XVI - Rêves sans douceurs.

3.4K 185 223
                                    


Les murmures s'interrompirent brusquement lorsque Harry, Ron et Hermione firent irruption dans la Salle sur Demande et chacun orienta son regard en direction du trio, attendant avec impatience les directives du Survivant pour cette nouvelle séance d'entraînement de l'Armée de Dumbledore. La jeune fille fut surprise de voir autant de monde présent ce soir-là, puisqu'après concertation, ils avaient décidé qu'ils pouvaient encore accueillir quelques volontaires. Sauf qu'elle ne s'était pas attendue à ce qu'il y ait une dizaine de personnes en plus.

Un sourire fugace se dessina sur les lèvres de Harry, qui fit un pas de plus en avant pour faire face à la foule de ses camarades. L'appréhension du premier jour avait laissé place à l'excitation, et il avait très envie d'entendre la réaction de ses amis lorsqu'il leur apprendrait la leçon du jour. Le renvoi du professeur Trelawney lui avait fait revoir l'ordre de ses priorités et il estimait qu'il était temps pour eux d'apprendre des sortilèges de défense. Des vrais, aurait sûrement dit Zacharias Smith s'il avait été là mais Harry ne le repéra nulle part dans la salle.

―La séance du jour portera sur le sortilège du patronus, que beaucoup d'entre vous ne connaissent que de nom. C'est une formule qui permet de tenir éloignés les Détraqueurs en invoquant nos souvenirs heureux.

Des sourires apparurent sur les visages rayonnants de leurs camarades alors qu'ils échangeaient des regards ahuris. Eux qui avaient cru devoir encore s'entraîner quelques temps sur le sortilège de désarmement, voilà que Harry leur faisait une bonne surprise.

―Bien sûr, continua-t-il précipitamment en levant la main, c'est un sort très difficile. Il vous faudra du temps pour le lancer correctement. Même moi je n'ai pas réussi du premier coup.

―Ne dis pas ça, Harry, lança George avec un sourire amusé, je suis sûr qu'Hermione y parviendra elle.

La jeune fille leva les yeux au ciel sous les rires de leurs camarades. Certes, elle était la première à se vanter de ses capacités magiques, désireuse de prouver que les nés-moldu comme elle pouvaient être aussi doués que les autres, mais elle savait pourtant que ce sortilège là était très complexe. Elle avait passé plusieurs heures à la bibliothèque avant de venir, dans l'espoir d'en apprendre plus, mais les écrits qu'elle avait lus expliquaient qu'il fallait surtout faire confiance à son instinct. Et ne pas se laisser déstabiliser par de nombreux échecs.

―Quoi qu'il en soit, ajouta Harry, la priorité du jour est de trouver un souvenir heureux qui vous permettra d'invoquer votre patronus. Ainsi, vous serez protégés contre les Détraqueurs s'ils devaient un jour croiser votre chemin.

Cette idée donna la nausée à Hermione. Bien sûr, elle avait déjà fait la connaissance de ces ignobles créatures. Plusieurs fois même, mais jamais elle n'avait été confrontée à leur noirceur et à leur soif intarissable de souvenirs. Et elle espérait qu'il en resterait toujours ainsi, mais Harry avait raison. Mieux valait être préparé que sombrer dans la folie la plus profonde.

―Je passerai voir chacun d'entre vous si vous avez besoin, acheva le garçon.

Quelques groupes se formèrent, mais Hermione préféra rester seule dans son coin. Elle ne fuyait personne non, mais elle avait besoin de réfléchir au souvenir qu'elle allait utiliser pour jeter son sortilège. Et ce n'était pas évident pour elle, puisque la mort de ses parents était encore très présente dans son esprit.

Un mois était passé depuis la mort de Mr et Mrs Granger, pourtant la jeune fille avait parfois l'impression que c'était hier que Molly Weasley lui avait envoyé cette lettre qui avait à jamais changé sa vie. La douleur était là, bien présente au fond de son cœur, lui rappelant sans cesse que la vie était courte et que jamais plus elle ne reverrait les visages souriants de son père et de sa mère. Le temps avait fait son œuvre, et il lui arrivait souvent de penser à eux sans verser la moindre larmes, mais la balance penchait toujours du mauvais côté, et une seule parole, un seul geste pouvait à tout moment la faire sombrer de nouveau.

LA LOUTRE ET LE RENARD [terminée]Where stories live. Discover now