CHAPITRE 34

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******* ANASTASIE ********
Je courais sans but précis, avec pour intention de me défouler. Que s’était-il donc passé pour qu’il disparaisse comme cela, en de surcroit avec ma jumelle. J’avais donc une jumelle, une deuxième moi, un double, une moitié. Et à cause de lui nous avons été séparées. A quoi pensais-t-il donc en faisant cela. Bien vrai qu’on a tous besoin d’un père, mais d’une mère encore plus. Mon cœur se serra, en pensant à elle. Se ressemblait-on? Comment était-elle? Mais surtout qui lui a donné cet amour que j’ai tant reçu? A-t-elle eu elle aussi une mère attentionnée où cet homme lui a aussi enlevé cela. Mes pas me dirigèrent vers une école primaire pas très loin. Je m’assis sur les marches et laissait mon esprit vagabonder. Qu’aurait été ma vie si nous avions été tous réunis. Je ne saurais vraiment dire combien de temps je suis resté ainsi, mais je sais juste qu’à un moment donné, ma mère me berçait dans ses bras. Oh maman, comme elle a dû souffrir de toute cette histoire. Je pleurais un bon moment dans ses bras avant qu’elle ne m’aide à me révéler pour rentrer.
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******* Fernand Boisvert *******
Je venais à peine de rentrer à peine de rentrer à l’hôtel que mon téléphone sonna. Malgré la fatigue, je réussis à esquisser un sourire en voyant le nom de mon interlocuteur, ma princesse à moi.
Moi : hello mon cœur.
Mary: oh dad, qu’est ce qui se passe?
Moi (soupirant) : rien ne s’est passé comme prévu.
Mary (narquoise) : tu t’attendais à être accueilli avec des pétales de rose?
Moi : hum.
Mary: hey, don’t worry, tout finira par s’arranger.
Moi : je l’espère ma puce, je l’espère.
Mary: alors tu l’as vu?
Moi (souriant) : oui et elle est magnifique comme toi, sauf que ces cheveux sont plus long que les tiens.
Mary: cool, j’ai hâte de la voir. J’ai confirmé ma réservation, je devrais être la demain, après-midi.
Moi (souriant) : je te réserve une chambre?
Mary: tu es peut-être une persona non grata chez ma mère mais pas moi. Alors je dormirais là-bas, on apprendra à se connaitre, je ferais des trucs de jumelles avec ma jumelle et on dormira en disant du mal de toi, pour tout ce que tu nous as fait.
Moi (mal à l’aise) : Mary…
Mary (froidement) : pas de Mary qui tienne. (Redevenant douce) je t’aime papa, mais je t’en veux toujours et énormément. Good night.
Moi : good night, my little angel.
Elle raccrocha et je me laissais tombais sur le lit. Cette journée a été plus qu’éprouvante, et revivre ce passé m’a complètement vidé. Le pire c’est qu’elle n’avait pas changé. Elle était toujours aussi belle, et l’âge l’avais sublimé. La voir pleurer m’avait meurtri, moi qui pensait ne plus rien ressentir pour elle, je me suis retrouvé impuissant et empli de culpabilité. Ce fut la nuit la plus terrible de ma vie. Les rayons de soleil me sortirent de mon sommeil, il était 14h. J’avais dormi assez longtemps et profondément car je fus surpris de trouver plusieurs appels en absence sur mon téléphone. C’était ma Mary, je me souvins alors que je devais aller la chercher à l’aéroport. Une heure et trente minutes plus tard, elle sautait dans mes bras et je l’embarquais dans la voiture que j’avais louée. A peine deux jours sans se voir et elle m’avait terriblement manqué. A part lorsqu’on devait se rendre sur des sites différents, Mary et moi étions toujours ensemble. Elle était la vice-présidente de notre société immobilière et notre principal designer. Nous avions des succursales en France, en suisse et en Allemagne, mais notre siège était à Londres. Le fait de travailler et de vivre ensemble nous a toujours rapprochés. J’étais plus que son père, j’étais son meilleur ami et elle la mienne. On a toujours vécu notre vie à deux, car oui je n’ai plus jamais eu le courage pour me remettre en couple, j’avais ma fille et j’étais heureux. Jusqu’à ce que je rencontre M. Nlemba, un client qui ne lésinait sur les moyens. Mon choc fut encore plus grand, quand je le surpris avec une photo de Mary et lui. C’est ainsi que j’ai commencé à avoir des doutes. Tout c’est confirmer quand j’ai retrouvé l’infirmière qui m’a avoué avoir donné un enfant a Murielle et l’autre pour moi. Dire tout cela a Mary a été un coup dure pour moi, et pour la première fois je lu la déception dans ses yeux. Je ne pouvais rien lui cacher car elle était ma confidente. On roulait en silence direction cette maison que j’avais quittée hier. A peine garé, Mary descendis sortir sa valise et la tira jusqu’à la porte. On était dimanche et j’espérais vraiment qu’elles soient toutes les deux-là. Une jeune fille vient nous ouvrir et buta en apercevant Mary.
