Chapitre 7 : Le Deuxième Monde (deuxième partie)

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Nous avions déambulé le long de la rue principale. J'enregistrais avec avidité les moindres détails des scènes qui s'offraient à moi. Les gens, les couleurs, les goûts, les odeurs, tout me semblait nouveau et familier en même temps.

Toute cette vie, toute cette activité, c'était déboussolant et ensorcelant. Ekmir n'avait rien à voir avec le petit village de campagne dans lequel Helena et moi avions élu domicile, sur Terre.

Là-bas, les rues étaient désertes et silencieuses. Seul le centre semblait habité. La plupart de mes voisins étaient des personnes âgées à la retraite en quête de calme et de sérénité.

La plupart des étudiants du collège venaient de la ville d'à côté.

Il n'y avait jamais un bruit. Ni la journée, ni la nuit.

Ekmir, elle, regorgeait de vie. De chaque côté de la rue principale se dressaient de hautes maisons en encorbellement. Les rez-de-chaussée servaient de boutiques d'où sortaient de délicieuses odeurs de pain cuit, de fromages frais, de viandes grillées ou dans les vitrines desquelles s'étalaient des livres, des bibelots par millier, des armes étranges ou de magnifiques tenues digne de princesses.

Lorsqu'on empruntait les rues adjacentes on pouvait tomber sur des quartiers si différents les uns des autres que s'en était interpellant. Â côté d'un quartier calme formé de jolies petites maisons au centre duquel s'épanouissait un saule pleureur sous les branches duquel paraissait un créature semblable à un chat, on pouvait trouvé un quartier lumineux formé de maisons plus rustiques mais dans la cours duquel couraient des enfants, se poursuivant, des épées de bois à la main tandis que leurs mères lavaient leur linge au lavoir en discutant avec animation, s'échangeant les derniers ragots.

Je comprenais ce qu'elles se disaient, mais elles parlaient avec un tel accent que j'avais parfois du mal à tout saisir.

-Quelle langue parlent-elles, demandais-je à Jale.

-L'Andhien, répondit-il. C'est la langue officielle. Mais celles-ci ont un accent ekmirois très prononcé, ajouta-t-il en souriant.

-Comment se fait-il que je comprenne tout ce qu'elles disent ? J'ai toujours été nulles pour les langues au collège...

-Tu es née ici... Tous les habitants de la Lande comprennent l'Andhien. C'est ainsi.

-Sans l'apprendre ?

-Sans l'apprendre, confirma la jeune homme. Le parler, c'est compliqué, mais le comprendre, c'est à la portée de n'importe qui ! Les Elfes préfèrent parler l'Elfique, les Fées préfèrent l'Alynn, le langage féérique et les Nains préfèrent l'Aznorg. Mais tous comprennent l'Andhien.

-Dis-moi quelque chose en Elfique, le suppliais-je.

Jale sourit.

-D'accord.

Il réfléchit.

-Je passe un très bon moment en ta compagnie...

-Moi aussi, souris-je.

Les traits de Jale changèrent sous le coup de la surprise.

-Où as-tu appris à parler l'Elfique, me demanda-t-il.

Ce fut mon tour d'être surprise.

-L'Elfique ?

-Tu as compris ce que j'ai dit... Et tu m'as répondu en Elfique... Ne me dis pas que tu ne t'en es même pas rendue compte ?

Je haussai les épaules.

Je n'avais pas l'impression d'avoir parlé autrement qu'en français...

La Fille de la Foudre, Tome 1 : la ProphétieDonde viven las historias. Descúbrelo ahora