CHAPITRE 19

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****** ANASTASIE********
Je me retrouvais au sol suite à cette gifle violente. Je tenais ma joue, les larmes aux yeux et regardait Jonathan perdue. Je n’arrivais pas à croire ce qui m’arrivait. Ses traits s’étaient radoucis et il me regardait surpris, comme s’il se rendait compte de son acte, comme s’il n’était pas un acteur de cette scène. Une chose était sûre, je n’allais pas rester là, à le regarder jouer au con. Je me levai avec peine et une fois sur pieds me dirigeai droit vers la porte. S’il fallait que je rentre à pieds je le ferais, mais rester avec un homme violent non merci. Il s’approcha de moi et me toucha le bras, mais je me dégageai avec véhémence.
Jonathan : mon cœur je suis…
Moi (le doigt sur la bouche) : chut.
Jonathan : mais bébé…
Moi (le regardant dans les yeux) : je ne supporte déjà pas trop que ma mère me frappe à plus forte raison mon petit ami. Je ne suis pas ta femme que tu peux maltraiter à ta guise et même si c’était le cas, ça ne changerais rien. Je suis peut être une fille sans valeur, pauvre ou tout ce que tu veux mais j’ai ma dignité. Alors on va dire que c’était une erreur, que toi et moi ça n’a jamais existé. Je te ferais parvenir la robe et les accessoires plus tard, moi je rentre.
Jonathan (me retenant fermement) : non, reste je t’en prie. J’étais juste énervé; savoir qu’un autre te regarde, qu’il s’imagine pouvoir te toucher… Rha ça me rend littéralement fou. Je t’aime Anastasie. Je mourrais sans toi. Je ferais tout ce que tu veux mais pour l’amour du ciel reste. Je ne veux pas te perdre. (Retenant un sanglot) je t’aime mon cœur, non ne part pas. Reste avec moi. Je ne te porterais plus jamais main, mais je t’en supplie ne me quittes pas.
Je regardais cet homme que j’aime, il m’avait l’air sincère mais je ne resterais jamais avec quelqu’un qui me bat. Je repense à Larry et je me dis que j’aurais mieux fait de l’accompagner. Je le regardais continuer à me supplier, il pouvait bien continuer mais ma décision était prise.
Moi : tu as fini?
Jonathan (triste) : bébé…
Moi : ne m’appelle plus jamais comme ça.
Je lui tournais dos et décidais de partir quand il reprit la parole d’une légèrement irritée.
Jonathan : tu vas le rejoindre n’est-ce pas? Tu veux profiter de cette simple dispute pour aller te donner à ce mec?
Moi (énervée) : simple dispute? Va te faire voir Jonathan, espèce de salop. Pour qui tu te prends? Je ne t’appartiens pas et ne t’appartiendras jamais. Pour info, si l’envie me prend, j’irais le voir, on discutera et on passera une excellente soirée.
Je ne pus terminer ma phrase que sa main s’abattit à nouveau sur moi. En l’espace de quelques secondes, il était près de moi et me donnait une chandelle digne de ce nom (tacler une personne). Mes fesses atterrirent lourdement sur le sol. Il me tira rageusement les cheveux, ignorant mes cris de douleurs, me jeta dans un coin du salon et s’appliqua à me donner des coups de pied partout.
Moi (pleurant et criant) : pardon oh snif. Pardon Jonathan snif j’ai mal. Tu me fais mal…
Il me donna un coup de poing sur la mâchoire. Ce qui m’arracha un gémissement de douleur.
Jonathan (me cognant avec ses pieds) : alors tu n’appelles pas ton Marcus ici? Il ne vient pas te sauver pour que vous alliez baiser?
Il devenait de plus en plus vulgaire dans ses propos et ses coups de venaient de plus en plus forts. Quant à moi, je ne criais plus. Comment aurai-je pu? Même respirer était devenu douloureux pour moi. Après un moment qui me paru interminable, il ne me toucha plus. Je l’entendais marcher en vociférant; non sans manquer de m’écraser les orteils au passage. Avec le peu de force qu’il me restait, j’essayai péniblement de me lever quand je sentis un coup sur ma tête. J’avais senti une semelle de chaussure et en déduit qu’il m’avait donné un coup de pied. Le coup fut tellement violent que ça me propulsa contre un mur sur lequel je dosai ma tête. Jerry, Larry et moi ensemble, fut la dernière image qui me vint.
Trou noir.
