Chapitre quinze : Territory

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23h00. Dans la tête d'Ysia.

        J'avais réussi à avoir quelques instants privilégiés avec Soane, malheureusement trop brefs à mon goût. Le plus souvent, elle devait se tenir droite à côté de sa mère, et saluer les invités en simulant un sourire que je savais faux.



" Le bal vient de commencer, que dirais-tu de danser avec Monsieur Peretti? proposa la mère alors que je devins pâle.

- Mademoiselle? s'interposa le concerné en tendant son bras à Soane.

- Désolé, me murmura t-elle en le saisissant. "



        Il emmena son corps fragile loin du mien, dépourvu de toute forme de vie. Livia haussa les épaules, désemparée, et Tate fit une grimace en les regardant s'éloigner. Un piano se fit entendre : une musique lente, reflétant tout le luxe et la bourgeoisie de cette soirée. Je soupirai. Une dizaine de couples valsaient au milieu de la pièce quand Gustavo colla sa main en bas du dos de ma lilas. Je ne pus retenir un léger bruit de surprise.



" Tout va bien? demanda Madame Wilson, les mains jointes.

- Oui, répondis-je en éclaircissant ma voix, tout... tout va bien.

- Alors dansons? se tourna t-elle vers les autres.

- Ce serait un plaisir, salua Adriel.

- Eh bien, ne restez pas là ! s'exclama la femme en s'accrochant au bras du brun. Livia, tu n'auras qu'à danser avec Caleb. "



        Je pouvais entendre le coeur de Tate exploser jusqu'ici.



" Et vous Ysia, hum... le jeune Yeven vous conviendra, souria t-elle. "



        Elle le tira jusqu'à moi. Malgré mes talons imposants, le blond me dépassait d'une dizaine de centimètres. Il affichait un air charmeur en emprisonnant mon bras contre le sien. Je déglutissais mais je devais prendre sur moi. Et qui sait, peut-être qu'en dansant je pourrais frôler Soane. Une chanteuse faisait rythmer sa voix qui se mariait avec l'orchestre jazz, rappelant les années folles. Je me laissai entraîner au milieu de la piste par Yeven, sûr de lui. Il s'arrêta tout à coup et entrelaça nos doigts pour commencer à faire voguer nos deux corps. J'essayai de garder une certaine distance avec lui, mais la rousse me fit signe de poser ma tête sur l'épaule du blond. Chose que je fis. Mon menton était calé sur son épaule gauche, bien carrée, musclée et résistante. Il déposa sa main au milieu de mon dos et nous entreprenions une danse lente. Je faisais de mon mieux pour visualiser ma violette. Elle était à ma diagonale, juste sous l'énorme lustre qui ornait la salle. Deux couples nous séparaient.



" Tu vas bien ? s'inquiéta le blond. "



        En effet, j'étais crispée et ma main gauche faisait pression sur lui quand j'apercevais Gustavo. Il s'amusait à faire tourner ma jolie, et elle riait en tenant le bas de sa robe.

Hunting me [en réécriture]Where stories live. Discover now