Chapitre cinq : Amorem arduus

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        Sa chevelure blonde valsait elle aussi. Elle portait un sweat, et un short de pyjama. Seulement? Elle était en haut de la falaise, et ne quittait pas des yeux l'horizon. Et moi? Moi je ne pouvais détacher mon regard de la personne si intrigante qu'elle était.



Quoi?

Tu n'écoutes pas la radio? C'est pas un bon jour pour aller se baigner, et encore moins ici. Désolé, disait-elle remplie d'ironie.

Tu... T'es là toi aussi. Encore.

J'habite pas loin. Et j'me doutais que des ignares allaient venir ici.



        Toujours aussi adorable.



Allez, remonte, ordonnait-elle.



        Je la scrutais un moment, sans réponse. Elle tournait alors la tête vers moi.



Fais pas la gosse, remonte.



        Il y avait trois mètres de hauteur entre elles et moi. Je m'accrochais aux pierres qui dépassaient du précipice où je me trouvais, et soulevais difficilement mon corps. Le vent était violent, et plusieurs fois ma tête frôlait la pierre. La blonde s'était agenouillée, et me tendait sa main. Fièrement, je la refusais et remontais péniblement. Une fois sur le sol, je me relevais et elle rit. Mes jambes me brûlaient, et pour cause : elles étaient toutes écorchées.



Bravo. Jolies marques de guerre, me félicitait-elle faussement.



        Je passais ma main sur mes genoux pour presser les fines plaies.



J'ai des pansements dans mon sac, soufflait-elle.



        Je relevais la tête, sans un mot, et lui lançais un regard interrogateur.



Y a une petite cabane pas loin, on va s'mettre à l'abri avant que le vent ne fasse encore plus des siennes.



        Je la suivais, toujours muette. Et comme il y a quelques semaines dans le couloir du lycée, je me retrouvai à la suivre, à seulement quelques centimètres d'elle, mais un peu trop loin à mon goût. Son parfum m'enivrait toujours autant. Après quelques minutes de marche, nous arrivions à un cabanon à une centaine de mètres de la plage. Loin du cliché du cabanon perdu et délabré, celui-ci était dans un état correct. Elle poussait la porte grinçante et me fit entrer. Les murs étaient parsemés de mousse, et le sol boisé en décomposition craquait à chacun de mes pas.

Hunting me [en réécriture]Where stories live. Discover now