Jeune fille : euye, Anastasie tu n’étais pas allé te coucher? C’est qu’elle qualité de sorcellerie ça la?
Mary (souriant) : bonjour est ce qu’on pourrait rentrer?
Jeune fille : ayi, ce n’est pas ta maison? (la regardant de plus près) à quel moment tu as coupé tes cheveux et puis…
Une voix : weee Larry tu cries depuis la que y a quoi?
Je vis Anastasie descendre et se figer, la jeune fille Larry je suppose s’écarta doucement pour nous laisser entrer.
Anastasie (agressive) : que faites-vous ici?
Mary: Anastasie?
Elle posa enfin les yeux sur sa sœur, et Mary courut dans ses bras. Je restais là à assister à cette scène, quand je la vis venir. Elle nous fit signe d’entrer et nous installa au salon. Quand on entra, Larry s’excusa et disparut dans une chambre, pendant que Mary pleurait dans les bras de sa mère et de sœur.
Mary (pleurant) : maman...
Ce fut tout ce qu’elle put dire.
Murielle (lui caressant la tête) : ça va mon bébé, maman est là. (À moi) : tu comptes parler ou on peut déjà te dire au revoir?
Moi : je suis désolé…
Je lui racontais tout depuis le début. J’avais eu envie de lui faire mal, je voulais la blesser au plus profond de son être, j’ai préféré écouter les ragots et les racontars de mes parents plutôt que d’avoir confiance en nous. J’ai préféré détruire ce que nous avions construit pour satisfaire les autres. J’ai préféré lui tourner le dos, plutôt que de me battre avec elle, et je lui en ai voulu parce que j’étais devenu un être méconnaissable. Je lui en voulais car pour moi, c’était par sa faute que je devenais un monstre et je me suis mis en tête de me venger. Me venger pour tout le mal qu’elle m’a faite, me venger parce qu’elle m’a mis ma famille à dos, me venger parce qu’elle m’avait fait tomber dans un amour impossible. Pour moi, elle ne méritait pas de voir notre enfant, non elle ne le méritait pas. C’était mon enfant à moi et jamais je ne la lui laisserais. La voir souffrir pendant ses mois, m’a fait tellement de bien, elle aussi allait connaitre ce que j’avais ressenti. Enfin c’est ce que je pensais, mais la voir souffrir jour après jour ne me réjouissait plus, je commençais à me sentir coupable, alors après l’accouchement, je suis parti. Mais je me suis assuré que sa grossesse se passe bien. Ces patrons de l’époque n’ont pas hésité à m’aider dans ma quête de vengeance. Avec de l’argent tu peux tout faire fait aux autres. J’avais demandé à l’infirmière qu’on lui dise que son enfant était mort-né, mais je n’aurais jamais cru qu’elle puisse faire une chose pareille. Et aujourd’hui à l’article de la mort, elle était venue se confesser. Je suis sure que Murielle ne savait pas que son ami infirmière était en phase terminal d’un cancer du col de l’utérus, alors je ne le mentionnais pas. Je disais juste que c’était sa conscience qui l’avait rongée. Et aujourd’hui c’est la mienne qui me tuait. Je ne supporterais vraiment pas de la reperdre, ni elle, ni cette enfant que je n’ai jamais connu. Mais surtout, je ne supporterais jamais de perdre ma Mary.
Moi : maintenant vous savez tout.
Murielle (en colère) : Fernand sors.
Moi (d’une voix douce) : Mu.
Murielle : je dis sors, si tu ne veux pas que je rompe la promesse à ma feu grand-mère de ne plus taper quelqu’un pardon sors.
Moi : je suis tellement désolé.
Murielle : et moi je ne peux pas encore te pardonner, maintenant sors de chez moi, ou mes petits du quartier se feront un plaisir de te mettre dehors.
Moi (triste) : Anastasie…
Anastasie : SORS.
Mary (se levant pour me prendre dans ses bras) : vas-y papa, on se reverra, je ne peux pas t’en vouloir.
