12. WILD CHILD (PARTIE V)

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Il posa sa main sur la mienne, fermant brièvement les yeux à mon contact.

— Je me suis comporté comme un enfoiré, lâcha-t-il en sondant de nouveau mon regard. Je t'ai insultée, je ne t'ai pas laissé une chance de faire quoi que ce soit !

— Ne dis pas ça, tentai-je de l'apaiser.

— Je t'ai laissé croire que tu ne méritais pas mon pardon... alors qu'au fond, je savais très bien que tu n'avais pas vraiment le choix, dans toute cette histoire.

Il posa son front contre le mien et je ne pus m'empêcher de prolonger le contact en faisant glisser mon nez sur le sien. Nos lèvres se rencontrèrent de nouveau, comme mues par une volonté supérieure. Ses mains descendirent le long de mes reins, et il ne recula qu'une seconde pour m'assener une vérité absolue.

— Enji, toute cette histoire est derrière nous, maintenant. Ton père et le mien, c'est du passé. Je ne les laisserai plus jamais interférer dans nos vies, tu m'entends ? Et je ne veux plus jamais te voir essayer de te justifier pour ce qui est arrivé. J'ai eu le temps de réfléchir à tout ça et je me suis rendu compte à quel point on avait déjà suffisamment souffert, tous les deux. On mérite mieux, tu ne crois pas ?

Je hochai la tête avec vigueur, attirant son visage vers le mien. J'avais désespérément besoin de lui, aujourd'hui plus que jamais. Norin saisit mon appel et me repoussa sans ménagement contre la porte. Mes mains s'ancrèrent à ses épaules, incapables de se détacher de lui. Il plongea son visage dans mon cou, m'arrachant un gémissement.

— Est-ce que tu sais à quel point je t'aime ? déclara-t-il en cherchant mon regard.

À cet instant précis, je n'en doutai pas une seule seconde.

— Au moins autant que je t'aime, répondis-je, juste avant qu'il ne m'embrasse derechef avec une passion redoublée.

Les mots que nous avions échangés nous électrisèrent. Il n'y avait plus de limites, plus de peine, plus de secrets à cet instant. Juste lui et moi, et notre amour plus puissant que la fatalité de nos destins brisés.

Je fus la première à faire valser son tee-shirt gris, faisant protester les coutures de celui-ci par la même occasion. Il esquissa un large sourire devant mon empressement, avant de redevenir grave. L'empreinte du désir semblait avoir laissé une marque indélébile au fond de ses prunelles.

Il me souleva de terre en entourant sa taille de mes jambes, avant de me poser, une fois n'est pas coutume, avec délicatesse sur le lit, comme s'il craignait de me voir voler en éclats. Ma première couche de vêtement ne fit pas long feu, mais il se fit un malin plaisir à prendre tout son temps pour me contempler en sous-vêtements. Ses doigts remontèrent le long de mon ventre, avant de redescendre le long de mes épaules, faisant glisser les bretelles de mon soutien-gorge avec une lenteur insoutenable. Je sentais qu'il voulait s'amuser à torturer mon impatience, mais je le savais non-moins empressé. Nous pouvions être deux à jouer.

Lorsqu'il se pencha pour faire glisser la pointe de son nez le long de ma gorge, respirant l'odeur de ma peau, j'effleurai de mes dents son épaule nue. Je vis sa peau frissonner à mon contact, avant qu'il ne fonde sur ma bouche en abandonnant tout contrôle.

La partie était terminée avant même d'avoir réellement commencé, ne laissant derrière elle que ce besoin vital l'un de l'autre. Bientôt, nous ne fîmes plus qu'un. La nuit nous appartenait.



Media : In The City, Kevin Rudolf.

ENDLESS RAINOù les histoires vivent. Découvrez maintenant