement, voilà pourquoi je te propose une séance de sport matinal… surtout avec les rondeurs que tu as pris.
Moi (faussement vexée): hein? Donc selon toi je dois perdre du poids. Eh bien merci hein.
Ethan : non pas spécialement. Tu es déjà parfaite pour moi comme ça.
Yich, le gars si aime trop bouleverser mon cœur comme ça. Il n’avait pas vraiment tord. Depuis un certain temps, je prenais du poids dans les endroits stratégiques comme les fesses et les seins. J’étais un peu fatiguée ces derniers temps si et je me sentais souvent nauséeuse. Woow je vous arrête tout de suite avec vos sourires narquois là, je ne suis pas enceinte. On l’a toujours fais avec un préservatif… enfin presque toujours car la nuit de noces, on s’était un peu emballés mais pas d’autres fois donc non. Je voulais d’abord bien m’installer et ouvrir une nouvelle boutique L&L ici avant de penser à enfanter. J’en avais parlé à Ethan et il était d’accord; à condition que je lui fasse son équipe de foot personnel après ça. (Rires) il est bien fou lui là.
Ethan : qu’est ce qui te fait sourire?
Moi : ah, je pense au fait que tu veux me pomper neuf enfants pour constituer ton équipe.
Ethan : comment ça neuf? Mes princesses seront les poms-poms girls hein, toi tu dois me faire onze autres enfants garçons.
Moi (riant) : krkrkr Koné tu as foutaises quoi. Des garçons, jusqu’à onze. Tu as menti.
Ethan : on verra bien. La puissance des Koné va opérer sur toi. Feux.
Moi : on verra oh… hein? Non… hihi…Ethan….hihi arrête je déteste… ça kiakia.
Ethan (continuant de me chatouiller) : pas avant que tu ne déclare forfait et me promette mes onze enfants.
Moi (sautant hors du lit) : Jamais.
Je me suis dirigée vers la porte que j’ai ouverte à la volée et je me suis mise à courir, lui à ma poursuite. On a couru en riant jusqu’au salon réservé aux invités au premier et il m’a rattrapé. Il me tourna vers lui et pris possession de mes lèvres. J’attachai mes bras autour de son cou et mes jambes autour de ses reins.
Moi (le repoussant) : arrête, les enfants pourraient nous surprendre.
Ethan (me regardant dans les yeux) : hum, tout ça c’est de ta faute.
Moi : ma faute?
Ethan (très sérieux) : oui, tu m’envoutes avec tes formes à damner un sein. (Se détachant de moi et prenant une pause théâtrale) Je souffre de devoir me retenir.
Moi : aww pauvre chou… la carrière d’acteur ne t’aurait malheureusement pas réussi.
Ethan (boudeur) : tu sais que tu n’es pas très gentille… (Souriant) ce n’est pas grave, tu porteras quand même mes onze enfants.
Moi : wèkèe tu es tenace mine de rien hein.
Ethan : c’est une qualité chérie.
Moi : ben voyons.
On continua de nous disputer amicalement sur les hypothétiques qui ne sont même pas encore en route et avec tout le bruit qu’on avait fait, la maison finie par s’animer. La journée se passa relativement bien. Entre les derniers préparatifs et les oncles, tantes et cousins éloignés qui se rappelaient seulement à ce moment là qu’il avait des paquets à envoyer à je ne sais quel ami éloigné au Cameroun que personne n’a jamais vu là. Vous voyez un peu le genre nor? Ou nous africains là (il y a des exceptions bien sûr) ne savons pas comment envoyer un paquet pas la poste ou voyager nous même là. Hum. Ça nous fit une valise de plus tout ça. Je ne voulais pas trop en parler car on connaissait à peine les contours du mariage mais je n’y manquerais pas. Les gens aimaient trop l’économie de nos jours, comme ce n’était pas eux qui allaient payer les excédents là. Tchipp. J’en glissai quand même un petit mot à Ethan dans l’avion.