Je l’embrassais sur le front avant de retourner à mon hôtel ou je pleurais tout mon désespoir.
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******* ANASTASIE*******
J’essayais de calmer maman, enfin Mary essayait de calmer maman, j’étais bien trop en colère pour le faire moi. Je fis les cents pas en tournant tout autour du salon.
Mary : please Anastasie, calm down.
Moi (perdue) : hein?
Mary (souriant) : calme toi, mommy is okay now, don’t worry.
Maman : elle a raison Anastasie calme toi.
Moi : hum.
Je continuais a tourné en rond, quand Larry sortit de la chambre.
Larry : wee Anastasie calme toi un peu.
Moi (hurlant) : JE SUIS CALME.
Larry (d’une voix ferme) : je suis ton ainée jeune fille donc tu baisses d’un ton immédiatement, sinon je vais te bastonner comme si j’étais ta mère. (Regardant Mary) Mary c’est ça? (elle hocha la tête) viens je vais t’installer dans la chambre de Anastasie, maman va prendre une douche cela te fera du bien.
Maman (souriant) : tu as raison ma fille.
Elle serra Mary dans ses bras avant de s’en aller.
Mary (surprise) : toi aussi tu es notre sœur?
Larry (souriant) : oui mais plus amicalement, appeler une personne âgée maman ou papa, c’est un signe de respect.
Mary : okay.
Larry : toi l’impolie là, n’oublie pas que tu as promis à Ethan de l’appeler, ça fait déjà trois qu’il me harcèle parce tu ne décroche pas à ton cell, ne fais pas l’enfant la va mourir cadeau. Appelle ensuite Jerry, lui aussi est inquiet.
Je me souvins maintenant avoir jeté mon cell quelque part, et l’avoir éteint. J’allais le chercher et le rallumer, avant d’envoyer un message aux personnes concernées. Ma vie n’était jamais un fleuve tranquille, ça c’est sûr. Lorsque maman eut fini, on s’attabla et Mary nous raconta son enfance heureuse. Il avait couvé tous ses besoins et maintenant ils étaient associés.
Mary : ce n’est pas pour être l’avocat du diable, maos je vous prie ne lui en voulez pas. Il est si facilement influençable, et je peux vous l’affirmer que rien a changé. Je ne m’attends pas à ce que vous oubliez le mal qui vous a fait, mais trouvez le courage de lui pardonner. Laurie surtout toi, tu ne peux pas imaginer l’émotion qu’il a eu en sachant qu’il avait une fille, une joie mêlé de culpabilité. N’oublie surtout pas une chose, c’est NOTRE père, pas que le mien.
Le repas se termina en silence et après les embrassades on alla se coucher. Enfin, discuter entre fille quoi. Mais avant je partis faire une petite promenade nocturne avec ma sœur, tout en silence on marchait et cette connexion qui a été rompu se réinstallais peu à peu. Une heure plus tard on était avec Larry dans ma chambre.
Mary : cool, vous avez votre propre boutique! It’s so wonderful.
Moi (riant) : pardon ma sœur, anglais ce n’est même pas un peu pour nous. On est bien avec Molière.
Mary (gêné) : excuse, c’est l’habitude.
Larry : t’inquiète pas, on va te camerounatiser en moins de temps qu’il ne faut.
Mary (souriant) : j’ai hâte.
On causa encore, jusqu’à ce que le sommeil se fasse sentir. C’est cet instant que mon téléphone choisi pour sonner, Larry bondit et mit le haut-parleur, c’était Ethan.
Ethan : wow, Anas maintenant pour t’avoir on doit prendre rendez-vous?
Moi (surprise) : comment?
Ethan : mais depuis j’essaie de t’appeler, tu ne décroche pas.
Moi : désolé j’étais occupée.
Ethan : en tout cas, je suis fâché, tes filles me boudent trop ici, que je t’ai caché pour moi seul.
Moi : krkrkr, est ce que c’est alors faux?
Ethan : hum! J’ai tout compris.
Moi (riant) : ben na, sinon on mange quoi dans deux jours?
Ethan : bof, maman va me faire un nerveux foufou là, et toi?
Moi (souriant) : garde pour moi oh, je vais enfin gouter la nourriture de chez toi.
Ethan : tu viens??
Moi : oui, sois a l’heure hein.
Me voilà deux jours plus tard, à l’aéroport Felix Houphouët Boigny, dans les bras d’Ethan et de mes deux merveilleux bébés qui m’avait tellement manqué.

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