LA LOUTRE ET LE RENARD [terminée]

[CHAPITRE 13] Désespoir...

Il était une fois, une jeune adolescente à laquelle on avait brutalement arrachée les personnes qu'elle aimait le plus au monde...

Le salon de la Chaumière aux Coquillages est beaucoup trop petit pour accueillir tous les membres de l'Ordre qui sont réunis ce matin pour cette réunion de dernière minute.

Son univers tout entier avait volé en éclats et son cœur était si meurtri qu'elle craignait de ne plus pouvoir être capable d'aimer de nouveau...

George est aussi tendu que moi. Depuis la disparition de Luna, il passe chaque minute de son temps à chercher des indices sur l'endroit où elle pourrait se trouver. 

Hors, un jour, une étoile filante a traversé le ciel sombre de sa vie. Une étoile si scintillante, qu'un court instant, elle est parvenue à oublier la douleur qui vivait en son sein...

Bill demande à chacun de se taire et montre le titre du journal qu'il tient. De là où je suis, je suis trop loin pour parvenir à lire quoi que ce soit, mais la photo qui illustre l'article me fige sur place. Trois personnes se sourient, et ces trois personnes, je les connais... Nous les connaissons tous. 

C'était un jeune garçon à la chevelure flamboyante. Anéanti par la peine que ressentait la jeune adolescente, il avait ressenti le besoin viscéral de lui venir en aide, de lui offrir le soutien dont elle avait besoin pour retrouver son sourire. 

Hermione semble si heureuse que je me demande comment j'ai pu oublié à quel point elle est belle lorsqu'elle sourit. Son regard pétille, et même si le cliché est en noir et blanc, j'imagine sans peine cet éclat dans ses pupilles. Un éclat dont je suis tombé fou amoureux. 

Mais la jeune femme n'était pas prête à faire son deuil. La vie avait été si cruelle qu'elle ne se sentait plus capable de faire quoi que ce soit. Le seule chose qu'elle désirait, c'était retrouver ses parents. 

Tout le monde se met à parler en même temps, mais je ne parviens pas à saisir le sens de leurs paroles. George pose son bras sur mon épaule, certainement en signe de soutien, mais ce geste ne me fait ni chaud ni froid. 

Le garçon n'a pas lâché prise et a continué de venir vers elle malgré toutes ses tentatives pour le repousser. 

Une pierre tombe au creux de mon estomac, un rocher si lourd qu'il me cloue sur place, alors que mon cœur ne désire qu'une seule chose : que mon bras s'empare du journal et que mes yeux parcourent les mots qui encadrent la photo. 

Face à cette attachante obstination, l'adolescente s'est relevée. Elle a remonté la pente si raide qu'elle avait dégringolé à la mort de ses parents. Elle a sourit de nouveau et a découvert une chose à laquelle elle ne s'attendait pas : l'amour.

Comme s'il avait lu dans mes pensées, mon jumeau prend le journal des mains de notre frère et commence à le parcourir. Je suis incapable d'en faire autant, alors je me contente d'observer son visage et d'appréhender ses réactions. Pitié...

Cela a été si soudain, qu'elle n'a rien vu venir. L'amour l'a enveloppé de son long manteau de velours et sa vie a de nouveau brillé de milles feux. Grâce à lui. 

Froncement de sourcils. Lèvres pincées. Yeux écarquillés. Visage qui perd de ses couleurs. Rictus de colère, de dégoût et je ne sais quoi encore.

Il est devenu son pilier, son ancre, son attache, le centre de son univers. Et lorsqu'il l'a embrassé pour la première fois, elle a compris qu'elle ne pourrait plus jamais vivre sans lui.