9. WARZONE (PARTIE I)

569 92 15
                                    

Le bruit d'un hélicoptère laissa planer sa menace au-dessus de notre position, avant qu'un halo de lumière ne se mette à balayer l'intérieur du bâtiment.

— Baissez vos armes, ordonna une voix amplifiée par un mégaphone.

Tout le monde se jeta au sol par instinct, avant que la panique ne gagne les rangs. Plusieurs groupes se mirent à courir dans tous les sens et je finis par réaliser pour de bon ce qu'il était en train de se passer. La Résistance était attaquée, et je savais pertinemment par qui. Mon père m'avait fait localiser dès que je lui avais lancé mon signal, et il n'avait pas hésité à dépêcher ses hommes pour éliminer les troupes qui ne lui servaient plus à rien, si ce n'était à lui causer des problèmes en se retournant contre son pouvoir. Et dire qu'une fois encore, j'étais la seule responsable de tout ça.

— Putain, grogna Blake en se relevant à demi, un bras passé autour de son ventre.

— Est-ce que ça va ? l'interrogeai-je en essayant de me libérer du poids du reste de son corps.

Il hocha la tête, mais je ne savais pas vraiment s'il était blessé ou non. Des bruits de tirs en rafale s'amplifiaient tout autour de nous. Je parvins enfin à me dégager, prenant soin de ne pas lui mettre un coup par-dessus le marché.

— Baissez vos armes, répéta la voix en provenance de l'hélicoptère.

— On n'est même pas armés, espèce de trous du... commençai-je en me relevant d'un bond.

Je fus vivement attirée à l'abri par mon compagnon, qui m'avait rejointe dès qu'il avait pu se frayer un passage jusqu'à moi.

— Ça va, je crois qu'ils ont saisi le concept, commenta-t-il en me suppliant du regard de ne pas me mettre en danger inutilement.

J'étais toujours en colère, mais terriblement soulagée de le savoir à mes côtés. Tout autour de nous, le chaos s'installait.

— Blake ! cria une jeune fille à la voix cassée, en glissant presque jusqu'à lui.

L'intéressé tenta de la rassurer immédiatement, mais celle-ci ne lui en laissa pas l'occasion.

— Montre-moi ça tout de suite ! insista-t-elle jusqu'à ce qu'il cède.

Il écarta le bras et la laissa remonter son tee-shirt de The Misfits, dévoilant une méchante éraflure au niveau de sa cage thoracique. Rien de dramatique pour autant, d'après ce que je pouvais en juger. Par chance, le tir n'avait pas été plus précis que ça – il semblait davantage être question d'intimidation que d'élimination pure et simple.

— Je vais bien, répéta-t-il en lui prenant la main.

Je les lâchai du regard une seconde pour analyser la situation. Tout le monde cherchait à fuir, certains se lançant directement depuis les fenêtres opposées, au risque de se faire trouer la peau, d'autres par les escaliers, probablement pour essayer de rejoindre les embarcations qui les attendaient plus bas – monter dans les étages supérieurs pour sauter n'aurait eu aucun sens et se serait même révélé bien plus risqué, étant donné les hauteurs atteintes. Rester en vie était la priorité.

Il ne restait plus qu'un noyau dur d'une vingtaine de personnes parmi lesquelles Parson et quelques blessés légers, qui semblaient attendre à couvert une décision qui ne venait pas.

ENDLESS RAINOù les histoires vivent. Découvrez maintenant