Chapitre dix-neuf : Salt

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Point de vue Soane.

17h00.

        Le temps s'était éclairci. Il faisait si bon que j'étais seulement vêtue d'un short et d'un TankTop noir. Mes pieds laissaient leur empreinte dans le sable humidifié par le remous des vagues. Je marchai au bord de la plage, les pieds dans l'eau. Je ramassai des coquillages. C'est bête, mais j'ai pensé qu'il lui plairait. J'ai pensé que je pourrais les offrir à Ysia, juste après lui avoir récité son poème favori, sur le palier de son studio, demain soir. J'avais déjà tout prévu, j'avais imaginé des milliers de scénarios, mais je n'aurais jamais pu prévoir ce qui allait se passer.


" Soaaane ! m'appelait Adriel. "


        Le brun courait vers moi, le bras en l'air, brandissant son téléphone. Il avait une expression que je ne saurais détaillé. Je lui lançais un regard interrogateur quand il arriva enfin à ma hauteur.


" Livia est au bout du fil, avoua t-il. Elle doit te dire un truc... "


        Je sautillai sur place. J'étais heureuse de pouvoir lui parler. Mais lui, il n'avait pas l'air content. Il colla le cellulaire à mon oreille et je dus me boucher l'autre oreille pour ne pas me laisser distraire par le bruit des vagues.


" Allô?

- Bébé, c'est Li'.

- Je sais, souriais-je.

- Ecoute, erm..."


        Je sentais clairement à sa voix qu'elle ne savait pas comment s'y prendre. Ok, j'avais la boule au ventre. J'avais peur de ce qu'elle pouvait m'annoncer, mais jamais, non jamais je n'aurais pu deviner.


" C'est à propos d'Ysia..."


        Je me dressai et la simple entente de son prénom m'offrit de jolis frissons dans le dos.


" Voilà, j'allais passer chez elle hier soir et... "



        Mes paupières devinrent closes tout à coup. Comme pour me protéger. Pour m'éviter de voir les mots défiler sous mes yeux.



" Et quand je suis arrivée dans sa rue, je l'ai vu. Main dans la main. Avec Tate. Et... Y a Pete qui dit les avoir vu s'embrasser samedi, à la sortie d'une boite... "



        Le monde. Il s'arrêta de tourner. Mon sang, en revanche, fit plusieurs fois le tour de mon corps. Je plissai les yeux à m'en faire mal. Et, là, sans prévenir, d'un coup, je heurtais le sol. A genoux. Je venais de me laisser tomber. De m'abandonner. De laisser mes émotions me mettre à terre. J'entendais ma meilleure amie continuer de parler dans le téléphone, mais Adriel raccrocha. Je pleurai. Bruyamment. J'étais prise de hoquets, de gémissements, de cris.



" C'est pas possible, murmurais-je. "

Hunting me [en réécriture]Where stories live. Discover now