Partie 2 : Declan : Chapitre 1

Start from the beginning
                                    

_ Excusez-moi votre majesté je ne vous avez pas reconnu.

Je soupire discrètement me demandant pourquoi il est nécessaire que la mention de prince soit affiché sur ma carte d'identité avant de lui offrir un petit sourire.

_ Il n'y a aucun mal, je lui réponds.

_ Votre altesse si vous le souhaitez je peux vous proposer un de nos hôtels partenaire à votre hauteur. Ici nous ne serons pas équipés pour vous recevoir.

Elle est devenue tout rouge et je me retiens de lâcher un second soupire.

_ Vous ne possédez pas de lit ? je demande surpris.

_ Si bien sûr ! s'exclame-t-elle.

_ Alors cet hôtel est tout à fait équipé pour me recevoir.

Elle acquiesce timidement de la tête avant de me tendre la carte accompagnée de la clef de ma chambre. J'ai pris alors mes affaires avant d'entrer dans l'ascenseur et d'appuyer sur le bouton du troisième étage. Je lâche le soupir que j'ai retenu tout à l'heure avant de secouer la tête. Les clichés ont la vie dur...

Mes parents m'ont toujours appris à ne pas dilapider l'argent des monégasques. Nous ne sommes pas riches. Nous sommes dépendant de notre peuple et leur bien être passera toujours après le notre. C'est ça le plus compliqué quand on est prince. Je n'ai pas à proprement parler de salaire et j'ai l'impression de profiter des gens. D'où le fait d'agir toujours au plus juste. Personnellement, prendre une chambre à deux mille euros la nuit ne me parait pas du tout juste. C'est pourquoi j'ai cherché l'hôtel le moins cher même si ce dernier se trouve un peu loin du lieu où se tient le gala. Marcher n'a jamais fait de mal à personne.

Je m'allonge sur mon lit avant d'envoyer un message à ma mère pour la prévenir que je suis bien arrivé. J'ai vraiment une flemme considérable pour demain soir mais comme je me suis déjà engagé, je ne peux pas faire machine arrière.

Le lendemain, j'ai profité du calme matinal pour faire une petite marche avant de rentrer me doucher, commander à manger et regarder la télévision sans vraiment la voir. Parfois -souvent- je me sens seul. J'ai Hakim un frère de cœur mais sinon je n'ai pas d'ami et je n'ai jamais été en couple. Je me suis toujours isolé car c'est très compliqué d'être sûr que la personne n'est pas avec nous par intérêt. Quand on a le statut de prince, on ne peut qu'être méfiant. C'est ce qui est le plus regrettable. C'est ce qui me rend triste. Je ne sais pas si un jour je me mettrai en couple. À quoi bon ? Comment savoir si cette femme en question ne sera pas avec moi juste pour la couronne ? Je soupire avant de me lever du lit pour commencer à me préparer. J'enfile le costume que ma mère a pris soin de choisir avant de sourire en constatant qu'elle a mis dans ma valise une boîte des chocolats que je préfère.

Je n'ai pas honte de dire qu'à vingt huit ans je laisse encore ma mère le soin de préparer ma valise. Je la prépare seulement quand elle est en déplacement avec mon père mais quand elle est présente elle tient à le faire. C'est sa façon à elle de se sentir encore une mère. De toute façon, quelque soit mon âge, même à quatre vingt dix ans je resterai toujours son enfant. Ça ne changera jamais.

En sortant de l'hôtel, je pousse un long soupire quand je vois une voiture avec un chauffeur qui tient une pancarte portant mon nom m'attendre. Je leur avait pourtant dit que je ne voulais pas de ça. Pourquoi ne m'écoutent-ils pas ? Je souris tout de même au chauffeur car lui n'a rien demandé avant d'entrer dans la voiture. Le trajet a été express et je me retiens de soupirer en voyant la horde de photographes et caméras attendant le long de l'entrée.

J'ai déjà envie de faire demi-tour.

En sortant de la voiture, j'affiche mon sourire de circonstance tout en répondant poliment aux différentes questions des journalistes. J'évite celles où on me demande à quand une princesse et essaie d'accorder mon temps aux personnes qui ont de véritables questions avant de finir par entrer dans l'immense bâtiment. Je m'étonne d'y voir déjà du monde un verre de champagne à la main formant de petits groupes de cinq. Je me dirige vers le bar pour demander un verre d'eau et lève les yeux au ciel lorsqu'une voix stridente m'interpelle. Je ne montre rien lorsque je le tourne vers Morgane et lui offre mon fameux sourire de circonstance.

Le Prince DéchuWhere stories live. Discover now