Le Prince Déchu

Chapitre 19

Quelques semaines sont passées depuis que j'ai lu la fameuse lettre et où une routine s'est installée. Même si j'ai très mal dormi les jours qui ont suivi ma lecture aujourd'hui ça va mieux. Je me demande vraiment qui a bien pu me l'écrire. Je suis persuadée que c'est l'une des sélectionnées mais laquelle ? Je pencherai beaucoup du côté d'Hélène car vraiment cette fille je ne me la sens pas. Mais pense-t-elle vraiment me faire peur ? C'est mal me connaître.

Je ne m'habitue toujours pas à la douce mélodie du réveil le matin mais par contre j'ai remarqué que je suis beaucoup moins fatiguée qu'au départ. Les fois où je me réveille avant, j'en profite pour faire un tour en cuisine et discuter avec le personnel. Ces quelques semaines j'ai remarqué que je me suis aussi pas mal éloignée des autres sélectionnées. Les discussions qu'elles tiennent ne m'intéressent tout simplement pas. Nous avons aussi eu l'occasion d'avoir des entrevues avec le prince dont la majorité ont été filmées. J'ai appris à le connaître et à découvrir des facettes de sa personnalité de plus en plus intéressantes. A chaque fois, nous avons différents sujets de conversation et c'est ça qui me plaît avec lui. C'est un réel plaisir de lui parler. Je continue aussi d'entretenir mon carnet de notes mais avec de moins en moins d'assiduité. Il y a quelque chose qui ne me semble tout simplement pas juste. Comme si je fais quelque chose de mal et ça me dérange. Je n'en ai pas parlé à Stacy mais j'admets que j'ai envie de faire machine arrière. Même si cet article ne dévoile rien qui pourrait compromettre Declan, je pense que s'il vient à découvrir que je suis ici que pour ça, peut-être que ça le vexerait ou pire, le briserai et je ne veux rien faire qui pourrait lui faire du mal. Il ne mérite vraiment pas ça.

Entre temps, j'ai eu des bonnes nouvelles du côté de ma sœur. Après un mois à l'hôpital, elle est enfin sortie sans besoin de faire de greffe de moelle osseuse et ça, ça n'a pas de prix. Evidemment que son combat n'est pas fini car si le cancer se guérissait en un mois ça se saurait. Elle est simplement sortie rejoindre sa place au sein du foyer familial mais, paradoxalement, elle n'est pas du tout sortie d'affaire. Elle aura des aller-retour à faire avec l'hôpital avec des séjours plus ou moins long. La première année va être décisive... J'ai hâte de retourner chez moi pour la voir ! Elle m'a dit qu'elle avait perdu tous ses cheveux et ses sourcils et que Léo la trouvait plus sexy comme ça. Je suis contente de voir qu'il ne soit pas parti après cette épreuve ça me prouve qu'il l'aime vraiment et ça me fait plaisir.

Nous continuons de prendre les cours de bonne conduite avec Claudia et Ursula et je dois dire que je me suis quelque peu habituée à elles. En vérité, elles ne sont pas si méchantes et depuis le bal, je me suis un peu rapprochée d'Ursula –je dis bien un peu. Depuis aussi le fameux bal il y a eu quatre sélectionnées qui nous ont quittées et nous sommes à présent quatorze encore en course. Inutile de rappeler que je ne comprends pas pourquoi le prince ne m'a toujours pas dégagée n'est-ce pas ? Je suis aussi ravie de voir que je n'ai pas reçu d'autres lettres de menace et ça me conforte dans l'idée que la personne qui est derrière tout ça n'est pas aussi dangereuse qu'elle prétend l'être. Du côté de Logan, on se croise de temps en temps et rare ont été les fois où on a pu se poser pour parler. En même temps, son travail n'est pas de me faire la cosette donc c'est tout à fait normal qu'il n'ait pas de temps à m'accorder.

Aujourd'hui nous en sommes donc à la huitième semaine. Presque deux mois sont passés et, bizarrement, c'est passé à une vitesse folle. Je commence à prendre mes marques, à avoir une routine et ce qui est le plus étrange c'est que les meilleurs moments je les passe avec Declan.

Vraiment étrange...

En ce lundi matin de huitième semaine, je n'ai pas attendu que l'alarme se déclenche car déjà je suis en cuisine avec les seules personnes avec lesquelles je m'entends réellement. Je parle avec un peu tout le monde, Maria me faisant gentiment la moral quand je me suis permise de m'assoir sur le plan de travail.