LES PRINCES D'ASGARD Chap 43 : Le dilemme

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Le sourire de Vili reflétait toute sa folie au moment où il déclencha le tir pour achever ce frère qui n'avait fait que l'utiliser. Odin tenta de se redresser un peu maladroitement, bien qu'il avait comprit qu'il ne pourrait pas l'éviter. Ce monstre avait gagné. Asgard allait sombrer et il en serait responsable ! Depuis le temps, il aurait dû comprendre que la menace venait de se frère rongé par la folie, il aurait dû mieux protéger les siens, son royaume, son fils qu'il retenait captif et à l'agonie quelque part. Toutefois, tous ses regrets n'avaient plus d'importance, il allait mourir, là, plus rien ne pourrait le sauver.

Pourtant, au moment du tir, ce ne fut pas lui qui fut frapper par la violente attaque, mais une ombre qui se jeta devant lui. Du sang l'aspergea et le Père-de-Toute-Chose eut juste le temps de tendre les bras pour recevoir le corps de Fandral qui s'écroula en avant en gémissant. Il le rattrapa et se laissa tomber à genoux, faisant reposer la tête du guerrier doucement sur son épaule. Ses doigts glissèrent à sa nuque sans même qu'il y pense pour le soutenir.

- Fandral !

- Ne restez pas là mon Roi, hoqueta ce dernier en crachotant du sang.

Dans ses bras, il le sentit trembler et s'affaisser contre lui, perdant connaissance avant même qu'il eut le temps de lui répondre. Odin frémit, inquiet pour le jeune guerrier qui venait de sacrifier sa vie pour le sauver et le serra doucement contre lui pour compresser sa blessure. En face de lui, le menaçant toujours, Vili ricana sur un ton de plus en plus fou.

- La loyauté de tes guerriers m'amuse.

- Il est clair que tu ne t'embarrasses pas de ce genre de choses mon frère !

- Mais toi c'est parce que tu les maintiens dans l'ignorance mon frère. Tous ces hommes qui combattent pour ta grandeur, ils ne savent pas quel genre de monstre tu es réellement.

- Je ne vois qu'un seul monstre ici.

- Moi ? Allons, ce n'est pas bien prudent de menacer celui qui tient une arme braquée sur toi !

Odin sembla ne pas prendre en compte la menace de son adversaire. Quelle importance sa vie ? Il y avait une chose bien plus préoccupante qui tournait dans son esprit.

- Qu'as-tu fais de mon fils ?

- Ton fils ? Je crois qu'il s'est enfui du champ de bataille, répliqua Vili pendant que des démons arbres entouraient Odin.

- Ne joue pas à ça ! Où est Loki ?

- Ah ! Tu veux dire ton animal de compagnie ? Ne me dis pas que tu es vraiment inquiet pour le sort que j'ai réservé à cette bête ? Cela ne te ressemble pas. Tu n'es pas réputé pour ta grandeur d'âme, mais bon, puisque tu veux savoir, eh bien, je suis désolé. Vois-tu, j'ai bien peur que tu ne puisses pas le sacrifier pour ton plan, je m'en suis chargé !

Les mots de Vili frappèrent Odin plus violemment que pouvait le faire le feu de Gungnir. Un froid immense l'envahit. Sacrifier ? Ses mains, qui compressaient la blessure de Fandral, inconscient, mais toujours en vie dans ses bras, se mirent à trembler. Sacrifier ? Odin releva la tête, soudainement frappé par l'aura verte et les veines brillantes des démons-arbres qui étaient en train de l'entourer... Sacrifier ? Ce n'était pas possible. Il ne pouvait pas avoir été aussi aveugle. Son enfant ne pouvait pas avoir été tué par ce monstre sans qu'il ne ressente rien, sans qu'il ne le sache ou qu'il ne s'en aperçoive. Pire, Odin savait que Loki n'avait pas réapparu au palais depuis presque quatre jours, mais il ne s'était pas inquiété plus que cela et son cœur se brisa. Comment il avait pu ne pas s'inquiéter ? Comment il avait pu croire qu'il voulait juste prendre du recul le temps de faire le point sur tout ce qu'il avait vécu ces derniers temps ? C'était son enfant... et il ne l'avait pas protégé... encore une fois, une fois de trop.

LES PRINCES D'ASGARDOù les histoires vivent. Découvrez maintenant