Oui, un ange qui n'a jamais vu ses ailes. Il était un homme merveilleux, un ange, ça c'est certain. Mais il se rabaissait tellement qu'il n'a jamais remarqué à quel point il était fantastique, donc il n'a jamais trouvé confiance en lui, donc ses ailes.

Mes doigts commencent automatiquement à jouer nerveusement avec un brin d'herbe pour tenter de ravaler mes larmes. Je me sens mal, j'ai l'impression que mon estomac est tordu, j'ai le goût de vomir, de pleurer, d'hurler, de mourir. C'est la première fois que je reviens ici depuis qu'ils l'ont enterré si loin de moi, alors qu'il n'est qu'à pourtant deux mètres de moi, mais j'avais l'habitude qu'aucun centimètre ne nous sépare, que nous nous embrassions, que nous nous câlinions et que nous nous aimions. Mais nous pourrons plus jamais faire ça maintenant.

Niall n'aimait pas être coincé dans un si petit espace, je l'ai su lorsque le co-capitaine de l'équipe de soccer l'avait enfermé dans un casier, pendant près de deux heures.

Je me souviens tellement de ce moment. Pendant un cours, j'étais sortie de ma classe, car j'avais été exclue de celle-ci, et j'avais donc entendu une respiration saccadée dans une case où il y avait un cadenas, mais, par chance, il n'était pas verrouillé. J'avais ensuite retiré le cadenas et avais ouvert la case pour découvrir un blond enfermé dans celle-ci, tremblant de tout son corps, sanglotant et paniquant. Je ne l'intimidais pas encore, dans ce temps là, je l'ai tout simplement serré dans mes bras et laissé seul.

La case est donc devenue son cercueil.

Niall n'aurait pas aimé être dans ce vulgaire cercueil, il serait devenu fou, c'est certain. Il aurait préféré être dans le stade qui est près de chez lui, il aurait pu jouer au soccer avec ses amis, il aurait souris tout le long, je le sais. Il adorait le soccer. Je le connaissais très bien. Enfin, il faut croire que je ne le connaissait pas assez, sinon j'aurais su qu'il s'apprêtait à faire... ça.

Ça me rend malade de parler de lui au passé, ça me rend malade de ne plus l'avoir à mes côtés, de ne plus pouvoir lui parler, de ne plus pouvoir me coller contre lui, de ne plus pouvoir rigoler avec lui, de ne plus pouvoir lui montrer mon amour, de ne plus pouvoir vivre sans lui, alors qu'avant je réussissais très bien.

À ce moment précis, je me mets à sangloter, à trembler. Mon visage s'enfouit automatiquement dans les paumes de mes mains et mon cœur meurt peu à peu. Mon cœur me fait mal, il me torture de l'intérieur, il me ronge, il me détruit.

Je lui en veux de m'avoir rendue dépendante de lui, avant je me serais foutue de sa mort, mais maintenant non, il était devenu ma vie, mon âme, mon tout.

Je sens soudainement une paire de bras me serrer contre un torse chaud et le parfum du châtain se fait sentir. J'enfouis mon nez dans le creux de son cou, et sanglote. Mes mains serrent son t-shirt entre leurs doigts. J'en peux plus de vivre sans Niall, j'ai toujours cette sensation de manque en moi, je l'avais aussi il y a moins d'un an, mais lorsque j'ai commencé à devenir proche du blond, elle s'était comblée, mais il n'est plus là maintenant. Et il ne le sera plus jamais. Alors ce creux dans mon cœur se creuse peu à peu.

J'aime le réconfort de mon meilleur ami, mais je donnerais tout pour échanger ses bras contre ceux de mon blond.

Il me manque tellement.

Mon meilleur ami se redresse doucement, m'entraînant avec lui. Il me porte dans ses bras en s'éloignant peu à peu de la tombe de pierre.

SwitchWhere stories live. Discover now