.******* LARRISSA MELINGUI ***********
Je me reculai doucement, la main posée sur ma poitrine. J’avais mal, tellement mal. Je me retournai fébrilement pour partir quand je trébuchai et tombai. Sur quoi? Je l’ignore. La porte de la chambre s’ouvrit sur ‘’ma mère’’ et son mari qui me regardèrent surpris avant de laisser place à la panique. Ça, s’était en ce qui concernait maman. L’autre, je ne le regardais pas. Mon regard était accroché à celui de cette femme. Cette femme que j’ai tant aimée malgré tout, malgré mes blessures. C’était ma mère. Je n’avais pas tout entendu, mais le peu que j’ai suivi, cette petite phrase, voulait tout dire.
Je me remis rapidement sur pied et m’élança vers le salon malgré les cris et les pas qui venaient à ma suite. Je sentais mais yeux piquer mais je ne voulais pas pleurer, je ne pouvais pas pleurer. J’étais plus forte que ça. Au salon, je ne trouvai pas Erick.
Maman : Larissa attend.
Je m’étais arrêté au milieu du salon et elle, elle était à quelques mètres de moi, son mari à sa suite. On était face à face.
Maman : je peux tout expliquer Larissa. Je voulais parler de…de… de notre relation mère fille. Tu ne peux pas savoir comme ça me fait plaisir de te ravoir près de moi.
Moi (sèche) : je ne te crois pas.
Maman (pleurant) : snif pourquoi tu n’arrive pas à me faire confiance ma fille? Snif j’ai tellement souffert de ton absence snif…
Je la regardais et je me sentais fondre. C’était ma mère. Elle ne pourrait pas délibérément me faire souffrir. Une mère, ça aime ses enfants.
Moi (doucement): maman…
Angelbert : Tchipp tout ça c’est long.
Il était passé devant maman et me regardais avec dédain.
Angelbert (m’indexant) : toi là, qu’est ce que tu crois? Hein? Que qui t’aime? Qui peut aimer une chose comme toi? Tu n’es rien, tu as toujours été rien et tu ne seras à jamais rien. Personne ne tiens à toi sur cette terre. Ta perte ne vaudrait rien pour personne. Même pas pour ta mère.
Moi (fébrilement) : non c’est faut.
Angelbert : si.
Moi (dans un souffle) : non…
Mes jambes ne me portaient plus et je m’écroulai sur les carreaux froids. Ses paroles m’atteignaient comme des poignards. Je me détestais de me laisser atteindre par lui mais c’était plus fort que moi. Ça faisait mal.
Maman : ah Angelbert.
Angelbert (virulent) : non ne m’appelle pas. On n’a qu’à en finir. (Se tournant vers moi) c’est vrai petite sotte. Tu ne compte pour personne. Voilà pourquoi ta perte ne changera rien pour personne. (Souriant) tu veux savoir ce qu’on a prévu pour toi?
Moi :…
Angelbert (d’une voix mielleuse): que c’est mignon, elle a perdu sa langue. (Durement) ta mère et moi, on a pris de l’argent à un vieux français là avec échéance de remboursement. Pff ces blancs, jamais rien faire gratuitement quoi tchipp. Enfin bref. Le problème, on n’a pas réussi à rembourser et bien sûr, l’enfoiré a commencé à nous mettre la pression. Il voulait son argent. Un jour, il nous rend une visite de courtoisie et c’est là que les choses deviennent intéressantes pour nous.
Il a prit une pause rire en me regardant avant de s’arrêter. Maman s’était assise sur une chaise et ne semblait plus si éplorée que ça.
Angelbert (continuant): il se trouve qu’il a vu une photo de toi durant la petite visite de courtoisie. Ils ont dû fouiller longtemps pour en trouver une mais bon. Le fait est qu’il est tombé amoureux de toi. (Éclatant de rire) amoureux même de quoi sur toi? Un bon coup par ci, par là mais amour? Il ne faut pas abuser non plus hein. L’essentiel est qu’il a voulu t’épouser, malgré ton ventre vide soit dit en passant, ce qui nous déchargerait de notre dette et nous fera gagner quelques milliers d’Euros.
Moi (choquée) :…
Angelbert : ne sois pas choquée, les affaires sont les affaires. Bon ce n’est pas tout mais il nous faut livrer la marchandise. (Criant) Joseph… Joseph.
Un homme noir et grand entra dans la salle avec un sac.
Angelbert : occupe-toi d’elle.
Il se mit à s’avancer vers moi. J’étais pétrifiée et j’avais des sueurs froides.
Moi (désespérée) : maman c’est faux.
Maman (agacée) : aka Larissa. Tu déranges aussi. Fais ça pour le bien de la famille et c’est tout. C’est même quel genre d’enfant ça? Tchipp.
