[CHAPITRE 8] L'anniversaire.

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Le cercle vicieux se réenclenche.

Et cette impression ne me quitte pas depuis que je suis revenue à Poudlard. Il m'a fallut du temps pour comprendre, mettre un terme sur mes sautes d'humeur, mon envie de pleurer sans cesse, même lors des moments joyeux. Il m'a fallut du temps pour me faire à l'idée, accepter la situation et la voir d'une façon moins sombre.

Je pensais sincèrement être heureuse de revenir à l'école, même si tu n'étais plus à mes côtés. Je pensais sincèrement que la distance ne serait pas un obstacle, puisque tu avais trouvé le moyen pour que nous puissions continuer de nous parler. Je pensais sincèrement que ne pas sentir tes bras autour de moi ne serait pas un problème. Que je pourrais gérer le manque. Je pensais sincèrement être assez forte pour tenir, garder la tête haute et profiter de cette année autant que les autres.

Oui je le pensais sincèrement.

Mais je me suis fourvoyée. Terriblement. Et lorsque le trente-et-un octobre s'est dessiné sur mon calendrier, j'ai perdu pieds.

Je le pensais, Fred. Oui, je le pensais.

Les yeux perdus dans le vague, Hermione essayait tant bien que mal de retenir ses larmes, alors que son corps était parcourut de tremblements. La tête lui tournait et sa vue brouillait par les larmes l'empêcha de voir ses camarades de dortoir quittaient discrètement la pièce, un léger sourire triste aux lèvres. Elle ne perçut pas le silence prendre ses aises dans la chambre. Elle ne vit pas les rayons du soleil pénétraient et éclairaient ces parures de lit rouge et jaune.

Elle ne vit rien de tout ça. Seule la date du jour parvenait à se faire une place dans son esprit. Une place malsaine. Une place qui serrait douloureusement son cœur. Une place qui rendait sa respiration irrégulière. Une place qui insinuait la tristesse dans chaque parcelle de son corps.

Ce ne fut qu'en sentant une main se poser sur son épaule qu'elle sembla émerger et son regard, un peu flou, se posa sur le visage de sa meilleure amie. Et il ne lui en fallut pas plus pour éclater en sanglots, se serrant contre Ginny, qui lui caressait les cheveux en murmurant à son oreille des paroles réconfortantes qu'elle ne comprenait pas.

De longues minutes durant, Hermione laissa ses larmes couler le long de ses joues, pour venir s'échouer sur la cape de son amie. Elle laissa les souvenirs revenir, un peu douloureux mais pourtant si rassurants. Elle laissa la tristesse la guidait, comme si elle laissait une vieille amie prendre la place du conducteur. Elle accepta sa main tendue, la laissa se faufiler à travers les mois qui avaient passés depuis la mort des Granger. Elle ne fit pas mine de vouloir s'en soustraire et la suivit à travers cet épais brouillard peu à peu entrain de recouvrir sa vie. De cacher la joie et tout autre sentiment positif.

Elle ne sut précisément combien de temps s'écoula, pourtant, lorsque ses larmes finirent par se tarir, elle eut l'étrange sensation qu'une éternité venait de s'écouler. Qu'elle avait pris mille ans d'un seul coup. C'était si éreintant qu'elle sentit la fatigue prendre possession de son corps et avec un soupir, elle s'allongea sur son lit, sous le regard profondément inquiet de Ginny, assise à ses côtés.

—Comment tu te sens ? souffla doucement la rousse.

Le silence plana quelques secondes avant qu'Hermione ne trouve la force de répondre et sa voix rauque résonna douloureusement dans la chambre, accentuant l'angoisse de son amie.

—Je... je ne sais pas.

Et c'était vrai. Cet instant, ce dur moment, elle avait toujours su qu'elle devrait y faire face un jour, cependant, elle ne s'était pas attendue à un tel choc. A une telle violence dans ses sentiments. Cette vague qui l'avait percuté de plein fouet lorsqu'elle avait réalisé le jour qu'il était, lui avait fait perdre pieds. D'une façon si brusque qu'elle n'avait rien pu faire contre.

LA LOUTRE ET LE RENARD [terminée]Where stories live. Discover now