Chapitre 4

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Les bras croisés, mes cheveux ramenés en un chignon le plus négligé que possible, mon pied tapotant sur le tapis du salon, ma mère qui fait les cent pas devant moi, mon père qui consulte sa montre toutes les cinq minutes et enfin mes soeurs et Stacy qui stipulent combien de secondes je vais tenir là-bas avant de me faire virer. Nous sommes tous en train d'attendre la voiture qui me conduira à l'aéroport pour prendre l'avion en direction de Nice -car il n'y a pas d'aéroport à Monaco. Je porte toujours mon pyjama -aujourd'hui ça sera celui avec Olaf- car je n'aime pas voyager autrement qu'en pyjama et j'ai réussi à tenir bon face aux arguments de ma famille. Étant donné que je compte bien dormir dans l'avion, un jean ou même une robe sont des vêtements trop inconfortables pour pouvoir le faire. J'aurais pu mettre un jogging mais au point où j'en suis, ça ne m'a pas paru pertinent.

_ Comment il sait qu'il doit te récupérer ici ? s'inquiète ma sœur aîné. Tu n'habites pas ici !

Je me rappelle alors ce qu'à dit le prince.

_ Tu te rappelle dans le formulaire qu'on a du remplir on devait dire ce qu'on fait les dimanches ? J'ai répondu que le premier dimanche de chaque mois je suis ici, je réponds tout en haussant les épaules.

_ Il est en retard non ? demande mon père après la énième consultation de sa montre.

_ Il reste encore cinq minutes, déclare Stacy pendant qu'on sonne à la porte.

_ Ne bougez pas j'y vais, s'égosille en même temps ma mère et mes soeurs.

Un homme d'une cinquantaine d'année, habillé d'un joli costume ainsi qu'une élégante casquette fait son entrée. Comme la politesse l'exige, il enlève son chapeau afin de nous saluer. Je me lève alors, met un petit gilet gris avant d'embrasser tout le monde.

_ Combien avez-vous de valises mademoiselle ?

Je fronce alors les sourcils car les consignes ont été clairs. Nous n'avons pas le droit de ramener plus d'une valise avec nous mais je réponds quand même tout en lui désignant ma petite valise.

Je prend rapidement tout le monde dans mes bras car d'après mon chauffeur nous sommes déjà en retard avant d'écouter les dernières recommandations de mes parents, de mes soeurs et même de Stacy. Lorsque je claque la porte de la voiture je demande alors au chauffeur de se dépêcher de démarrer avant qu'on ne soit encore retenu par ma famille ce qui l'a fait sourire.

J'essaie, pendant le trajet, de faire la conversation avec Georges -le chauffeur- afin de m'occuper l'esprit pour ne pas pleurer. Ce n'est pas la première fois que je pars loin de ma famille pendant un long moment mais n'empêche que ça fait toujours aussi mal... C'est quelque chose à laquelle je ne pourrai pas vraiment m'habituer.

Lorsque nous sommes arrivés à l'aéroport, comme nous l'a annoncé le prince, une personne m'attend et ne se gêne pas pour me dévisager de haut en bas. En même temps, je dois sûrement faire tâche à côté d'elle. C'est une femme, je dirais de la quarantaine et qui porte un élégant tailleur qui lui va à la perfection. Ses cheveux son tirés en arrière en un chignon où ne dépasse pas un seul petit cheveux. Elle a un visage assez fermé et ses lunettes de forme rectangulaire ne font que renforcer cette image.

_ Vous êtes venue en pyjama, constate-t-elle d'une voix froide pendant que Georges dépose ma valise près de moi en n'oubliant pas de me souffler un "bonne chance" et de s'en aller. Peut-être avez vous prévu des vêtements de rechange pour l'avion ?

_ On ne s'est pas présenté je crois, je lance ignorant complètement sa question. Vous êtes ?

Elle me toise de son regard glacial de haut en bas avant de me tourner le dos et de commencer à marcher rapidement. De mauvaise foie, je la suis en roulant ma valise et en essayant de marcher aussi rapidement qu'elle. On enregistre assez rapidement mon bagage avant d'aller dans la salle d'embarquement réservée aux premières classes.

Le Prince DéchuWhere stories live. Discover now