Chapitre 19 : Guet-apens (Deuxième partie)

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J'avais promis à l'Elfe d'essayer d'être sage...

Et j'ai tenu ma promesse.

J'avais essayé...

« Ce sera dangereux, avait dit mon grand-père. Ce sera difficile. Mais j'ai confiance en toi. »

Ce souvenir me fit sourire.

Quand il m'avait dit ça, il ne se doutait sans doute pas que ses paroles me convaincrait à aller le jeter inconsciemment dans la gueule du loup... Mais sur le moment même, il l'avait pensé. Et cela suffisait à me convaincre.

J'étais jeune.

J'étais inexpérimentée.

J'étais probablement complètement folle.

J'étais inconsciente.

Et totalement suicidaire.

Mais j'étais la seule à pouvoir le faire.

Mes pouvoirs m'avaient été donnés à la naissance pour que je puisse protéger les habitants de ce monde. On m'avait confié leurs vies, il fallait que je m'en montre digne.

Je devais relever la tête et me battre à leurs côtés si je voulais mériter le titre de Reine.

« Ce monde a besoin d'elle, avait dit mon grand-père à ma grand-mère. Et tu sais aussi bien que moi qu'il est impossible d'échapper à son destin ! »

Et s'il y avait un moment ou mon destin devait se jouer, c'était maintenant.

Les Orcs envahissaient la Forêt des Songes. L'Obscurité se rependait sur la Lande. Ils avaient besoin de mon aide !

Trop de gens étaient déjà morts durant cette bataille. Si nous voulions gagner la guerre, il allait falloir frapper l'ennemi en plein cœur.

Je songeai aux Humains que j'avais croisés en me rendant à Eliterra. Tous ces hommes et ces femmes qui vivaient à l'extérieur des limites protectrices de la Cité des Elfes des Bois.

Avaient-ils remarqués qu'un drâme était en train de se jouer non loin de là ?

Où continuaient-ils de vivre tranquillement leur vie sans se douter le moins du monde de la tragédie qui avait lieu ici.

La Prêtresse Estréa avait été formelle : il n'y aurait pas de victoire tant qu'il n'y aurait pas d'alliance entre les différents peuples...

Mais maintenant que la race des Elfes de Bois était en grand péril, qui rejoindrait cette alliance ?

Et si je mourrais aujourd'hui, qui rallieraient les peuples ?

« Cette tâche est irréalisable ! » avait déclaré le Général Logan.

Et en fin de compte, il avait sans doute raison.

Les peuples de la Lande, pour la plupart, cohabitaient en harmonie. Les autres, s'étaient exilées dans des contrées inhospitalières et ne seraient sans doute pas disposés le moins du monde à aider leurs voisins auxquels ils ne devaient rien...

Selon Luula, j'étais la solution.

Mais était-il prudent de me confier une tâche aussi complexe ? Ne venais-je pas, en quittant la ville Elfe, que j'étais irresponsable et désobéissante ?

« La prophétie dit que cette fille risque de tous nous détruire ! » avait fait remarquer Logan.

Et personne ne l'avait contredit.

Je risquais de faire sombrer ce monde dans le chaos. Et personne n'y pouvait rien.

Peut-être valait-il mieux que je meure en fin de compte.

La Fille de la Foudre, Tome 1 : la ProphétieWhere stories live. Discover now