Je crois que c’est là que j’ai sentie mon cœur se briser complètement. Aucun doute n’était plus permis. J’étais prête à me laisser capturer, à me laisser prendre quand Erick est sortit de nulle part et a donné une droite à l’homme qui voulait me prendre. Il s’étala sur le sol complètement KO. Angelbert voulut protester mais il eu le même traitement. Quant à ma mère, elle se mit à genoux en levant les mains au ciel et en tremblant de peur. Erick s’approcha de moi et me porta dans ses bras et on sortit de la maison. Il m’installa dans sa voiture côté passager et y entra côté conducteur. Il a démarré la voiture, est sortit de la concession et s’est garé 200 mètres plus loin. Il mit sa main sous mon menton et souleva ma tête que j’avais gardée baissée.
Erick (me regardant dans les yeux) : j’ai tout entendu Larissa…
Là, j’ai éclaté en sanglots. Trop de peines dissimulées, trop de blessures ouvertes, trop de larmes refoulées. Mes larmes coulaient de mes yeux tel des torrents. Je repensais à ma vie, mon ancien métier, ma vie en France. Et tandis qu’Erick me prenait dans ses bras, je me mis à regretter l’époque où mon père était là. Cette fameuse époque où, une chose est sûre, j’étais aimée.
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*********** ANASTASIE ***********
J’ouvrais lentement les yeux puis me ravisais. J’avais une migraine épouvantable et mon corps ne répondait pas à mon appel. Il me fallut quelques secondes avant de me rappeler ce qui c’était passé. Je revois encore sa main me donner des coups. Un frisson parcouru mon corps. Je fis un ultime effort pour rouvrir les yeux et remarquai la noirceur de l’endroit. Je m’accoutumais peu à peu à l’obscurité et je remarquais des yeux me fixant. Soudain la lumière fut et j’aperçu Jonathan. J’essayai tant bien que mal de me relever.
Jonathan : tout doux ma belle, calme toi. Tu es encore sous morphine.
Cet a cet instant que je remarquais ma perfusion. Il m’aida à m’assoir et me donna à boire. Il avait l’air si bienveillant et j’ai même cru avoir rêvé. Mais une douleur à mes cotes me rappelait que cet homme plein de douceur n’était autre qu’un loup bien déguisé. Je le regardais pendant qu’il me parlait. Me disant que je lui avais fait peur. Il m’aimait trop pour me perdre mais visiblement pas assez pour ne pas me porter main. Je pris le temps d’examiner la pièce. On était de retour en ville et précisément chez lui dans sa chambre. Il me regardait avec une telle tendresse que je pris peur. Il dut surement remarquer mon air effrayé car il me prit dans ses bras pensant m’apaiser. Je me durcis davantage, il me dégouttait au plus au pont. J’entendis une sonnerie, ça devait être mon téléphone. Il décrocha et mis sur haut-parleur.
Moi (d’une voix faible) : al-lo
Larry : snif Anastasie je n’en peux plus snif.
Mon sang ne fit qu’un tour, Larry ne pleurait presque jamais et quand elle le faisait c’était toujours parce qu’elle était à bout.
Moi : la-rry
Larry : Anastasie ta voix a quoi?? Tu es ou??
Clic.
Jonathan venait de raccrocher.
Jonathan : tu es encore trop faible, je la rappellerai plus tard pour lui dire que tu vas bien.
Je ne lui répondis pas, je ne dis plus un mot. Le dimanche me trouva dans un état second. Je me sentais un peu mieux. Ma perfusion m’avait été retirée. Je me levais lentement du lit que je trouvais vide. Bon point. Je pris une douche rapide et rangeais mes affaires. Je les tirai dans la maison jusqu’au salon. Mon corps me disait stop, mais je taisais cette douleur. Je voulais voir ma mère et Larry avait besoin de moi. Je croisais Jonathan qui me regarda choqué puis inquiet.
Jonathan : mon amour ou vas-tu?
Moi : ehhh Jonathan si tu ne veux pas que je réveille l’esprit de ma grand-mère tu ferais mieux de me laisser passer.
Jonathan : mais…
Moi : JE DIS LAISSE MOI PASSER.
Il me laissa passer et demanda à son chauffeur de me raccompagner. Il me regardait tout triste et semblais sur le point de pleurer. La voiture démarra et j’envoyais un message à Larry pour qu’on se voie dans l’après-midi. Je descendis de la voiture lorsqu’on arriva devant la maison. Je pris mon sac et refusais l’aide du chauffeur. Je tirai tout doucement mon sac et entrai. Je m’arrêtai sur le pas de la porte, choquée et effrayée. Mon cœur battait à cent à l’heure tandis que mon imagination était au boulot.
Moi (tremblante): oh non qu’est ce que c’est ça?

À L'AUBE DES SENTIMENTSWhere stories live. Discover now