Le Prince Déchu

Épilogue

Je me lève ce matin avec un sourire plus grand que mon visage. Aujourd'hui nous sommes lundi le début d'une nouvelle semaine et, dans mon cas, le moment de prendre ma revanche sur Declan. En plus de ça, j'ai dormi comme un bébé donc ça aide dans mon bien être d'aujourd'hui. Est-ce que vous avez déjà ressenti cette sensation de bonheur ? Cette sensation que tout peut arriver mais qu'il n'y a rien qui puisse vous faire peur. Ces journées où vous êtes simplement heureux peu importe ce qui peut se passer. Aujourd'hui vous avez décidé d'être heureux alors vous le resterez.

C'est aujourd'hui, un de ses jours, où je suis heureuse et qu'importe ce qui arrivera. J'ai chanté sous la douche, chanté dans les couloirs et même s'il est cinq heures et demi du matin, je garde mon grand sourire auprès des cuisiniers et je décide même d'aider Rodrigo dans la préparation du café. Il me montre comment s'utilise la machine aux milles boutons avant d'éclater de rire devant mon clairement manque d'agilité. Le prince est venu comme à son habitude saluer le personnel mais je l'ai complètement ignorée. En fait, au moment où il a franchit le seuil de la porte, je lui ai tourné le dos pour commencer à retirer les pains au chocolat de la plaque de cuisson qui viennent de sortir du four à l'aide d'une spatule pour les déposer sur l'une des assiettes vides. Il discute avec tout le monde avec une bonne humeur qui me donne envie de lui éclater la tête contre le mur.

Depuis hier il m'insupporte.

Salle tête de macaque.

Désolée pour les macaques.

Je finis de mettre les pains au chocolat dans l'assiette avant de me tourner et de me heurter à une personne. En levant les yeux, je vois Declan amusé se tenir fièrement devant moi.

_ Bonjour mademoiselle Allis vous ne saluez pas votre prince ce matin ?

J'ai vraiment envie de lui donner deux baffes bien méritées. Je n'arrive pas à croire que j'ai pu le croire et succomber à sa petite mascarade. Comment j'ai pu me faire avoir à ce point ?

_ Quand je le verrais je le ferais, je réplique avant de le contourner et d'ajouter en m'adressant à Rodrigo. Tu as besoin que je fasse autre chose ?

J'ai envie d'éclater de rire devant la tête que font les personnes qui sont dans la cuisine. Surtout voir un grand gaillard comme Rodrigo les bras ballants et la bouche grande ouverte est une image à immortaliser. Dommage que je n'ai pas de téléphone !

_ Mademoiselle Allis dois-je vous rappeler à qui vous vous adressez ?

Je me tourne vers Declan un grand sourire aux lèvres.

_ Non je sais déjà que vous êtes un idiot, je lâche alors que mon cœur bat à mille à l'heure à cause de l'adrénaline.

J'ose lui faire un clin d'œil et je m'en vais rapidement alors que je sens mes mains et mes jambes trembler. Je suis extrêmement folle. Il est le prince de Monaco donc juste un mot de sa part et je peux me retrouver au fin fond de leur prison. Même si l'alarme du réveil a retenti, je ne me suis pas diriger dans la salle à manger mais directement en salle de cours où je trouve déjà à ma grande surprise Evan, un croissant en bouche et un livre à la main.

Il ne m'a pas entendu arriver et semble extrêmement concentré dans sa lecture. Je jette un œil à la couverture Pride and prejudice. Je lâche un rire étouffé alors qu'Evan finit par lever la tête étonné de ma présence.

_ Allis ? il regarde sa montre. Il n'est pas encore l'heure pour le cours.

J'hausse les épaules avant de m'assoir à une des deux tables présentes. Ça fait vraiment bizarre de ne voir que deux tables avec quatre chaises. Ça fait extrêmement vide.