Ethan : oh ça, laisse. Tu connais nos familles. Ne t’inquiète pas, c’est prévu que ce voyage soit la dernière fois que je sers de livreur.
J’en fus un peu rassuré. Quand on atterrit au Cameroun, il fit envoyer les paquets par le chauffeur. Le reste du séjour était une folie. Le lendemain de notre arrivée, c’était le mariage de Jerry. J’étais seule avec lui dans la chambre où il se préparait.
Moi : attends, je vais t’aider avec ta cravate.
Je me dirigeai vers lui et me mis à arranger sa cravate. Quand j’eu fini, on s’assit sur le lit et il me prit dans ses bras.
Moi : qui l’aurait cru hein Jerry, qu’on se marierait dans un intervalle si rapproché.
Jerry : qui aurait cru que j’aurais ne serais-ce qu’envisager me marier avec une autre que toi.
Moi : jerry…
Jerry : non écoute moi sans m’interrompre… pour être honnête, je t’avais idéalisé. Même quand tu sortais avec Léandre et l’autre homme là (il n’avait pas pardonné à Jon depuis), je ne voulais pas abandonner. Je voulais croire que tu te rendrais finalement compte que c’était moi que tu aimais.
Moi :…
Jerry : ensuite tu m’as dit que non, ça m’a brisé. J’avais mal, très mal mais je n’Ai jamais pu t’en vouloir. C’est moi qui l’avais cherché, c’étaient mes sentiments.
Moi :…
Jerry : ensuite j’ai rencontré Kady. Elle a réussit à faire ce que d’autres ont essayé en vain. Elle m’a fait t’oublier mais plus encore elle m’a fait m’ouvrir et je suis tombé éperdument amoureux d’elle et de notre fille Mitchie.
Moi :…
Jerry : je sais que tu t’en ais voulu de m’avoir fait mal mais je ne veux plus. Je suis heureux, je vais épouser la femme de ma vie. Ce jour, c’est notre jour. Je ne suis pas stressé, au contraire j’ai hâte de pouvoir enfin crier haut et fort que Kady est ma femme.
Moi (les larmes aux yeux): je suis tellement heureuse pour toi. Je veux qu’on se promette que malgré la distance, on sera toujours là l’un pour l’autre.
À un autre moment, il aurait un peu rigolé face à mon air un peu tragédique mais il savait que j’étais sérieuse. Mine de rien, mon meilleur ami allait me manquer.
Jerry : Promis… toi aussi je veux que tu me fasses une promesse. Je sais qu’Ethan est un homme bien mais si jamais il arrive que quelque chose ou quelqu’un le change et qu’il ne te respecte plus comme tu le mérite. Je veux que tu me le dises. On trouvera une solution ensemble. Promis?
Moi : promis.
J’avais déjà les larmes qui coulaient. Wèèh que me gâcher le maquillage. Je ne savais vraiment pas pourquoi j’étais si émotive, surement le syndrome de la nouvelle mariée (ah laissez moi hein, je suis sûre que ce sera bientôt prouvé que ça existe).
Erick (entrant dans la chambre) : eh c’est… (Me voyant) Mais Jerry, qu’est ce que tu lui as fait. Ethan va te finir le jour de ton mariage hein.
Jerry (riant) : qu’il va commencer par où pour me frapper?
Erick : en tout cas, tu es prévenu. Allez viens, il est temps de te faire passé la corde au cou.
Jerry (se levant) : ton tour arrive dans quelques jours hein
.
Erick : je sais, c’est fou comme j’ai hâte.
Moi : le gros bébé.
Erick : ne te moque pas.
On sortit de la pièce en riant. Je partis refaire rapidement mon maquillage avant d’aller m’assoir auprès d’Ethan parmi les invités.
Ethan (à mon oreille) : tu as les yeux bouffis.
Moi : c’est le syndrome de la jeune mariée.
Ethan (confus) : le quoi?
Moi : tu comprendras un jour. La science t’expliquera.
