Chapitre dix huit : Poems and Nightmares

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Point de vue de Soane.

21h00.

        J'avais revêti un débardeur noir ainsi que mon short de pyjama. Dehors, les vagues étaient toujours très agitées. Je n'avais pas décroché un mot à Adriel depuis notre dispute. Je ne le reconnaissais plus vraiment. J'étais dans ma chambre, pieds-nus sur le plancher abîmé, plantée devant mon miroir. J'avais toujours un chignon désordonné et mes grosses lunettes sur mon nom. Je tenais entre mes mains une feuille. C'était la seule page du carnet d'Ysia qui était encore lisible. Alors j'ai choisi. J'ai choisi quel poème je lui réciterai pour la reconquérir. C'est peut-être ridicule, en effet, mais je préfère être ridicule plutôt que d'être sans elle. Ca fait moins mal.



" Je veux mourir pour tes beautés, Maîtresse,

Pour ce bel oeil, qui me prit à son hain,

Pour ce doux ris, pour ce baiser tout plein

D'ambre et de musc, baiser d'une Déesse. "



        Je reprenais ma respiration. J'étais nerveuse et je parlais bien trop vite. Alors qu'elle n'était même pas là pour m'écouter. Je soupirai.



" Je veux mourir pour cette blonde tresse,

Pour l'embonpoint de ce trop chaste sein,

Pour la rigueur de cette douce main,

Qui tout d'un coup me guérit et me blesse.

Je veux mourir pour... "



        Je n'eus pas le temps de continuer que le brun toqua à ma porte. Je soufflai bruyamment et il entra. Il avait l'air plus calme. Il y eut une gêne, un silence durant lequel nous n'osions pas nous regarder. Mais vite, bien trop vite, il le brisa.


" Tu fais quoi? m'interrogea t-il en fixant le carnet.

- Rien, assurais-je en posant celui-ci sur la table de chevet.

- Tu me prends pour un idiot? "



        Je m'assis sur le lit en lui tournant le dos. Je détachai mes cheveux et je sentis sa main les empoigner. Il me tira légèrement en arrière.



" Réponds Soane, grinça t-il. Tu me prends pour un con?

- Lâche moi, tu vas finir par me faire mal ! m'écriais-je. "



        Il tira un peu plus fort, comme pour me défier.



" Adriel ! l'interpellais-je en serrant son poignet.

- Dis le.

- Tu dérailles complètement ! "



        J'arrivai à me dégager et me relevai du lit en lui lançant un regard inquiet. Il s'était raidi et ses yeux étaient bien plus foncés.

Hunting me [en réécriture]Where stories live. Discover now