LES PRINCES D'ASGARD

LES PRINCES D'ASGARD Chap 34 : Un châtiment cruel

Frigga tremblait... Ce n'était pas quelque chose de courant, mais elle tremblait et elle savait qu'elle ne pouvait pas s'en empêcher, surtout face au regard froid et dur de son mari. Un mari sur le bras duquel elle posa la main.

- Je vous en prie. Ne faites pas ça.

- Je fais ce qui doit être fait.

- Non, vous êtes le roi d'Asgard.

- Et je dois me comporter en Roi.

- Je vous en prie, murmura la reine au bord des larmes. Il ne voulait que sauver son frère.

- Je sais, mais ses actes ont eu des conséquences que je ne peux ignorer.

- Il est si jeune.

- Mais cette fois, cela n'implique pas que lui ou Thor. Idunn et le conseil réclament cette punition.

- Alors c'est qu'ils sont devenus cruels. N'agissez pas comme eux !

- Je ne peux pas lui donner des passe-droits.

- Agiriez-vous de la même manière s'il s'agissait de Thor ?

- Il y a eu de morts, Frigga. Il m'est impossible de le nier.

- Non, je vous en prie.

- Je ne peux pas faire autrement, dit Odin en tentant de se détourner.

- Non ! Ne dites pas ça ! C'est faux ! C'est vous qui décidez.

- Ils ont demandé son exécution, ce que j'ai refusé avec verve, mais je n'ai pas pu lui éviter les cent coups de fouet.

- Ça revient au même, murmura Frigga en se mettant à pleurer. Il est blessé. Son corps ne le supportera pas. Je vous en prie... Ne tuez pas mon fils. Vous avez promis de le protéger, de ne plus lui faire de mal. Ne tuez pas mon enfant à cause de l'amour qu'il a pour son frère... Je vous en prie...

- Je ne peux faire autrement. Cinq personnes sont mortes et...

- Mais il ne voulait faire de mal à personne ! Il ne savait pas !

- Le résultat est le même.

- Pourquoi vous paraissez aussi froid et détaché ? Vous l'avez pleuré, vous l'avez veillé et maintenant vous êtes prêt à le tuer ?

- Ce n'est pas une condamnation à mort !

- Si ! Hurla la reine en larmes. Dans l'état de fatigue dans lequel il se trouve cela en est une. Je l'ai retrouvé étendu sur son lit baignant dans son sang et respirant à peine. Il vous le cache, mais il est gravement blessé. Son corps ne tiendra pas. Je vous en prie. Ne tuez pas mon fils.

- Je suis désolé, je ne peux pas le soustraire à la colère et à la demande de Justice de notre peuple.

- Mon pauvre enfant. Pourquoi l'avoir sauvé pour le maltraiter à ce point ? répliqua Frigga d'une voix plus calme, mais triste. Il ne mérite pas... Si un jour vous vous êtes considéré comme son père, comment pouvez-vous avoir envie de le torturer à mort pour une chose qu'il ignorait ?

- Il n'aurait pas dû agir seul.

- Il avait peur. Il ressentait la douleur de Thor et il vous connait en plus. Il sait que le Royaume passera toujours avant vos fils.

- Frigga, murmura Odin en tentant de prendre sa femme par le bras, mais celle-ci se déroba.

- Vous vous rappelez ? Quelques temps après l'avoir ramené de Jotunheim, vous vous êtes demandé si la légende locale disait vrai, si les Jotnar n'avaient pas d'âme et ne pouvaient donc pas aimer. Vous l'avez votre réponse. Cet enfant aime son frère plus que sa propre vie et vous savez quoi ? Vous aussi. Il se ferait tuer pour vous parce qu'il vous aime cet enfant. Quel dommage que cet amour soit à sens unique. Apparemment, ce ne sont pas les Jotnar qui ne ressentent rien.