Il me regarda un moment, perplexe, avant de reporter son attention à cérémonie qui débutait. La cérémonie se passa vraiment bien. Ils passèrent tout le temps que dura et le mariage civil, et le mariage religieux à se regarder amoureusement. C’était tellement émotif que, bah autre rafale de pleurs. Pauvre de mon make-up et du costume d’Ethan que je mouillais en pleurant de joie dessus.
Le soir, lors de la réception pour fêter leur mariage, je ne restai pas longtemps car je ne me sentais pas très bien. Avec Ethan, on rentra assez tôt et je partis presque immédiatement me coucher. Je me réveillai le matin avec des nausées abominables. C’était encore pires que les précédentes. Je me dirigeai vers les toilettes où je me vidai l’estomac. Je sentis Ethan me tenir les cheveux tandis que tout ce que j’avais mangé la veille sortait. Quand j’eu fini, je me dirigeai vers le lavabo où je me brossai correctement les dents.
Ethan (inquiet) : ça va mieux?
Moi : oui, j’ai dû manger un truc pas frais la veille.
Ethan (perplexe) : j’en doute. Tu as pris du poids et tu vomis le matin même comme tu crois que je ne t’entends pas. tu as des nausées.
Moi : Ethan…
Ethan : bon habille-toi, on va à l’hôpital.
Moi : mais puisque je te dis que j’ai surement mangé un truc pas frais.
Ethan : alors on avisera un traitement.
Il semblait ne pas vouloir entendre raison. Ah c’était son problème, quand il allait voir là-bas que je n’étais pas enceinte, il aura honte seul. Enfin, je crois hein. Rho voilà qu’il avait semé le doute dans mon esprit. On s’habilla rapidement et il se dirigea vers une clinique privée. Entre temps, il avait passé un coup de fil pour dire qu’on venait. Quand on arriva, je fus rapidement prise en charge et le médecin me fit des examens en me posant des questions. Quelques temps après, nous voilà assis dans son bureau.
Le médecin : bon félicitation, les examens ont été clairs, vous êtes enceinte de trois mois madame Koné.
Ethan (sautant de sa chaise) : yes.
Moi, je n’arrivais pas à réaliser. 3 mois? Donc le premier soir là même, il a mis l’Enfant. Tchiéé mais ça c’est fort.
Le médecin (me regardant) : ce n’est pas une bonne nouvelle?
Ethan arrêta de danser et se mit lui aussi à me regarder.
Moi : si absolument juste que… mince mon frère je ne m’attendais pas à tomber enceinte si vite.
Le médecin : une seule fois suffit.
Moi (me tournant vers Ethan) : on va avoir un bébé.
Ethan (me prenant dans ses bras) : oui chérie, je t’ai dis que les Koné sont trop forts. Une fois dans le mil. (Au médecin) on ne devrait pas faire une échographie?
Le médecin : si. J’allais vous proposer de me suivre dans la pièce juste à côté.
Il se leva et on le suivit dans une pièce avec des machines et un moniteur. Il me fit installer et porta ses gants.
Le médecin : attention, c’est un peu froid.
Il avait raison, le liquide qu’il mit sur le ventre avait une température assez basse. Il promena son je ne sais trop quoi là sur mon ventre tandis qu’Ethan et moi étions scotchés sur l’écran. Je ne distinguais d’ailleurs pas grand chose.
Le médecin (pointant un endroit sur l’écran) : là, c’est sa tête. Là, ses mains.
Ethan (émerveillé) : pouvons-nous connaître le sexe?
Le médecin : hum, hum.
Il regarda l’écran en déplaçant la sonde (je crois) sur mon ventre.
Le médecin : à trois mois, c’est assez difficile de voir le sexe mais le bébé est bien positionné dans votre cas. C’est un garçon.
Ethan était littéralement aux anges et moi donc. Je m’imaginais déjà comment je devais le porter, l’habiller, jouer avec lui, tout quoi. J’étais tellement contente que je ne remarquai que quelques minutes après l’annonce du sexe que le médecin avait l’air soucieux.
