Partie 2 : Declan : Chapitre 1

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J'ai erré dans les couloirs toute la nuit comme un fantôme. Je ne pense pas pouvoir trouver le sommeil. À vrai dire, je n'ai même pas essayé. Je regarde le téléphone que Allis m'a remis ce midi tout en soupirant. Comment a-t-elle pu faire ça ? J'essaie de lui trouver des excuses mais je n'y arrive pas. Mon cœur est trop blessé pour ça.

Je regarde ma montre et constate avec horreur qu'il est à présent trois heures cinquante trois.

Êtes-vous heureux ?

Ces mots avaient l'air d'être si innocent. J'ai pensé bêtement qu'elle s'intéressait réellement à moi. J'ai été très naïf. J'ai quand même fini par rejoindre ma chambre pour m'allonger espérant pouvoir dormir un peu mais sans surprise, je n'y suis pas parvenu. A la place j'ai pensé à la première fois où j'ai rencontré Allis.

« _ Tu es vraiment beau dans ce smoking ! s'émerveille ma mère alors que je lève les yeux au ciel car je sais ce qui va suivre.

Je la connais tellement par cœur que quand je vois qu'elle ouvre de nouveau la bouche je récite d'une voix aigüe avec elle :

_ Si avec ça tu ne trouves pas une femme.

Elle me frappe doucement l'épaule mais son sourire ne fait que s'agrandir. Je la prends dans mes bras avant de lui déposer un baiser sur le front. Je me change ensuite rapidement laissant ma mère finir de préparer ma valise avant de lui glisser à l'oreille.

_ Ça viendra quand ça viendra maman, je la rassure.

Je finis par rejoindre Albert qui m'attend déjà dans la voiture et à peine la portière claquée, il démarre en trombe car je sais que je suis en retard. Il me dépose à la gare où je cours de partout pour ne pas louper mon train. Une fois installé, je lâche un petit soupire et je m'enfonce dans mon siège tout en regardant par la fenêtre pour voir les passagers se presser dans les différents wagons. Ça fait longtemps que je n'ai pas pris le train. Une éternité je crois. D'habitude je préfère l'avion mais j'essaie de réduire mon impact carbone et comme je me rends à Paris il n'y a pas de nécessité à y aller en avion. Le train fera très bien l'affaire !

Six heures de route avant d'arriver à destination. C'est passé rapidement à mon goût. J'avais ramené avec moi mon ordinateur portable pour m'occuper un peu l'esprit. Très sincèrement, j'ai beaucoup hésité à me rendre à ce gala. Généralement se sont des gens riches qui veulent se faire bien voir des autres en donnant un semblant de quelque chose s'assurant que les photographes et caméras sont bien présents pour immortaliser leur charité ô combien généreuse. Je n'ai jamais donné à ce type d'événement car je préfère le faire quand personne ne me regarde. Si je donne c'est pour aider la personne et non pour me faire bien voir de tout le monde. Ce n'est pas le cas des personnes présentes dans les galas généralement.

Lorsque le train finit par s'arrêter, j'enfile ma paire de lunettes de soleil avant de prendre le manche de ma petite valise et de commencer à slalomer entre les voyageurs. J'apprécie beaucoup la France pour sa gastronomie et son patrimoine historique mais aussi parce qu'ici très peu de personne me connaît. Les français ne sont pas coutumiers des princes des différents pays -sauf la célèbre famille princière d'Angleterre évidemment- et à part de rare fois où on me demande une photo, je suis plutôt tranquille ici.

Depuis la gare, je décide de ne pas prendre de taxi mais de m'engouffrer dans le premier métro que je trouve -toujours dans un soucis d'écologie mais aussi économique. Après avoir fait trois changements, je finis par arriver dans la rue de mon hôtel. J'ai pris l'un des moins chers mais déjà chers tout de même. Enfin... Je n'aime pas dire de quelque chose qu'elle est chère car ce n'est pas approprié. C'est soit un objet est dans notre budget soit il ne l'est pas et le prix de cet hôtel peut être justifié par son emplacement. Je rentre et me présente à l'accueil où on me demande une pièce d'identité pour confirmer ma réservation et je vois que la dame derrière le comptoir ouvre ses yeux en grands.

Le Prince DéchuWhere stories live. Discover now