Chapitre dix : Open

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- Partir?! le coupais-je.

- A 300km. Sa voix faiblissait. Je peux plus rester ici. J'ai trouvé du boulot concret là-bas. Ca se refuse pas, surtout ces temps-ci. "


        Je ne répondais pas. J'étais trop occupée à pleurer silencieusement. Je venais de perdre mon amour, ma fierté, mes études, et mon meilleur ami m'annonçait son départ. Il me serrait un peu plus et je pouvais l'entendre pleurnicher également. Sa voix rauque était si rouillée que certaines syllabes de ces paroles ne parvenaient pas jusqu'à mes tympans.


" Je suis tellement désolé. Caleb m'en veut. Il m'en veut énormément de le lâcher. Mais c'est rien à côté de la peur que j'ai. Cette peur, là, au fond de mon ventre. Celle qui m'interdit de te laisser ici. Ton étât me préoccupe trop. Je serai trop anxieux sans toi... Alors... Si tu veux bien, tu... tu pourrais venir?"


        Je devins raide. Il me proposait un échappatoire au merdier dans lequel j'étais profondément plongé depuis quelques mois. Il me donnait une solution radicale pour dégager de ce bordel, pour tout laisser en plan et me barrer, vivre ma vie sans être influencée par de quelconques sentiments ou autres conneries aussi piteuses. Et si je disais oui, est-ce qu'enfin ce cauchemar cesserait?



04h04.

        Je tirai une longue latte sur ma cigarette en balançant ma tête en arrière, les yeux clos. C'était ma dixième clope. Je détestais ça, ma gorge bataillait pour que j'arrête de m'infliger une telle torture. J'étais en feu. Mais c'était le seul moyen que j'avais trouvé pour passer ma colère, et puis j'avais l'impression de sentir ma blonde à côté de moi. Elle m'avait dit qu'elle fumait, sur le pont, le soir où je me suis fais un écarteur. Et quand j'avais annoncé que je n'aimais guère ces bâtonnets toxiques, elle avait jeté le paquet. Un paquet de Marlboro rose déjà bien entamé. Il s'était fait écraser par plusieurs véhicules avant d'être projeté dans l'herbe. Mon coeur, lui, était resté sur cette route, et à chaque fois que je croisais les beaux yeux de la blonde, un trois tonnes prenait un malin plaisir à rouler sur mon organe.



" Je t'aime aussi. Oui. [...] Très bien. Je vais me coucher, je t'appelle à mon réveil, prévenait un homme au téléphone."



        Je jetai un regard vers lui. Il était chanceux. Oui, au moins lui, il n'attendait pas ici, en tailleur sur un trottoir d'une pauvre rue, en pleine nuit, les genoux tout écorchés, la clope à la main, à observer son amour par la fenêtre. Je câlai une nouvelle cigarette entre mes lèvres. Le froid me gagnait. Je patientais ici, dans l'ombre, depuis minuit. J'étais obsédée par elle. A chaque fois que je voyais du mouvement dans l'immeuble de la belle, je frôlais le malaise. Je montai le son de mes écouteurs. Seulement vêtue d'un jupe rose pâle à volant, d'un haut crop top noir en dentelles et d'une chemise d'Adriel noire et verte, j'étais persuadée d'attraper une bonne grippe. Mais qu'importe, je ne pouvais pas partir. C'était au dessus de mes forces. J'avais besoin de m'assurer qu'elle était seule. Que personne d'autre ne se régalerait de ses baisers.


" Vous voulez entrer? "


        L'homme qui venait de raccrocher son appel me fixait en tenant la porte de l'immeuble. En effet, il y avait un code à saisir avant de rentrer, et je ne le connaissais malheuresement. Je dévisageai le bouclé et écrasai ma cigarette dans ma main. Je récupérai mon Slurpee que j'avais fini depuis des heures et me levai. Sans un mot, impassible, je prénétrai à l'intérieur de l'édifice. Il lâcha la porte quand je fus rentrée. Dieu, qu'il faisait chaud. Mes joues brûlaient au contact de la différence de températures et mes doigts me faisaient mal. Je m'émerveillai de sentir une chaleur. J'étais plantée en plein milieu du hall quand le jeune homme s'arrêta devant les escaliers.

Hunting me [en réécriture]Donde viven las historias. Descúbrelo ahora