LA LOUTRE ET LE RENARD [terminée]

[CHAPITRE 2] Loin de toi, loin de moi...

« Fred,

Plusieurs jours ont passés depuis que nous avons précipitamment quittés le mariage, et j'espère que tu vas bien. Que toute ta famille va bien, que tout le monde est sauf. Je voudrais te voir de mes propres yeux pour m'en assurer, mais cela m'est impossible. Maintenant que nous sommes partis, il est primordial que Harry mène sa quête à bien et je ne me vois pas le laisser seul pour affronter tout ce qui l'attend. J'ai déjà peur, car je me doute que tout ne sera pas facile, mais l'idée de l'abandonner me déchire. Pourtant, Merlin sait que je voudrais être à tes côtés en cet instant... »

Hermione releva doucement la tête du parchemin qu'elle avait commencé à noircir de son écriture si délicate et croisa le regard de Harry. Le garçon, empêtré dans les couvertures qu'ils avaient entassé pêle-mêle à même le sol du salon du rez-de-chaussé, l'observait également, les paupières encore lourdes de sommeil.

La jeune femme lui sourit et agita sa baguette, attirant à elle une tasse ainsi que la bouilloire qu'elle avait fait réchauffé quelques minutes auparavant, avant de servir une rasade de thé à son ami.

―Merci, souffla-t-il en s'installant à ses côtés. Tu as put dormir un peu ?

―Un peu, oui, le rassura-t-elle en repliant sa lettre.

―Tu as des cernes sous les yeux.

―Harry, ne t'inquiètes pas pour moi, d'accord ? Je vais bien.

Le garçon n'insista pas mais elle vit à son pincement de lèvres qu'il en avait pourtant terriblement envie. Mais par délicatesse, il se retint et avala une nouvelle gorgée de thé.

―Tu as trouvé quelque chose ?

Hermione baissa les yeux sur le livre qu'il lui montrait. Les Contes de Beedle le Barde était posé à ses pieds, là où elle l'avait laissé avant de commencer à rédiger sa lettre. Un livre qu'elle avait lu en entier au fil des jours précédents, en ne cessant de se demander quelles particularités pouvaient le rendre si précieux aux yeux du professeur Dumbledore pour qu'il décide de lui léguer ?

Elle se souvenait encore de la visite du ministre de la Magie, quelques heures avant le début du mariage de Bill et Fleur. Celui-ci avait débarqué au Terrier, rappelant à chacun de ses habitants la dernière visite de l'homme, introduit ici par Percy, un des aînés de la famille. Mais cette fois, le ministre était venu seul et avait quémandé à s'entretenir avec Harry et ses amis. Loin des oreilles curieuses, il leur avait appris être bénéficiaires de biens de feu Albus Dumbledore et pendant de longues minutes, il leur avait lu les mots notés sur un très long parchemin par le directeur lui-même.

Hermione avait reçut Les Contes de Beedle le Barde.

Ron le fameux Éteignoir mis au point par Dumbledore lui-même.

Et Harry s'était vu légué le premier Vif d'Or qu'il avait attrapé ainsi que l'épée de Godric Gryffondor, mais comme bien de l'école, le ministre n'avait put lui remettre cette dernière.

―Il n'appartenait pas au professeur Dumbledore de prendre la décision de vous la léguer, avait dit Scrimgeour.

Elle secoua négativement la tête et prit le livre dans ses mains, en l'ouvrant pour faire défiler les pages, comme on ferait défiler les chapitres d'une vie. Elle l'avait parcourut de la première à la dernière lettre, sans trouver quoi que ce soit qui puisse leur apporter un indice sur la façon de détruire les Horcruxes. Et Dumbledore lui-même ne leur avait rien révélé. Et cette inconnue dans l'équation mettait particulièrement leurs nerfs à rude épreuve.