Chapitre 13 : Princesse (Première partie)

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-A ton tour.

Je me penchai sur la table et examinai la position de mes pions.

Je modifiai la position de certains d'entre eux et lançai l'attaque.

-Pas mal, acquiesça Kolan. Pas mal du tout. Mais tes troupes, au sud, sont trop peu nombreuses et risques de subir des pertes importantes.

J'acquiesçai et les modifiai.

Je me trouvais devant une grande table recouverte d'une immense maquette représentant Eliterra et ses alentours sous toutes les coutures.

Kolan jouait les Orcs, et moi les armées elfiques. Mon rôle était de protéger la ville et d'empêcher les Orcs de parvenir jusque-là. Le but de l'exercice était de développer ma stratégie guerrière.

Avant cela, avec le Seigneur Harlhan, j'avais appris à bien me tenir en société. Comment faire la révérence, comment danser la valse, comment tenir son éventail, etc.

Ces choses pouvaient paraître superficielles et sans importance au premier abord mais selon le roi d'Eliterra, c'était primordial.

-Tout le pays aura ses yeux tournés vers toi, fit Harlhan. Il faut que tu sois parfaite !

Et nous manquions de temps.

A chaque minute qui passait, le retour de Forghorn se rapprochait. Nous sentions sa présence, et la menace de son retour planer sur nous.

Il n'était pas difficile de deviner que quelque chose clochait.

Les journées s'assombrissaient, les oiseaux se faisaient rares et des cris inhumains déchiraient parfois le calme paisible de l'aurore.

Kolan déplaça à nouveau ses figurines à l'effigie des Orcs et attaqua. Ensuite ce fut mon tour.

Nous jouions ainsi depuis bientôt presque une heure. Il faut dire que j'avais du mal à battre Kolan, c'était un fin stratège et il était dotée d'une intelligence peu commune.

-Si tu parviens à battre mon fils, avait déclaré le Seigneur Harlhan, tu n'aurais aucun problème avec les Orcs.

Un garde était venu me chercher dans ma chambre, tôt ce matin, pour m'annoncer que j'étais attendue par le roi.

J'avais suivis le soldat jusqu'aux appartements royaux et là-bas, le Seigneur Harlhan m'avait annoncé qu'il se chargerait durant cette journée de parfaire mon éducation.

Il avait constaté avec satisfaction que je parlais presque sans problèmes toutes les langues de la Lande – un don des Enfants de la Foudre – que je savais danser la valse plus ou moins bien, que je savais porter une robe de soirée et des talon haut et que je savais me tenir en société.

Il m'apprit les us et coutumes des différents peuples et me parla de leurs légendes, de leurs origines, de leurs croyances.

Il m'apprit aussi comment me comporter en présence de hauts dignitaires. A quel moment il fallait dire « Votre Grâce » ou « Votre Seigneurie ».

-Bien que, à mon avis, commenta-t-il, étant la plus gradée de tous, tu devras rarement employer ces termes...

Il me montra aussi une carte de la Lande et je dû apprendre toutes les positions des lieux les plus importants.

-Les villes des Fées, m'expliqua-t-il, sont invisibles et changent sans cesse de position. Il est impossible d'y entrer sans l'aide d'une Fée. Néanmoins, elle ne bougent jamais très loin et restent dans un rayon de plusieurs kilomètres de leur position initiale où elles reviennent de temps en temps.

La Fille de la Foudre, Tome 1 : la ProphétieWhere stories live. Discover now