Moi (inquiète) : euh il y a un problème?
Le médecin : une minute s’il vous plait.
Il fronça les sourcils en déplaçant la sonde sur mon ventre et en scrutant l’écran. Il commençait à me faire peur quand je vis un sourire éclairer son visage.
Le médecin : eh bien, je suis désolé mais j’ai fait une légère erreur.
Ethan (passablement irrité): comment ça une légère erreur?
Il déplaça la sonde et pointa un endroit sur l’écran.
Le médecin : vous voyez, c’est son cœur qui bat. (Déplaçant la sonde) ici aussi.
Moi (confuse) : Comment sont cœur peut-il battre à deux endroit.
Le médecin : c’est impossible sauf si ils sont deux… vous attendez des jumeaux.
HEIN? Attendez, pause. Il avait bien dit des jumeaux? Je portais deux bébé dans mon petit ventre si. Dieu fait les choses. Mince, dire qu’il y a quelques heures à peine, je pensais que je n’étais même pas enceinte… Dieu fait les choses.
.
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**
Le maire : je vous déclare à présent mari et femme. Vous pouvez embrasser la mariée.
Erick se pencha, prit Larry dans ses bras et l’embrassa langoureusement sous nos applaudissements. Ensuite vint le moment de signer les papiers, ce que je fis en tant que témoin de Larry et Jerry en tant que témoin d’Erick. Ça y était, on était tous mariés. Je sentis les larmes me picoter les yeux. Mince, les hormones. Après l’écographie, le médecin nous donna quelques conseils et nous donna rendez-vous pour la prochaine échographie ce qu’on déclina. On la ferrait à Abidjan. Depuis, je ne pouvais m’empêcher de me regarder dans le miroir le ventre nu mais bon, rien ne se voyait encore physiquement. Quand Ethan et moi avions annoncé la nouvelle à maman, elle nous avait fait une danse du village là et n’avait pas manqué de nous bénir. Papa quant à lui avait montré plus de contenance mais ça se voyait qu’il était ému, ses yeux le trahissaient (voilà d’où j’avais pris ma part d’yeux là). Mary et Larry m’avait félicités et Jerry n’avait pas manqué de me prendre dans ses bras. Les appels venant de côte d’ivoire pleuvaient. En somme, on n’avait pas fait de chichi avec l’information. Maman avait d’ailleurs précipité sa décision de venir en côte d’ivoire. Elle n’hésitait plus.
Bon revenons à nos moutons.
Larissa avait tenu à se marier en comité restreint pour deux principales raisons :
1. Elle avait eu peur que son oncle ou sa mère n’ait vent de son union car même si elle aurait aimé que ses parents soient la pour se réjouir avec elle, elle ne pouvait ignorer le fait qu’ils voulaient tous deux pourrir sa vie.
2. Avec son passé, des mauvaises langues ou des anciennes femmes trompées n’auraient pas hésité à faire un scandale.
Donc elle avait tout intérêt à ne pas alerter tout le Cameroun.
Larry (à mon oreille) : je suis tellement contente que ça finisse.
Moi (surprise) : pourquoi?
Larry : la mère d’Erick veut seulement me tuer avec les yeux. Tu sais toi-même que c’est le seul garçon de quatre enfants nor, la go ne veut pas le laisser partir.
Moi : aka c’est ton jour, ne te stresse pas pour les détails. Tu déjà vissé la bague là à son doigt. C’est ton mari point.
Larry : tu as même raison, attends je pars le retrouver. La fille là louche trop sur lui. Même pas honte quoi.
Et elle se dirigea docilement vers Erick. En souriant, mon regard sillonna l’assemblée et je tombai sur ce regard qui me faisait fondre à chaque fois. Mon bébé. Je passai ma main docilement sur mon ventre et Ethan me regarda amoureusement. MES bébés.

À L'AUBE DES SENTIMENTSWhere stories live. Discover now