[PROLOGUE - PARTIE 1] Les lignes de l'avenir.

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OCTOBRE 1995.

Un cri strident s'éleva de la table des Gryffondor, interrompant les discussions animées qui égayaient la Grande Salle, en ce retour de vacances de Toussaint. Le silence se fit dans la pièce, seulement rompu par les ricanements de certains Serpentard qui n'avaient pas eu le moindre mal à reconnaître Hermione Granger, ignorant cependant la raison de son soudain désespoir.

Fred Weasley releva la tête de son bol de chocolat en entendant la voix de la jeune fille qu'il reconnut sans peine. L'expression affolée de son visage et les larmes qui étaient en train de perler au coin de ses yeux l'alertèrent aussitôt, et sans hésitation, il se leva, suivit de près par son jumeau, aussi inquiet que lui.

―Hermione... entendit-il de la bouche de sa petite sœur lorsqu'il arriva près du petit groupe.

Mais la jeune fille demeura silencieuse avant de se lever brusquement et de s'enfuir en courant de la salle, ignorant les appels insistants de ses amis. Fred s'empara de la missive et déchiffra rapidement les mots de sa mère qui avaient mis à mal son amie. 

―Merde ! lâcha-t-il avant de partir dans la même direction qu'Hermione.

Il la trouva en train de pleurer dans le couloir menant aux cachots, sûrement tombée sur le sol durant sa course effrénée. Son cœur se serra en la voyant ainsi, si vulnérable, bien loin de l'image de la fille forte et courageuse qu'elle dégageait ordinairement. Doucement il s'approcha d'elle et posa une main sur son épaule. Un sursaut lui échappa et elle sembla avoir du mal à le reconnaître alors qu'il se baissait pour se mettre à sa hauteur. Mais elle sembla comprendre puisqu'elle se jeta dans ses bras, ses sanglots redoublant d'intensité.

Ses bras s'enroulèrent autour de la taille de la jeune fille et son parfum de vanille lui chatouilla les narines lorsqu'il plongea le nez dans la chevelure d'Hermione.

Il ne sut combien de temps ils restèrent ainsi enlacés mais la cloche sonna quelque part dans l'école. Personne ne vint cependant à leur rencontre, comme si élèves et professeurs mettaient un point d'honneur à ne pas venir dans cette partie du château pour interrompre le deuil de la jeune fille. Pas une seule seconde il ne songea à la laisser pour rejoindre ses cours et attendit patiemment qu'elle se calme.

Longtemps, il la berça, comme on berce un enfant apeuré sans pour autant prononcer le moindre mot. Et de toute façon qu'aurait-il pu lui dire ? 《 Je suis désolé pour tes parents 》? Non cela sonnait bien trop faux. Même pour lui. Alors il ne dit rien, se contentant de lui exprimer son soutien au travers de cette étreinte, qui réveilla en lui des sentiments qu'il ne pensait pas avoir à l'égard de la meilleure amie de son frère.

Enfin, après ce qui lui sembla être une éternité, elle s'éloigna de lui mais il ne réussit pas à se détacher complètement d'elle et garda ses deux mains fermement autour de sa taille, ce dont elle ne sembla pas prendre conscience.

―Merci Fred, le remercia-t-elle d'une voix rauque.

―Tout le plaisir est pour moi, plaisanta-t-il en faisant mine de lui tirer son chapeau, dans l'espoir qu'elle lui sourit.

Cela fonctionna et une ébauche de sourire se dessina sur le visage pâle de la jeune fille. La cloche retentit soudainement, pour la troisième fois de la journée, et Hermione sembla reprendre pied à la réalité puisqu'elle se leva et présenta ses remerciements une nouvelle fois au rouquin avant de remonter le couloir en sens inverse.

Sans se douter une seule seconde qu'elle venait de semer le trouble dans l'esprit et le cœur de Fred Weasley.


LA LOUTRE ET LE RENARD [terminée]Onde histórias criam vida. Descubra agora