Hunting me [en réécriture]

Chapitre sept : Periculosus

Oui. Enfin, Tate est plus joueur je trouve.

Oh ça oui.

        Je levais la tête au ciel pour mieux bronzer.

Au fait, ça se passe bien avec Wills?

        Wills était le frère de Tate, et par conséquent le petit ami de Livia.

Ca s'passe, répondait-elle sans grande motivation.

T'as pas l'air ravie dis-moi.

Je commence à me lasser, soupirait-elle.

Tu ne l'aimes pas vraiment?

Pas trop. J'étais seule tu sais, ça s'est fait comme ça.

Ah bon?

Ouais, en soirée, expliquait-elle. Et je trouvais ça cool de sortir avec le frère de Tate, je pensais qu'on se verrait plus, mais quand je suis chez eux il me fuit. L'autre jour, Wills était à la douche, et je voulais parler avec Tate alors je suis allée le voir dans sa chambre. Et quand je suis rentrée il a prétexté qu'il avait des choses à faire pis il s'est barré. J'ai pas trop compris...

Oh...

Je pense que c'est ça qui me lasse aussi : le fait de perdre Tate. C'est mon meilleur pote depuis des balais, et je tiens à lui plus que tout.

         Je l'écoutais, satisfaite. Sans qu'elle ne le sache, Tate s'était caché dans un buisson derrière elle. Tout d'abord, il était accroupi mais au fur et à mesure de ses paroles il se relevait, surpris.

Plus que tout? l'interrogeais-je.

Ouais, je donnerai ma vie pour lui.

        Je lançais un clin d'oeil à mon ami qui était complètement ahuri par les dires de ma copine.

C'est un mec vraiment génial, décrivait-elle. Une perle rare. Une fusée du bonheur. La plus jolie des fusées. Et des fois j'aimerai vraiment être la planète sur laquelle il rêverait de se poser.

        Elle pouffait en se frappant le front.

Non mais écoute-moi, je deviens pathétique.

        Je gloussais à mon tour. Elle était sincère, je le voyais. Tate tremblait dans son buisson dont il dépassait complètement puisqu'il était dressé et raide sur ses pieds.

Non, c'est chou.

Mouais. Elle haussait les épaules. Enfin, Wills et Tate sont deux opposés. Et crois-moi que l'opposé qui m'attire le plus, ce n'est pas celui avec qui je suis en couple.

        Elle sourit et partit de baigner, ne remarquant pas le blond qui était toujours sous le choc. Je lui lançais un petit caillou dessus pour le défiger. Il tournait sa tête de gauche à droite avant de me regarder. Sans un sourire. Il n'en avait pas besoin pour exprimer le sentiment qui l'envahissait. Non, il n'en avait pas besoin car ses yeux pétillants trahissait déjà son bonheur profond.

۞ ELLIPSE

23h05.

        J'étais rentrée à l'heure du repas. Repas que j'avais d'ailleurs dégusté seule étant donné que ma mère évitait tout contact avec moi depuis notre dernière altercation. Je m'en voulais, mais je m'en voulais encore plus d'avoir risquer de perdre les seuls petits talismans qui sont en train de former, petit à petit, l'histoire de ma vie. J'étais allongée sur mon lit, sur le ventre, la tête posée sur mes mains, en train de siroter un soda devant un épisode d'une série télévisée miteuse. Et alors que j'allais éteindre mon ordinateur, un mail anonyme s'ouvrait. Il contenait un fichier joint qui s'afficha immédiatement.

C'est formidable, pas vrai? C'est magnifique, jouissif, délicieux, succulent et totalement envoûtant cette sensation de vie, n'est ce pas? Ce sentiment de force, d'invincibilité. Mais Soane, tu es vulnérable. Par ma faute. Je t'ai rendu vulnérable à la tumeur la plus douloureuse : l'amour. Tu me crois. Oh, ce n'est pas la peine de toucher ton coeur.

        Je sursautais en remarquant, qu'effectivement, j'étais bel et bien en train de poser ma main sur mon coeur.

Ca ne sert à rien, tu sais, il n'est plus là. Il est à moi désormais. Vulnérable, vulnérable.

Et mon ordinateur s'éteignit, me laissant transpirante dans mon lit, plus que troublée devant ce message auditif. La voix avait été trafiquée, on ne pouvait la distinguer clairement. Mais peu importe. Je m'en fichais. Je venais d'en avoir la confirmation : mon coeur avait été dérobé, et ma vie dépendait de la présence de la personne qui le détenait.