BONUS : Amants un jour, amis toujours?

622 38 2
                                    


«Lorsque vous donnez à quelqu'un tout votre cœur et qu'il n'en veut pas, vous ne pouvez pas le reprendre. Il est parti pour toujours. »Sylvia Plath 


TATE LANGDON  

9:30pm, Appartement

Une énième soirée seul, les doigts irrités à force de les saigner sur les cordes de ma guitare sur laquelle je jouais le même air mélancolique depuis des semaines. Ysia s'était remise avec Soane. Je l'avais appris le lendemain de cette fameuse soirée où ses lèvres, celles qui m'appartenaient encore il y a quelques mois, avait à nouveau rencontré les siennes. Zain n'était quasiment plus à la maison, et quand il était là, je faisais tout pour cacher ma peine, l'enterrant sous un sourire peu convaincant. L'alcool me tenait compagnie depuis les nombreuses insomnies qui me terrassaient. Au début, je me contentais d'un verre, histoire de me donner du courage. Mais au fur et à mesure, la dose a augmenté. Je n'allais plus au travail et pourtant, je dépensais chaque jour mon salaire imaginaire dans cette boisson. 


" Comment tu me trouves aujourd'hui? "


Je regardais une vidéo d'Ysia et moi. J'avais rassemblé plusieurs bouts de vidéos qui traînaient sur mon ordinateur et je les avais assemblé sur une musique lente que nous aimions fredonner jour et nuit. Je souriais en la voyant se dandiner dans sa robe bleue pastel en me demandant si elle était jolie. 


" Tu es magnifique, avais-je répondu, continuant de filmer. "


Et c'était vrai. Elle était réellement sublime. La vidéo défila, tous comme les souvenirs qui hantaient mes pensées depuis quelques temps, en slow motion. A la fin, elle riait à gorge déployée. Et un instant, je crus entendre son rire cristallin résonner entre les murs de mon appartement. La lumière était si tamisée que j'eus du mal à la distinguer, adossée dans l'encadrement de la porte du salon. Je frottais mes yeux. Était-ce réel? Je voulais que ça le soit. Je me redressais légèrement sur mon canapé. Elle était bel et bien là. Elle replaça une mèche de ses cheveux que j'avais tant aimé caressé derrière son oreille avant de se mordre les lèvres, terriblement gênée. 


" Ysia ? osais-je, la voix tremblante.

- Je passais dans le coin, alors... Je me suis dis pourquoi pas... Venir? Je ne te dérange pas, j'espère? questionna t-elle sincèrement. 

- Non ! hurlais-je presque dans la panique, le souffle quasiment coupé. Non... Tu ne me déranges pas. Euh, assis-toi? Enfin, si tu veux. "


Je me levais afin de me décaler dans le coin du canapé. J'étais si misérable, dans un vieux tee shirt que je n'avais pas changé depuis des jours, accompagné d'un caleçon minable. Les talons de ses bottines noires claquèrent sur la parquet au fur et à mesure de ses pas. Elle s'assit de l'autre côté du sofa, posant son sac à ses pieds avant de porter son regard sur la bouteille de Whisky qui traînait sur la table basse.


" Tu es sûr que je ne dérange pas ? demanda t-elle, me dévisageant.

- J'en suis certain, c'est juste que... Hey, je ne m'attendais pas à recevoir de la visite, tu sais, bredouillais-je en baissant les yeux. Tu veux boire quelque chose?

- Je vais nous servir un peu d'eau. "


Sur ces mots, elle prit possession de la cuisine pour exécuter ses paroles. Elle était si belle, son jean foncé moulant ses formes qui avait autrefois côtoyé les miennes. Elle revint, me tendant un verre, déposant également un aspirine sur la table avant de se rasseoir. 

Hunting me [en réécriture]Where stories live. Discover now