XXII - Weasley & Weasley.

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―Je pense toujours que c'était une mauvaise idée, grimaça Harry en apercevant les premiers hiboux.

Les volatiles entrèrent dans la Grande Salle par les alcôves prévues à cet effet, et les premières lettres tombèrent sur les tables dans un léger bruit, tirant des sourires, des grimaces ou de simples haussements d'épaules de la part de leurs propriétaires.

Une certaine tension régnait à la table de Gryffondor, cependant, et les élèves recevant des paquets se précipitèrent pour savoir si un exemplaire de la Gazette ne se trouvait pas dans leurs missives. Ou même un exemplaire du Chicaneur, journal tenu par le père de Luna, Xenophilius Lovegood.

―Tu me rends nerveuse, souffla Hermione en jetant un regard à son meilleur ami, qui scrutait le ciel avec angoisse.

La Préfète l'imita et constata que les nuages noirs avaient été remplacés par des rayons de soleil promettant une journée bien plus agréable que celles que le château avait connues ces derniers jours. Février s'en était allé, laissant la place au mois de mars et au printemps, qui, comme tous les ans, faisait une timide apparition.

―Tous les hiboux ne sont pas encore arrivés, ajouta Ron, bien plus concentré par son déjeuner que par le reste.

Hermione lui jeta un regard écœuré, se demandant comme le rouquin faisait pour avoir encore autant d'appétit dans un moment aussi angoissant que celui-là.

―Et puis Luna a dit que cela pouvait prendre un peu de temps, fit Ginny, assise avec eux et non ses camarades de classe, pour apporter son soutien à Harry.

Le garçon lui adressa un sourire de remerciements, qui arracha une moue amusée à Hermione, qui ne tarda pas à croiser le regard de sa meilleure amie. Elle n'eut pas besoin de demander pour savoir que la rouquine était ravie d'avoir obtenu ce témoignage d'affection de la part du Survivant, qui, ces derniers temps, avait plus d'yeux pour sa petite amie que pour ses amies tout court.

―Quelle ambiance ici ! commentèrent les jumeaux en se laissant tomber sur le banc près d'eux.

Hermione sourit grandement en sentant Fred se glisser à ses côtés, comme il le faisait chaque matin depuis la Saint Valentin et rougit légèrement lorsqu'il l'embrassa sur la joue, à la vue de tous, ce dont elle ne se soucia guère, en fait.

―Harry n'a toujours pas eu de nouvelles ? souffla-t-il à l'oreille de sa petite amie.

La jeune fille secoua négativement la tête en soupirant.

―Peut-être que finalement, il a raison... ajouta-t-elle dans un souffle. Peut-être qu'on a fait plus de mal que de bien en faisant publier cet article...

Elle ne chercha pas à savoir si le garçon l'avait entendu et retourna à la contemplation de son assiette vide, l'angoisse lui ayant coupé l'appétit, complètement perdue dans ses pensées.

Hermione se sentait fautive de faire ressentir de tels sentiments à son meilleur ami, sachant que c'était elle qui avait eu l'idée de le faire interviewer par le Chicaneur et la Gazette du sorcier pour qu'il puisse essayer de rétablir la vérité sur le retour de Voldemort, que le ministère prenait pour un mensonge. Pratiquement toutes les semaines, le sujet revenait dans les journaux, et Cornelius Fudge s'entêtait à dire qu'Harry Potter était encore perturbé par la mort de Cedric Diggory.

Les sorciers, qui avaient bien du mal à croire au retour du mage noir, n'accordaient que peu de crédit aux propos d'Harry, sans se soucier que leur opinion négative du garçon jouait un rôle néfaste dans la vie du Survivant. Il ne disait jamais rien sur ce qu'il ressentait, mais Hermione voyait bien que cette situation devenait de plus en plus pesante pour le brun. Elle et Ron avaient beau lui apporter un soutien sans faille, pourtant, ce n'était pas suffisant. Ils ne feraient jamais le poids contre une puissance telle que le ministère de la Magie.

LA LOUTRE ET LE RENARD [terminée]Where stories live. Discover now