[CHAPITRE 27] Souvenirs de Rogue.

2.6K 159 18
                                    


tic tac

Seul le bruissement des aiguilles de l'immense horloge placée dans la Grande Salle venait rompre la quiétude étouffante des lieux. Assise dans une immense chaise gravée de runes anciennes, Dolores Ombrage avait bien du mal à contenir son contentement en posant les yeux sur la trentaine d'élèves placés devant elle, grimaçant de douleur lorsque leur peau se déchirer, laissant apparaître des mots qu'ils ne pourraient jamais oubliés.

tic tac

Une heure venait de s'écouler depuis la pause du déjeuner, que les élèves avaient été contraints de passer dans leur salle commune respective, la directrice refusant de quitter des yeux, ne serait-ce qu'un instant, les adolescents récalcitrants, qu'elle jugeait, au fond d'elle-même, insuffisamment corrigés.

tic tac

Hermione soupira en achevant une énième phrase. Voilà bien longtemps qu'elle avait perdu le fil de ses calculs, se disant que compter le nombre de phrases écrites ne faisait que renforcer la douleur mentale qui était sienne depuis qu'elle avait pris place à ce bureau bancal, aux premières lueurs de l'aube. Elle n'osait même pas penser à la douleur physique qui engourdissait ses sens et ralentissait les mouvements de sa main droite.

tic tac

Un instant, elle releva la tête pour croiser le regard fâché de Fred, assit plus haut dans les rangs, et qui avait visiblement délaissé son parchemin pour se mettre à chuchoter avec Angelina, assise non loin. George, lui, avait été placé vers le fond, Ombrage estimant nécessaire de séparer les deux frères, ce qui, selon elle, les empêcheraient de comploter une nouvelle farce. Mais c'était mal connaître les garçons que de croire qu'une telle chose était possible.

Il lui offrit un sourire charmeur avant de se replonger dans sa discussion avec sa meilleure amie, qui avait jeté un bref regard à Hermione avant de détourner le regard. Depuis quelques temps, l'indifférence de la métisse envers la plus jeune s'était transformé en une amitié naissante et cordiale, que les deux adolescentes entretenaient en discutant parfois, lorsque le temps le leur permettait, principalement des fauteurs de troubles qu'étaient leurs petits-amis. Et comme il s'agissait des jumeaux Weasley, les sujets de discussion ne manquaient jamais.

―Elle est gentille, avait dit Hermione à Ginny, après que sa meilleure amie eut remarquée leur soudain rapprochement. Elle est moins froide qu'elle en a l'air.

―Et elle a du caractère ! s'était empressée d'ajouter la rouquine dans un grand éclat de rire. Car, crois-moi, il en faut pour tenir tête à George !

Hermione sourit doucement en laissant son regard s'attarder encore un instant sur le dos de Fred avant de se repencher sur son parchemin, déjà bien noirci de son écriture délicate. La tête commençait à lui tourner face à ce maelstrom de mots enchevêtrés les uns dans les autres. Il lui semblait qu'un encrier n'avait pas suffi à contenir toute l'encre qu'elle avait utilisé pour contenter la directrice. Même si elle ne faisait pas cela de gaieté de cœur, elle ne pouvait pas se voiler la face non plus. S'ils étaient là, en ce samedi pluvieux, c'était seulement pour le bon plaisir d'Ombrage.

Un instant, la jeune fille douta même que le Ministre lui-même fut au courant de la punition collective ordonnée par la nouvelle directrice de Poudlard. Elle ne doutait pas un seul instant qu'il lui aurait donné son accord aveuglement, mais elle osait encore croire que Cornelius Fudge pouvait prendre conscience du sadisme qui découlait des punitions corporelles infligées par Ombrage.

tic tac

L'horloge sonna de nouveau, annonçant avec soulagement aux élèves présents dans la pièce qu'il ne restait qu'une heure de retenue avant de pouvoir quitter la Grande Salle, qui était devenue leur prison personnelle durant cette longue et fatigante journée. Aucun d'eux n'avait osé prononcer le moindre mot durant la pause déjeuner, qu'ils avaient passés accompagner de la directrice, qui estimait que les laisser seuls une seule seconde était une très mauvaise idée. Le mutisme dont ils faisaient preuve depuis l'aube commençait à devenir pesant pour certains.

LA LOUTRE ET LE RENARD [terminée]Wo Geschichten leben. Entdecke jetzt