[CHAPITRE 18] La MORT...

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Je n'arrive plus à me souvenir si je t'ai dis à quel point tu es belle.

Je ne me souviens plus des derniers mots que tu as prononcé.

Je ne me rappelle pas de ton dernier sourire.

La seule chose que j'ai en mémoire, c'est ton visage. Ton doux visage, sur lequel s'étire un sourire que j'aime plus que tout au monde. Celui qui hante chacune de mes nuits depuis que tu es partie. Tes yeux mordorés qui pétillent d'intelligence et de bonheur. Ce regard dans lequel j'aime me perdre. Le rouge sur tes joues, alors que tu ne supportes pas qu'on te fasse des compliments, alors que j'aimerai passer ma vie entière à te faire des compliments. C'est ton visage, mais en cet instant, le seul que je vois, c'est celui que j'ai sous les yeux. 

Ton visage pâle, tes paupières closes et ces larmes de sang sur tes joues.

Qu'est-ce que cela faisait de sentir ton corps près du mien ?

De sentir la chaleur qui se dégageait de toi ?

D'entendre ton rire résonné à mes oreilles ?

De t'entendre me dire combien je suis casse-pieds mais combien tu m'aimes ?

Je ne sais pas.

Je ne sais plus.

Mon cerveau refuse de se souvenir.

Mon cœur hurle de douleur à l'idée d'oublier toutes ces si belles sensations.

Les souvenirs sont là, enfouis quelque part au plus profond de moi, mais je n'arrive pas à les faire remonter à la surface. Il y en a des milliers, des beaux comme des moins beaux. Il y en a à la pèle. Il y en a tellement qu'une vie entière ne suffirait pas à tous me les repasser en mémoire. Pour me souvenir de toi, de ton sourire, de ta joie, de ton amour. 

J'essaie de toutes mes forces, mais je n'en suis pas capable.

Sans toi, je n'arrive à rien.

Et ça me terrifie.

Hermione, j'ai tant besoin de toi.

Je t'en prie, il faut que tu te réveilles.

Allez, ouvre les yeux.

Je t'en supplie !

Un sanglot me serre le torse alors que tes paupières restent obstinément closes. Ta poitrine se soulève si doucement que j'ai parfois l'impression que tu ne respires plus.

Je voudrais tant sentir ton souffle dans mon cou alors que je te serre contre moi. Sentir ta chaleur, les battements précipités de ton cœur, ton odeur si sucrée. Les chatouillis de tes cheveux contre ma joue, tes bras frêles qui me serrent contre toi. 

Allez, chérie, ouvre les yeux !

Tu sais, une semaine, c'est long.

C'est terriblement long.

Je n'ai pas réussi à quitter ton chevet depuis que tu es arrivée à l'hôpital, une semaine et dix heures auparavant. Sept jours et cent soixante-dix huit heures. 

Mes parents s'inquiètent de mon état, mais l'idée de te perdre à tout jamais les terrifie autant que moi.

Tu entends, Hermione, tu n'as pas le droit de mourir !

Il est hors de question que tu m'abandonnes de nouveau.

Je ne supporterai pas de vivre sans toi.

LA LOUTRE ET LE RENARD [terminée]Where stories live. Discover now